Contribution du continuum éducatif à l'amélioration de l'accès à l'enseignement primaire de 2015-2020 dans la commune de Ouagadougoupar Issouf KONE IFRISSE - Master II 2024 |
1.8.2. La théorie de l'équitéLa notion d'équité est un terme clé quand on parle de justice sociale. Cependant, elle est souvent confondue à l'égalité par certains. L'égalité et l'équité visent toutes deux à promouvoir la justice, qu'elle soit sociale, scolaire, politique ou économique (Clow, Hanson et Bernier, 2012). Dans les deux cas, l'on ne procède pas de la même manière. Pour Billaudot (2011) et Saint-Arnaud (1984) cités par Doutreloux (2019), l'égalité répond au principe de la justice commutative, en faisant fi des différences entre les individus et en donnant la même part à chacun. L'équité répond, quant à elle, au principe de justice distributive qui prend en compte la valeur respective des personnes et leurs mérites inégaux. Figure 1 : Illustration entre équité et égalité Source : Rosa Lise (7 février 2016). Egalite équité et justice. In : www.hierophanie.net/tag/équité consulté le 20 septembre 2023 à 13h 00 mn 25 Pour l'Observatoire international sur l'équité et l'inclusion dans l'éducation, l'équité en éducation consiste à la vision des Objectifs de développement durable en son point 4.5 qui l'aborde comme : « éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l'éducation et assurer l'égalité d'accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d'enseignement et de formation professionnelle ». Cette définition est basée sur les objectifs de développement durable à travers l'objectif 4 qui est de veiller à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité dans des conditions d'équité et promouvoir les opportunités d'apprentissage tout au long de la vie (ONU,2015). Dans une conception légale et aristocratique, l'équité correspond à « une forme supérieure de justice rendue nécessaire par la généralité des lois qui doivent tenir compte des cas ordinaires et non de l'exception » (Saint-Arnaud, 1987, p. 161). Pour Carré de Malberg (2004), la prise en compte des situations, des circonstances ou des cas d'exception à la règle générale est annonciateur de la notion d'équité. Ainsi que le résume le Protecteur du citoyen du Québec : [...] dans une société démocratique, le principe d'égalité n'est pas synonyme d'uniformité. Il est inévitablement tempéré pour tenir compte des besoins de tous les citoyens, y compris ceux qui, de par leur condition ou leur situation se situent en dehors des règles établies. Cette égalité dans la différence se nomme l'équité (Protecteur du citoyen, 2004, p. 18). Ainsi « l'équité renforce la règle en l'adaptant à des situations où le droit positif n'apporte pas de solution satisfaisante [...] elle cherche à améliorer l'application de la norme » (Protecteur du citoyen, 2004). En rapprochant, les approches de l'UNESCO et des juristes, on constate que l'équité comme l'affirme Doutreloux (2019, p.22) est de : « Mettre àÌ la portée de tous, sans distinction de croyance, d'origine raciale, de culture, de milieu social, d'âge, de sexe, de santé physique ou d'aptitudes mentales, un enseignement de bonne qualité et répondant à la diversité des besoins ». Au-delà des bases de légalité, pour atteindre ses objectifs et notamment l'Éducation Pour Tous, le système éducatif à travers la politique du continuum éducatif, doit faire de la notion d'équité l'une de ses principes fondamentaux. Par ce fait, il pourra intégrer les différentes couches sociales, malgré toutes les diversités sociologiques. 26 |
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