CHAPITRE
DEUXIÈME : EVALUATIONS DES RÉPONSES AU PROBLÈME DE LA
PAUVRETÉ
1. Les origines lointaines
des programmes de développement.
L'élaboration des programmes de développement
aujourd'hui est la résultante d'une longue histoire qui remonte à
la fin de la deuxième guerre mondiale. Nous allons en donner une
brève historique. En effet, l'Aide aux pays appauvris par cette guerre,
a engendré le discours du développement, notamment par
l'élaboration d'un certain nombre des concepts, des catégories et
d'idées (souvent morales). Ce discours a réussi à
construire le premier monde, le deuxième monde et le troisième
monde.
Les pays sous-développés sont ainsi
définis sur base d'une échelle liée à la
pauvreté, à la famine et au malheur. Les théories du
développement seront de lors formalisées, qu'il suffise de parler
de celle de W.W.Rostow (les étapes de la croissance
économiques, 1960), qui par ailleurs sera critiquée pour
avoir négligé les facteurs historiques, culturels et politiques
des pays pauvres. Ajoutons à ces critiques celles plus décisives
de la post-modernité, à la quelle Jürgen Habermas apportera
sa touche. Plusieurs autres critiques seront formulées à l'instar
de la théorie de la dépendance (Samir Amin), du
système-monde (la semi-dépendance), et les théories des
modes de production. Dans ces dernières, il sera conclu que par rapport
aux nombreux pays pauvres, la cohabitation entre les modes de production
locales et le mode de production capitaliste avait pour effet de renforcer un
peu plus l'emprise de ce dernier sur les premiers. Le système
capitaliste empêche le développement des pays pauvres.
Les années 80 ont marqué l'arrivée dans
les sciences sociales du courant post-moderne sur lesquels nous nous sommes
étalé déjà, dont la pensée stigmatisera
l'influence des Lumières sur la science occidentale et la
nécessité de nuancer cette philosophie. Habermas va plutôt
tenter de les reconstruire.
L'augmentation de la pauvreté ,les menaces
environnementales feront finalement que le développement soit
abordé sous l'angle de la déconstruction du discours
développement en portant plus attention aux particularités
locales, à la diversité culturelle,aux mouvements sociaux comme
acteurs réels dans la politique locale et régionale,en conservant
la dialectique local et global, ... Tout aboutit à la prise en compte
des savoirs locaux dans l'élaboration des programmes de
développement ( principalement agraire et médical),sur les quels
nous allons abondamment nous attarder.
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