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La protection sécuritaire des personnes déplacées à  l'intérieur de leur propre pays en R.D.C.: cas des camps de déplacés de Lushagala et Bulengo dans la province du Nord-Kivu


par Alvine HADJI USSENI
Université de Kisangani - Licence 2023
  

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§2. EXEMPLES DE MENACES A LA SECURITE DES DEPLACES

A. Sur le chemin des camps ou sites des déplacés

Pour des nombreux déplacés, le voyage vers la sécurité est truffé de périls qui peuvent consister à tenter d'éviter les contrôles de sécurité au point de départ, à passer une ligne de front dans un conflit armé au risque de subir les attaques des belligérants et des bandits ou même de tomber dans des mains ennemies ou de sauter sur des mines88(*).

B. Dans le lieu d'accueil

A l'arrivée aux sites, parfois ils se trouvent rejetés par la communauté locale ; ils subissent, même aussi souvent, des violences physiques et voient leur vie menacée89(*).

A cet effet, nous énumérons ci-après quelques menaces dont subissent les déplacés. Il s'agit du/de :

1) Banditisme90(*)

Parmi les situations d'insécurité auxquelles peuvent faire face les déplacés, une des plus difficiles concerne les camps et les zones d'installation dans des territoires reculés et échappant pratiquement à tout contrôle de l'Etat ; où les déplacés peuvent être parfois la proie de bandes de pilleurs armés ou tout simplement des criminels.

Des déplacés sont aussi parfois victimes de la violence exercée par les forces de sécurité qui tentent de restaurer la loi et l'ordre ou de se venger des attaques des bandits qui se cachaient selon eux dans les camps de déplacés.

A titre d'exemple, dans les camps des déplacés de Kanyarutinya aux alentours de Goma, ce sont des milices armées (WAZALENDU, MAI MAI etc.) qui assurent la sécurité de ces camps, parfois ils commettent des bavures (vol et extorsion des vivres, viol, recrutement forcé etc.) en complicité avec les forces loyalistes ou même avec leur indifférence totale.

Les attaques menées par des éléments armés, milices ou bandits ont parfois empêché la distribution de nourriture et d'autres biens de première nécessité dans certaines zones d'installation (par exemple en 2022, l'ONG Care international avait interrompu la distribution des vivres en raison des menaces des miliciens contre ses personnels et même contre certains déplacés à KANYARUTINYA).

2) Menace à la sécurité de la part des agents de l'autorité91(*)

Parmi les problèmes les plus difficiles affectant la sécurité des déplacés, il faut citer les actes de violence, les intimidations et l'abus de la force de la part des forces armées ou de la police. Ces problèmes surviennent fréquemment lors des missions de maintien de l'ordre aux sites de déplacés en cas de désordre ou lorsque certains déplacés sont perçus comme présentant une menace à la sécurité et à l'ordre public, et surtout lorsque certains déplacés sont soupçonné de collaboration avec l'ennemie.

Plusieurs situations avaient d'ailleurs été reportées par les acteurs humanitaires où les hommes en tenue avaient fait irruption dans les sites des déplacés pour arrêter à tort ou à raison, certains déplacés soupçonnés de collaborer avec les rebelles du M23.

3) Problèmes de sécurité découlant de l'association de déplacés avec des mouvements armés92(*)

Les relations étroites, réelles ou supposées, qui s'établissent entre certains déplacés et des mouvements armés soulèvent toute une gamme de problèmes de protection complexes. C'est notamment le fait de ne pas préserver le caractère exclusivement civil et humanitaire des camps de déplacés. Il y a été reporté et même documenté notamment par certains médias comme Radio Okapi que dans des sites de déplacés, il y avait la présence de gens qui avaient des liens avec des groupes armés (FDLR par exemple), au risque que ces sites soient des cibles des ennemis pour neutraliser ces éléments des groupes armés présents dans des camps de déplacés internes.

4) Menaces à la sécurité de la part d'autres déplacés93(*)

Les perturbations et l'effondrement de l'ordre social qui sont fréquemment associés à des déplacements forcés peuvent conduire à des actes de violence de divers types entre les déplacés.

Les ONGs ont signalé des problèmes liés à la constitution de gangs, ainsi que des cas de viol et d'exploitation sexuelle de femmes et de jeunes filles seules, dans des camps de déplacés.

Des comités disciplinaires établis dans les camps se sont rendus eux-mêmes coupables de violences physiques en guise de punitions, et les cas de violence familiale suite aux frustrations engendrées par la vie dans les camps ont aussi posé de sérieux problèmes. Des confrontations ont aussi eu lieu entre des groupes de déplacés de nationalités ou d'appartenances ethniques, politiques ou religieuses différentes.

5) Menaces à la sécurité émanant de la communauté d'accueil/locale94(*)

On a aussi signalé des attaques xénophobes contre les déplacés de la part de la communauté locale, surtout contre l'ethnie Tutsi et Hutu, les reprochant d'être en connivence ou du moins soutiennent leurs frères ethniques (Tutsi et Hutu Rwandais) et à cet effet, sont derrières les rebelles du M23, responsables des déplacements de la population à l'Est de la RDC.

Ces attaques ont eu un effet négatif sur l'accueil de ces personnes, ce qui met en péril leur sécurité.

6) La sécurité des femmes et des enfants déplacés95(*)

En tant que déplacés, les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables aux actes de violence, notamment aux sévices sexuels, surtout lorsqu'elles sont seules (enfants non accompagnés ou orphelins...).

* 88RÉUNIONS DU COMITÉ EXÉCUTIF DE HCR:La sécurité de la personne des réfugiés et de déplacésEC/1993/SCP/CRP.3 du 5 Mai 1993 UNHCR, Disponible sur https://www.unhcr.org. Consulté le 01 août 2024

* 89idem

* 90 ibidem

* 91idem

* 92 ibidem

* 93idem

* 94idem

* 95idem

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