ETUDE EXPLORATOIRE
Nous avons effectué une étude exploratoire afin
de tenter de déterminer le moment où se forment les faux
souvenirs : s'il s'opère au niveau de l'encodage, c'est que le processus
d'activation détermine les effets ; s'il se situe au niveau de la
récupération, c'est qu'il fait appel au processus de
monitoring.
Pour cela, on a utilisé la condition d'inclusion qui
consiste, au moment de la récupération, à rappeler les
mots présentés plus tous ceux qui nous viennent à
l'esprit. Une étoile devra être marquée à
côté des mots que les participants sont sûrs d'avoir
perçus.
La comparaison des conditions d'inclusion et standard
(expérience précédente) permet de mettre en
évidence les mécanismes utilisés dans la création
des faux souvenirs, selon la divergence ou l'équivalence des
résultats. Pour ce, nous partons du fait qu'une condition standard fait
appel à l'activation et au monitoring. La condition d'inclusion, quant
à elle, ne fait appel qu'à l'activation, le monitoring
n'étant pas nécessaire au moment même du rappel. Cependant,
il interviendra au moment où le participant devra marquer
l'étoile.
On peut émettre l'hypothèse que si l'on observe
sur les leurres une différence des effets selon les encodages entre les
conditions standard et inclusion, les faux rappels sont dus au monitoring.
Ainsi, tout découlerait du processus de décision.
Par contre, si la réduction des faux souvenirs
s'explique par l'activation, les taux de rappel de leurres devraient être
équivalents pour les deux conditions. Ceci signifierait que tout se
passe au moment de l'encodage.
Les hypothèses opérationnelles sont identiques
à celles de l'expérience précédente.
Méthode
Participants :
99 étudiants de psychologie de l'Université de
Nantes sont répartis en 3 groupes :
- un groupe de 35 étudiants pour l'encodage
génération : GS
- un groupe de 32 étudiants pour l'encodage profond :
PS
- un groupe de 32 étudiants pour l'encodage superficiel :
SS
Variables :
Les variables dépendantes et indépendantes sont
les mêmes que celles de l'expérience précédente :
- Encodage à 3 modalités : E3
· Superficiel : le sujet compte les voyelles du mot
présenté (il écrit un chiffre)
· Profond : le sujet évalue la pleasantness du mot
présenté (il écrit un chiffre de 1 et 5)
· Génération : le sujet écrit la
lettre manquante du mot présenté
- Variable dépendante : M2
· Nombre de mots correctement rappelés
· Nombre de leurres rappelés :
- leurres avec étoile - leurres activés
- leurres « ensemble »
Les réponses lors de l'encodage et les rappels sont
reportées dans un livret.
Plan de l'expérience :
Le plan d'expérience est similaire à celui de
l'expérience précédente :
S<E3>*M2
Matériel et procédure :
De même que pour les variables et le plan
d'expérience, le matériel et la procédure sont identiques
à ceux de l'expérience 1. Seule la consigne de restitution de
mots diffère : les sujets doivent rappeler les mots
présentés et tous ceux auxquels ils ont pensé. Ils doivent
de plus marquer d'une étoile les mots qu'ils sont certains d'avoir
perçus.
Le rappel se fait après chaque liste de mots.
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