1.6.4. L'obligation scolaire de l'éducation de base
au Burkina Faso
Le principe de l'obligation scolaire primaire corrobore les
textes qui régissent l'éducation au Burkina Faso. En effet, la
loi d'orientation de l'éducation adopté en 2007 stipule en son
article 04 que : « L'enseignement de base est obligatoire pour tous
les enfants de six ans à seize ans » (Burkina Faso,
Assemblée nationale, 2007, p.5). Aussi, le programme de
développement stratégique de l'éducation de base qui est
l'une des bases du continuum éducatif est fondé sur l'obligation
scolaire pour tous les enfants de six (06) à seize (16) ans et le
caractère gratuit de l'enseignement de base public. Le principe veut
qu'aucun enfant ne soit exclu du système éducatif avant ses seize
(16) ans révolus (Burkina Faso, Assemblée nationale, 2007).
Ainsi, certains auteurs se sont attelés sur l'obligation en se basant
sur ses fondements.
Drabo (2015) aborde l'obligation scolaire, en montrant qu'elle
est fondée sur les lois Ferry et a été institué en
France par la loi du 28 mars 1882 sur l'enseignement primaire et tout d'abord
par ordonnance n°59-45 du 06 janvier 1959 portant prolongation de la
scolarité obligatoire. Cependant, le principe de l'obligation scolaire
en France a pour corollaire la liberté de l'enseignement voulant que les
parents, et plus largement les personnes responsables de l'enfant soumis
à l'obligation scolaire, choisissent si l'instruction sera
dispensée dans un établissement d'enseignement public ou
privé ou dans la famille elle-même. Il connut ainsi des
controverses
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au regard du fait que certaines bourgeoisies trouvaient que
cela les mettait ou leurs enfants au même pied que les enfants de parents
de classe moyenne ou prolétaire.
En ce qui concerne le principe de l'obligation scolaire au
Burkina Faso, Drabo (2015) l'évoque en citant les différents
textes internationaux qui soutiennent l'obligation scolaire notamment la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, la Convention
relative aux Droits de l'Enfant, la Déclaration mondiale sur
l'éducation de base pour tous de Jomtien (Thaïlande, 1990), le
Cadre d'Action de l'EPT de Dakar 2000, la Déclaration des Nations Unies
de 2000 sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement,
etc. Enfin, pour ce qui est des bases juridiques nationaux favorisant
l'obligation scolaire, il mentionne la Constitution du 2 juin 1991, ayant
adopté l'éducation comme un droit social, la Loi d'orientation de
l'éducation du 30 juillet 2007 ayant consacré l'éducation
de l'enfant comme une priorité nationale, le Cadre stratégique de
prise en charge des orphelins et autres enfants vulnérables 2006-2015,
la Stratégie Nationale de Développement Intégré de
la Petite Enfance.
Par ailleurs, cette étude montre que les entraves
à l'obligation scolaire sont encore les faibles allocations
budgétaires consacrées à l'éducation face à
la forte demande. En effet de la faiblesse de ce budget résulte de
l'insuffisance des infrastructures et la forte proportion des écoles
privées, moins accessibles aux populations au regard de la cherté
des frais de scolarité.
Somme toute, la perception de l'obligation scolaire peut
être différente d'un pays à l'autre, comme ici pour le cas
de la France et du Burkina Faso et que l'obligation scolaire demeure encore un
leurre pour beaucoup d'enfants en âge scolaire, notamment ceux vivant
avec un handicap.
La mise en oeuvre du CE est une approche visant le respect de
l'obligation scolaire.
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