La protection sécuritaire des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays en R.D.C.: cas des camps de déplacés de Lushagala et Bulengo dans la province du Nord-Kivupar Alvine HADJI USSENI Université de Kisangani - Licence 2023 |
B. La réaction vive et violente des déplacés du site de LushagalaRappelons que le jeudi 30 mai 2024, la Radio Okapi a reporté un événement macabre survenu au site de Lushagala : Les déplacés du site de Lushagala ont brûlé vif un homme soupçonné de filmer les positions des FARDC. Cet incident a eu lieu alors que des combats faisaient rage depuis le matin entre les FARDC et les terroristes du M23 vers la cité de Sake. Les souvenirs traumatisants des bombes larguées par les M23/RDF sur ce site ont exacerbé la tension et la peur parmi les déplacés. "A l'état actuel des choses, la situation est relativement calme. A part une personne qui avait été brûlée par la population déplacée, soi-disant qu'elle était en train de filmer les positions de nos forces armées (FARDC) pour en faire rapport aux terroristes. On est en train de faire les investigations. Cette personne est inconnue jusqu'à présent parce que je suis avec les autorités locales, le chef d'avenue et le chef de site de Lushagala", a expliqué Monsieur Safari MBAKULIKIRA, le chef du quartier Mugunga sur Radio Okapi72(*). C. La détermination des enfants déplacés du Site de LushagalaMalgré les conditions difficiles et les risques qu'ils encourent (enlèvements, recrutements forcés, mutilations, viols etc.), certains enfants déplacés du site de Lushagala ne veulent pas perdre espoir et gardent le cap73(*). Nous avons rencontré 3 enfants qui ont fui la guerre dans leur village, dont Gloire AKILIMALI AMZA, Idrisi AMANI SHIMANUKA et Glorieuse ADELINE74(*). Ils viennent de Saké où ils étudiaient à l'école primaire Maono de Saké. Aujourd'hui ils étudient dans une école temporaire aménagée par UNICEF dont le nombre s'est malheureusement accru. Une dizaine d'élèves est assis par terre. Ce sont les retardataires. Les frères AKILIMALI en font partie. Toutes les places ont été prises par ceux qui sont arrivés plus tôt. C'est le sort des retardataires. Dans cette école, une pièce a été divisée en deux salles de classe. Idrisi ne se soucie pas de lui, mais du reste de ses camarades, qu'il voit confinés dans cette promiscuité. Il nous confie : « Dans mon ancienne école, je me mettais sur le pupitre, mais ici, je me mets par terre car mes collègues là-bas sont trop serrés les uns contre les autres »75(*). Mais, on ressent quand même une lueur d'espoir. « Ce que j'ai aimé le plus, c'est quand UNICEF nous a apporté des cahiers pour reprendre avec les cours. Je demande à Unicef de nous augmenter encore des salles ici, pour nous permettre de bien étudier en attendant qu'on rentre chez nous », explique Idrisi, qui garde foi. Pour lui, rien n'est encore perdu76(*). * 72RADIO OKAPI: Goma : des déplacés du site de Lushagala brûlent vif un homme soupçonné de filmer les positions des FARDC, disponible jeudi 30/05/2024 sur Radiookapi.net. Consulté le 07 juin 2024. * 73UNICEF: Site de Lushagala : La détermination des enfants déplacés, article publié le 5 mai 2023, mis à jour le 29 février 2024, sur https://www.unicef.org/drcongo. Consulté le 10 juin 2024 * 74 Maria KALONDA : Enquête menée par nous dans le cadre de la rédaction du présent travail scientifique. * 75 Idem * 76Idem |
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