VIII.2 La forme italique
Comme indiqué dans la partie théorique, les
ouvrages typographiques en France préconisent de transcrire en
italique les locutions non francisées tout comme les locutions
phrases (proverbes, expressions, citations).
Le tableau 10 recense tous les usages en italique
des locutions latines, mais hors citations et propos rapportés
seulement.
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|
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Analyse du corpus
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|
Locution
|
Total
|
El Watan
|
Le Figaro
|
La Presse
|
A contrario
|
2
|
|
1
|
1
|
A minima
|
1
|
|
1
|
|
A posteriori
|
2
|
|
2
|
|
A priori
|
2
|
|
2
|
|
Ad hoc
|
2
|
|
2
|
|
Ad hominem
|
1
|
|
1
|
|
Ad nauseam*
|
1
|
|
-
|
1
|
De facto
|
3
|
|
1
|
2
|
Homo faber
|
1
|
|
1
|
|
In absentia
|
1
|
|
|
1
|
In extremis
|
3
|
|
1
|
2
|
In fine
|
7
|
1
|
6
|
|
In situ
|
2
|
|
|
2
|
Ipso facto
|
1
|
|
|
1
|
Memento Mori
|
1
|
|
1
|
|
Modus operandi
|
1
|
|
|
1
|
Modus vivendi
|
1
|
|
1
|
|
Nec plus ultra
|
1
|
|
1
|
|
Numerus clausus
|
1
|
|
1
|
|
Panem et circences
|
2
|
|
2
|
|
Persona non grata
|
1
|
|
|
1
|
Res publica*
|
2
|
|
2
|
|
Sine die
|
1
|
|
1
|
|
Sine qua non
|
4
|
|
3
|
1
|
Stricto Sensu
|
3
|
|
3
|
|
Taedium vitae
|
1
|
|
1
|
|
Tempus fugit*
|
1
|
|
1
|
|
Vanitas vanitatum et omnia vanitas *
|
1
|
|
1
|
|
|
* Non
référencée dans les dictionnaires français
Tableau 10
Liste et répartition des usages de la forme
italique
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Analyse du corpus
? Analyse du tableau 10 ? Journaux
algériens
L'analyse dénombre une seule occurrence en
italique (hors citations et propos rapportés),
à savoir in fine, au sein des journaux algériens,
au niveau de l'article n O 09 (El Watan) malgré l'utilisation dans les
articles algériens de locutions non francisées et de locutions
phrases à l'image d'« alea jacta est» dans l'article n°
200 (Le Quotidien).
Une absence des formes italiques qui pourrait
s'expliquer par l'emploi presque exclusivement, comme relevé plus haut,
dans les quotidiens algériens, des locutions lexicalisées dans
les dictionnaires français.
? Tous les journaux
Le tableau 10 révèle le recours à la
forme italique à cinquante (50) reprises dans le corpus. Des
usages presque uniquement relevés dans les journaux étrangers,
soit quarante-neuf (49) emplois, dont trente-six (36) dans « Le Figaro
».
? Locutions
L'analyse permet de constater que vingt-huit (28) des
soixante-douze (72) locutions, listées soit 38.88 %, comptabilisent au
moins une écriture en italique dont quatre (4) qui ne figurent
pas dans les dictionnaires français consultés.
À souligner que huit (8) locutions : homo
faber, memento mori, taedium vitae, tempus fugit, in absentia, vanitas
vanitatum et omnia vanitas, panem et circenses, et res publica,
présentent des usages exclusivement en italique, mais mise
à part pour les deux dernières, les six (6) autres ne comptent
qu'un (1) seul emploi recensé dans le corpus.
Parmi ces sept (7) éléments aussi, trois (3)
res publica, tempus fugit, vanitas vanitatum et omnia vanitas ne
disposent pas d'entrées dans les dictionnaires français
consultés.
Le tableau 10 démontre en outre que cinq (5) locutions
(ad hoc, a minima, de facto, a contrario, a priori) se distinguent par
une écriture en italique dans moins de 10 % de leurs usages.
À noter que ces locutions possèdent la particularité de
comptabiliser ensemble deux-cent-quarante-trois (243) usages dans le corpus
soit plus du tiers (34 %) des occurrences totales recensées.
Il ressort donc de l'analyse que les auteurs des articles
réserveraient l'écriture italique aux locutions latines
rarement employées et à celles qui ne figurent pas dans les
Page | 109
Analyse du corpus
dictionnaires français. En contrepartie, ces auteurs
écriraient plus en romain les locutions lexicalisées et les plus
fréquemment utilisées, comme a priori, statu quo, de facto...
Cependant, certains usages relevés dans le corpus
contredisent cette explication. Comme dans l'article n° 287 (Le Figaro),
l'auteur écrit ad hoc et stricto sensu en
italique, mais « de facto» et « urbi et orbi» en
romain. Alors que la dernière locution est beaucoup moins courante
qu'ad hoc. En témoignent les usages recensés dans le
corpus avec vingt-cinq (25) emplois comptabilisés pour « ad
hoc» contre deux (2) seulement pour « urbi et orbi ».
Au terme de l'analyse et compte tenu des observations
constatées, nous sommes dans l'incapacité de confirmer la
deuxième partie de notre hypothèse : contrairement aux usages
typographiques conseillés en France, les auteurs des articles dans la
presse francophone n'écrivent pas toujours les locutions latines en
italique.
VIII.3 La francisation
Même si l'Académie Française
déconseille la francisation des locutions latines, comme souligné
dans la partie théorique, une lecture rapide des occurrences permet de
relever certains emplois de cette forme. Le tableau 11, au terme d'une analyse
plus approfondie, recense les locutions latines écrites sous cette forme
avec les proportions (nombre d'utilisation francisée/nombre total des
usages de la locution).
Locution
|
Total
|
El Watan
|
Le Soir
|
Liberté
|
Quotidien
|
Figaro
|
À priori
|
17/126
|
1/12
|
0/9
|
0/9
|
15/16
|
1/53
|
À fortiori
|
1/16
|
0/1
|
0/1
|
0/1
|
1/2
|
0/10
|
À minima
|
1/16
|
-
|
0/1
|
-
|
1/1
|
0/13
|
À postériori
|
2/18
|
0/1
|
0/2
|
1/2
|
1/1
|
0/10
|
Fac-similé
|
1/1
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1/1
|
|
|
1/37
|
0/5
|
1/4
|
0/4
|
0/1
|
0/15
|
Tous les journaux
|
23
|
01
|
01
|
01
|
18
|
02
|
|
Total journaux algériens : 21
Tableau 11
Liste et répartition des usages de la forme
francisée
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Analyse du corpus
? Analyse du tableau 11
Le tableau 11 révèle l'emploi de la forme
francisée dans six (6) locutions latines à vingt-trois (23)
reprises et dans la plupart des cas dans les journaux algériens (21),
mais surtout plus particulièrement dans « Le Quotidien d'Oran
».
En effet, le journal oranais représente à lui
seul 78 % des occurrences francisées recensées par l'analyse.
Cette dernière montre la francisation au sein du quotidien de tous les
usages d'« à minima» et « à postériori
» ainsi que 94 % de ceux d'« à priori» et la
moitié (1/2) de ceux d'« à fortiori ».
Il résulte de ces constatations que les auteurs des
articles de ce journal emploient généralement les formes
francisées des locutions latines dès que possible.
Le tableau 11 dénombre en outre dans chacun des trois
autres journaux algériens, un seul emploi francisé. À
noter que pour la seule occurrence francisée recensée dans «
Liberté » à savoir « a postériori »
(l'article n° 131) la francisation par accentuation s'opère au
niveau du « e », mais pas du « a ».
Concernant les journaux étrangers, seul « Le
Figaro » comporte des locutions francisées, deux (2) exactement
dont « fac-similé » la seule locution dénombrée
répertoriée dans les dictionnaires consultés (dont celui
de l'Académie française) uniquement sous cette forme
francisée.
À souligner enfin que quatre des six locutions (4/6),
à part « à priori » et « à
postériori », comptabilisent un seul emploi francisé
seulement.
À partir de ce que vient de révéler
l'analyse du tableau 11, nous ne pouvons pas confirmer la dernière
partie de notre quatrième hypothèse : les auteurs des articles,
contrairement à notre suggestion, emploient les formes francisées
des locutions latines en dépit de ce que préconise
l'Académie française.
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