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Contribution du continuum éducatif à  l'amélioration de l'accès à  l'enseignement primaire de 2015-2020 dans la commune de Ouagadougou


par Issouf KONE
IFRISSE - Master II 2024
  

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1.6.2. Le continuum éducation-formation

Plusieurs auteurs ont abordé la question de l'éducation, en relevant la nécessité de l'aligner avec la formation ou l'employabilité des sortants du système scolaire. Ils relèvent alors l'inadéquation du système existant et la nécessité de passerelles entre éducation et formation, en l'orientant plus vers les métiers.

Le continuum éducation-formation est un type de continuum proposé par Hamidou Boukary (2016). Sa recherche se fonde sur le continuum de l'éducation, en le mettant en lien avec la formation. Dans une première approche du thème, l'auteur pense que le continuum éducation-formation vise à réduire la discontinuité entre éducation et formation. Il trouve que les systèmes hérités du colon ne permettent pas une intégration des jeunes dans le milieu de l'emploi ou de la formation. De ce fait, il met en exergue le fossé existant entre éducation et formation. En outre, ce système est en inadéquation avec les réalités africaines et ne joue pas son rôle principal dans le développement socioéconomique des États africains. Il montre alors que l'instruction scolaire héritée de la colonisation, doit être remplacée par une éducation traditionnelle africaine qui aligne l'instruction avec l'acquisition des compétences de vie et la formation aux métiers. Pour lui, l'instruction coloniale n'est pas appropriée pour l'Afrique car celle-ci acculture nos peuples. Les sortants de ces systèmes d'éducation sont inaptes à la création de richesse et à la mise en place d'économies modernes capables de sortir leur pays de la pauvreté et du sous-développement en raison du fait qu'ils dédaignent le travail manuel, l'associant à un statut social inférieur.

C'est ainsi qu'Abdou Moumouni (1964) dépeint le système éducatif africain par la détérioration de la qualité des enseignements, due à la mauvaise formation des enseignants et aux effectifs pléthoriques dans les classes, au manque de maîtrise de la langue d'instruction par les enseignants et à l'insuffisance de moyens pédagogiques pour les enseignements-apprentissages; il faut également relever les fortes déperditions scolaires à tous les niveaux du système (du primaire au supérieur), le manque de cohérence et d'articulation entre les

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programmes des différents sous-secteurs, l'offre étroite au niveau de l'enseignement secondaire et la négligence de l'enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP) par les États, etc. L'auteur pose à cet effet les fondements d'un continuum éducation-formation en Afrique. Il proposait dès lors un système d'apprentissage intégrateur qui se fait tout au long de la vie, en mettant l'accent sur les formations techniques et les métiers, tout en utilisant les langues africaines comme langues d'instruction et en développant le préscolaire. Dans sa conception, la réforme du continuum consistait à créer un système d'enseignement général «unitaire » de 10 à 11 ans et dont la structure serait de 5 ans d'études primaires et de 6 ans d'enseignement secondaire moyen, sans interruption par des examens, sanctionnant le passage d'un cycle à l'autre avec pour but d'initier l'individu aux différents aspects de l'activité sociale et économique d'une part, et de lui apporter les fondations scientifiques, théoriques et techniques capables de lui faire comprendre progressivement la nature et la société ainsi que le rôle qu'il doit y jouer, d'autre part. Sa proposition du continuum visait ainsi à rétablir le lien cassé entre l'enseignement et la formation.

En résumé, les différents auteurs abordent la question du continuum éducation-formation sous l'angle de la restructuration et de la redéfinition des contenus de l'éducation pour rétablir un lien indissociable devant exister entre l'enseignement académique formel (le savoir), d'une part, et l'acquisition des compétences de vie (savoir-être) et de savoir-faire utiles pour l'insertion des jeunes dans la vie sociale et économique des sociétés, d'autre part.

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