Le graphique 06 compare entre les répartitions des
locutions latines par classes étymologiques.
Graphique 06
Comparaison entre les répartitions des
locutions latines par classes étymologiques
? Analyse et commentaires du graphique 06 ? Journaux
algériens
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Analyse du corpus
Le graphique 06 démontre que les classes I et II
contribuent avec environ le même nombre de locutions dans les journaux
algériens. Elles affichent d'ailleurs des chiffres semblables dans
« Le Quotidien d'Oran ».
L'analyse révèle également que la classe
III contribue avec presque le même nombre d'éléments, six
(6) et quatre (4), dans chacun des journaux algériens.
Le graphique 06 révèle en revanche l'absence
des locutions de la classe IV puisque comme relevé
précédemment, seulement une des locutions employées dans
les articles algériens n'est pas lexicalisée, à savoir,
per capita (El Watan) et que cette dernière appartient au
domaine des statistiques et donc par extension à la classe I.
? Tous les journaux
Si c'est aussi, comme dans les journaux algériens, la
classe II qui devance la classe I dans le corpus, l'analyse
révèle par contre un plus grand écart dix (10) locutions.
Cette différence trouve son explication dans les articles du Figaro
puisque dans « La Presse », les deux classes, comme dans les journaux
algériens, affichent des chiffres presque identiques, onze (11) et douze
(12) locutions.
En effet, à la lecture des données
illustrées par le graphique 06, il ressort que c'est dans le quotidien
français, qui représente 42 % des occurrences, que l'écart
est le plus conséquent, neuf (9) locutions.
À souligner que la classe III dépasse les dix
(10) éléments que dans le corpus pris dans sa totalité. La
comparaison permet également de constater la présence des
locutions de la classe IV uniquement dans les articles du « Figaro»
et presque totalement (6/8) dans un seul le n° 432 sous forme de «
latin de cuisine ».
À la lumière de ces résultats, nous ne
pouvons pas confirmer la première partie de notre troisième
hypothèse puisque parmi les classes étymologiques des locutions
latines, c'est la classe II, et non la classe I, qui possède le plus de
locutions recensées.
VI.2 Proportions des classes étymologiques dans
les occurrences
Le graphique 07 établit la comparaison entre les
proportions des classes étymologiques dans les occurrences
recensées.
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Analyse du corpus
Graphique 07
Comparaison entre les proportions des classes
étymologiques dans les occurrences
? Analyse du graphique 07
? Journaux algériens
L'analyse du graphique 07 révèle la domination
dans les occurrences algériennes des locutions de la classe I devant par
ordre celles de la classe II et de la classe III.
Au niveau des journaux, les locutions de la classe II
devancent celles de la classe I seulement dans les occurrences du «
Quotidien d'Oran ». Alors que « Liberté» est le seul
journal algérien dans lequel une des classes, la I en l'occurrence,
domine majoritairement les occurrences (60 %). À souligner que l'emploi
des locutions de la classe III ne dépasse pas les 20 % dans tous les cas
de figure.
? Tous les journaux
Il ressort de l'analyse que c'est la classe II (43 %) qui
domine de peu les occurrences recensées dans le corpus devant la classe
I (41 %) contrairement à ce qui est relevé dans les occurrences
algériennes.
Cette domination de la classe II s'explique par sa
présence dans presque la moitié des usages, 49 %, relevés
dans « Le Figaro» (42 % des occurrences du corpus), ainsi que par le
nombre élevé d'emplois de la locution a priori. (18 %
des occurrences totales)
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Analyse du corpus
Pour le reste des journaux, à part pour « Le
Quotidien », c'est la classe I qui affiche la plus grande
représentativité. Ce qui pourrait s'expliquer par la
proximité entre la nature des sujets traités dans les journaux
d'information générale et les domaines étymologiques de
cette classe : politique, économie, droit...
À noter que les locutions de la classe III,
apparaissent dans moins de 20 % des occurrences du « Figaro» et de
« La Presse» comme dans les journaux algériens.
Aussi relevé, la classe IV avec huit (8) locutions
pour huit (8) occurrences recensées est la seule classe dont tous les
éléments comptabilisent un (1) seul usage.
À partir des résultats obtenus, nous n'arrivons
pas à confirmer la seconde partie de notre troisième
hypothèse, car parmi les classes étymologiques des locutions
latines, c'est la classe II, et non pas la classe I, qui compte le plus grand
nombre d'occurrences.
VII. Analyse par type d'auteurs
Les occurrences recensées proviennent de trois sources
distinctes : les journalistes, les contributeurs externes (collaborateurs,
lecteurs...) et enfin de propos rapportés. Cette dernière
catégorie comprend aussi les locutions issues des articles des
différentes agences de presse (AFP, APS, Reuters...) ou d'autres
rédactions. Cette analyse porte sur la :
VII.1 Répartitions des occurrences par type
d'auteurs
Le graphique 08 illustre les répartitions des occurrences
par type d'auteurs.
Graphique 08
Comparaison entre les répartitions des
occurrences par type d'auteurs
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Analyse du corpus
? Analyse du graphique 08 ? Journaux
algériens
La comparaison démontre qu'au sein des articles
algériens en général et dans chacun des journaux en
particulier, la majorité des usages recensés est l'oeuvre des
journalistes. Dans le reste des occurrences algériennes, les deux autres
types d'auteurs, affichent des chiffres proches 20,75 % et 21,51 %.
Au niveau des journaux, les « contributeurs » sont
à l'origine de 38 %, leur plus grand taux, des occurrences
recensées dans « Le Quotidien d'Oran » sachant que le
quotidien oranais se distingue par la plus grande proportion d'articles
écrits par des contributeurs dans un journal du corpus (9 %). Il est
aussi avec « Liberté» (22 %), le seul journal dans lequel le
taux de ce type d'auteurs (contributeurs) dépasse celui des «
propos rapportés ».
? Tous les journaux
Le graphique 08 confirme la domination des journalistes, ces
derniers sont en effet les auteurs de la majorité des occurrences
(environ 60 %), exactement quatre-cent-vingt-et-une (421). Une domination qui
s'explique par le fait que la plupart des auteurs des articles de presse sont
des journalistes. Toutefois, l'analyse prouve que l'ampleur de cette domination
n'est pas la même dans tous les journaux.
En effet, alors qu'au sein du « Figaro », les
journalistes sont à l'origine de presque 70 % des occurrences
recensées dans le journal, il est constaté en revanche dans
« La Presse» que la majorité des emplois des locutions latines
(55,86 %) n'est pas l'oeuvre des journalistes. Ces derniers, avec un taux de
44,14 %, affichent par ailleurs un chiffre proche du taux des « propos
rapportés» (42,07 %).
VII.2 Proportions des classes étymologiques pour
chaque type d'auteurs
Dans cette analyse, nous allons relever les
répartitions des classes étymologiques dans les occurrences de
chaque type d'auteurs.
VII.2.1 Chez les journalistes
Le graphique 09 rend compte des proportions de chaque classe
étymologique dans les occurrences recensées chez les
journalistes.
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Analyse du corpus
Graphique 09
Comparaison entre les proportions des classes
étymologiques
dans les occurrences des journalistes
? Analyse du graphique 09 ? Journalistes
algériens
L'analyse révèle la domination des locutions de
la classe I dans les occurrences des journalistes algériens devant, par
ordre, les locutions des classes II et III.
Au niveau des journaux, le graphique 09 recense un seul
emploi majoritaire d'une classe. Il s'agit de la classe I qui est
présente dans environ les deux tiers (2/3) des occurrences des
journalistes de « Liberté ».
À souligner l'emploi équilibré
relevé des trois classes dans les usages dénombrés chez
les journalistes du « Soir d'Algérie ». En effet, les deux
classes I et II affichent des taux identiques (34,21 %) et proches de celui de
la classe III (31,5 %).
? Tous les journaux
Le graphique 09 démontre, à l'inverse de ce qui
est constaté dans les occurrences des journalistes algériens, que
c'est la classe II qui domine majoritairement les occurrences des journalistes
français et québécois alors que les locutions de la classe
I apparaissent dans environ le tiers (1/3) de ces occurrences.
L'analyse révèle également que les
journalistes français (17 %) et québécois (12 %) recourent
moins à l'usage des locutions de la classe III que leurs homologues
algériens (20 %).
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Analyse du corpus
À souligner que le seul emploi relevé d'une
locution de la classe IV est l'oeuvre d'un journaliste du Figaro (article
n° 210). Il en découle que dans le corpus, seuls les journalistes
du quotidien français recourent aux locutions latines de l'ensemble des
classes étymologiques définies dans la partie
théorique.
VII.2.2 Chez les contributeurs
Le graphique 10 illustre les proportions de chaque classe
étymologique dans les occurrences recensées chez les
contributeurs.
Graphique 10
Comparaison entre les proportions des classes
étymologiques
dans les occurrences des contributeurs
? Analyse du graphique 10
? Contributeurs des journaux
algériens
Il ressort des données illustrées par le
graphique 10 que les contributeurs dans les journaux algériens emploient
en moyenne majoritairement les locutions de la classe II. Ils utilisent du
reste les locutions de la classe I plus que celles de la classe III.
Au niveau des journaux, il est à noter l'absence des
locutions de la classe III dans les occurrences des contributeurs du «
Soir d'Algérie ». L'analyse montre en outre que c'est chez les
contributeurs d'« El Watan » que la classe I enregistre son plus
faible taux (8 %) et qu'à l'inverse la classe III affiche son taux le
plus élevé (41 %).
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Analyse du corpus
? Tous les journaux
Le graphique 10 démontre qu'à l'instar des
contributeurs des journaux algériens, ceux du « Figaro »
utilisent en majorité des locutions issues de la classe II contrairement
à ce qui est constaté dans le journal « La Presse ». En
effet, dans les occurrences des contributeurs du journal
québécois, l'analyse révèle la domination des
locutions de la classe I.
À signaler que les taux affichés par la classe
III dans les occurrences des contributeurs du « Figaro» (14 %) et de
« La Presse» (15 %) diffèrent de peu du taux moyen
relevé dans les occurrences des contributeurs algériens (16
%).
Les données du graphique 10 permettent de constater
enfin l'absence des locutions de la classe IV chez les contributeurs du
Figaro.
VII.2.3 Dans les propos rapportés
Le graphique 11 détaille les proportions des classes
étymologiques dans les occurrences des propos rapportés.
Graphique 11
Comparaison entre les proportions des classes
étymologiques
dans les propos rapportés
? Analyse du graphique 11
? Au sein des journaux algériens.
L'analyse révèle la présence en moyenne des
locutions de la classe I dans les deux tiers (2/3) des occurrences des propos
rapportés au sein des journaux algériens. Alors que dans
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Analyse du corpus
le dernier tiers (1/3), la classe II devance la classe III.
À noter aussi la domination de la classe I au niveau des journaux.
Le graphique 13 démontre également les absences
dans certains cas des classes II et III. La première dans les
occurrences des propos rapportés au sein de « Liberté»
et la seconde au sein de celles d'« El Watan » et du « Soir
d'Algérie ».
? Tous les journaux
La comparaison dressée par le graphique 11 permet de
constater le même ordre de répartitions des classes au sein de
« La Presse» et dans les journaux algériens avec la
présence majoritaire de la classe I.
Par contre, il est constaté qu'au sein du «
Figaro» cette classe possède un taux identique à la classe
II (39,06 %). À souligner en outre que le journal français se
distingue par une autre égalité entre les classes III et IV
(10,94 %.). Cette dernière (la classe IV) affiche d'ailleurs son taux le
plus élevé tous types d'auteurs confondus.
VII.2.4 Synthèse des résultats
Il ressort de l'analyse que :
? Les journalistes algériens en moyenne utilisent le
plus souvent les locutions de la classe I, alors que les journalistes
français emploient majoritairement les locutions de la classe II comme
leurs homologues québécois, mais sont les seuls à faire
usage des locutions de la classe IV.
? Les contributeurs des journaux algériens (en
moyenne) et français recourent majoritairement aux locutions de la
classe II, alors que les contributeurs du journal québécois font
appel aux locutions de la classe I le plus souvent.
? Les occurrences issues de propos rapportés se
distinguent par un emploi majoritaire des locutions de la classe I au sein des
journaux algériens et dans la Presse, alors qu'il est relevé une
double égalité dans le Figaro. La première entre les
classes I et II, et la seconde entre les classes III et IV.
VIII. Particularités orthographiques et
typographiques VIII.1 L'usage du trait d'union
Les dictionnaires français, comme
révélé dans la partie théorique, mentionnent pour
certaines locutions des orthographes avec et sans trait d'union (-)
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Analyse du corpus
Le tableau 09 rassemble tous les emplois relevés du trait
d'union avec les proportions (nombre d'utilisation comportant le trait
d'union/nombre total des usages de la locution).
Tableau 09
Liste et répartition des écritures avec
le trait d'union (-)
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Analyse du corpus
? Analyse du tableau 09 ? Journaux
algériens
Le tableau 09 répertorie trente-trois (33) emplois du
trait d'union (-) dans les journaux algériens. Ce qui représente
12 % des occurrences algériennes recensées.
Au niveau des quotidiens, c'est le « Soir
d'Algérie» qui affiche le taux le plus élevé (18 %)
juste devant « El Watan » et « Le Quotidien d'Oran ». Alors
que « Liberté» se distingue par des usages plus rares, environ
(3 %).
L'analyse montre en outre l'usage du trait d'union (-) dans
l'écriture de onze (11) locutions, soit le quart (1/4) de celles
listées dans les journaux algériens et que celles-ci figurent
toutes dans les dictionnaires français consultés.
À souligner que ces dictionnaires ne mentionnent
aucune écriture avec un trait d'union pour quatre (4) de ces locutions.
Celles-ci possèdent également la particularité de ne
comptabiliser chacune qu'un (1) seul usage seulement avec cette écriture
dans les journaux algériens.
? Tous les journaux
L'analyse permet de relever au sein du tableau 09,
cinquante-quatre (54) écritures utilisant le trait d'union (-), soit
dans 7,56 % des occurrences recensées dans le corpus.
Le tableau 09 démontre également le faible
usage du trait d'union dans les deux journaux étrangers (4 % et 6 %) en
comparaison aux taux enregistrés dans la plupart des journaux
algériens. Ces derniers comportent du reste 62 % des usages
dénombrés du trait d'union (-).
Il est à noter aussi que l'emploi du trait d'union (-)
concerne seize (16) des soixante-douze (72) locutions listées dans le
corpus, soit 22 %. Ces locutions figurent toutes dans les dictionnaires
français consultés.
Toutefois, pour presque la moitié d'entre elles, soit
sept (7), ces dictionnaires n'indiquent aucune écriture avec un trait
d'union (-). Et tout comme observé dans les journaux algériens,
ces locutions, à part post-scriptum, ne dépassent pas un
(1) seul usage avec cette écriture.
? Locutions
À partir du tableau 09, il est relevé :
? La présence du trait d'union (-) dans toutes les
écritures de : « post-scriptum », « vade-mecum »,
« fac-similé », « in-vivo », « ex-post
».
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Analyse du corpus
? Le recours au trait d'union (-) dans certaines
écritures d'« ex-aequo» (2/11), « ex nihilo» (1/3),
« in situ» (1/10) et « in extremis» (1/37) dans les
journaux algériens seulement, des écritures cependant non
mentionnées dans les dictionnaires français pour les trois
dernières locutions
? L'absence à une reprise du trait d'union (-) dans
les écritures d'une part d'« extra-muros » (1/9) et d'«
intra-muros » (1/12) seulement dans un journal algérien, et de
l'autre dans celle de « post-mortem » uniquement dans « Le
Figaro »
? L'emploi du trait d'union (-) à une seule reprise
dans l'écriture d'« ad hoc » (1/25) et
de « statu quo
» (1/76) et uniquement dans « La Presse » (1/2) pour la
première et au sein du « Figaro » (1/21) pour la seconde.
? L'utilisation du trait d'union (-) dans la majorité
des écritures de « vice-versa » dans les journaux
algériens (3/4) et au sein des journaux français et
québécois.
? Une différence dans l'écriture de «
mea-culpa » entre les journaux algériens et étrangers. En
effet, dans les premiers, la majorité des écritures (3/5) de la
locution se distinguent par un trait d'union (-) (absent seulement dans «
Le Soir »), alors qu'au sein du « Figaro » (4/11) et de «
La Presse » (1/7) l'usage du trait d'union (-) est minoritaire.
Au regard de ce que l'analyse vient de démontrer, nous
sommes aptes à confirmer la première partie de notre
quatrième hypothèse : l'homogénéité
orthographique sur les traits d'union n'existe pas.