1.8. Théories sous-tendant la recherche
L'accès à l'éducation est un champ
clé de recherche assorti de différentes théories qui se
sont développées autour de lui en montrant tout son
intérêt dans la société. Dans le cadre de cette
étude, nous allons évoquer principalement deux théories
qui sous-tendent cette recherche. Il s'agit de la théorie du capital
humain et celle de l'équité.
1.8.1. La théorie du capital humain
L'investissement dans le capital humain est aujourd'hui l'un
des grands thèmes de la politique publique dans les pays
développés. Il semble pouvoir apporter des solutions à
plusieurs problèmes auxquels les décideurs politiques ont
été confrontés, à savoir le ralentissement de la
croissance économique, la montée du chômage et la
polarisation des revenus. L'accumulation de capital humain permettrait en effet
des gains de productivité favorables à la croissance et à
l'emploi. Cette thèse du capital humain a été soutenue par
plus d'un auteur. Joseph Stiglitz (2007, p.190) définit le capital
humain comme « l'ensemble des compétences et
d'expériences accumulées qui ont pour effet de rendre les
salariés plus productifs ». Sa pensée fut soutenue par
d'autres penseurs tels que Samuelson et Nordhaus (2009, p.663) qui affirment
que le capital humain constitue le « stock de connaissances techniques
et de qualifications caractérisant la force de travail d'une nation et
résultant d'un investissement en éducation et en formation
permanente ». Pour Gary Becker (1960, p.484), le capital humain se
définit comme « un stock de ressources productives
incorporées aux individus eux-même, constitué
d'éléments aussi
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divers que le niveau d'éducation, de formation et
d'expérience professionnelle, l'état de santé ou la
connaissance du système économique ».
Ces théoriciens montrent l'importance du capital en
s'appuyant sur le facteur de productivité et de croissance pour les
nations en général, et les individus en particulier. Ils sont
plus basés sur le facteur « travail et emploi ». Ils montrent
aussi que cette valeur du capital humain s'acquiert à travers
l'éducation et la formation, de façon continue.
Cependant, la notion de capital humain a connu des
évolutions et est définie selon l'Organisation de
Coopération et de Développement Économique (OCDE, 1998, p.
9) comme : « les connaissances, qualifications, compétences et
autres qualités possédées par un individu et
intéressant l'activité économique ». La Banque
mondiale (2017) renchérit en le définissant comme l'ensemble des
connaissances, compétences et conditions de santé que les
individus accumulent tout au long de leur vie et qui leur permet de
réaliser pleinement leur potentiel en devenant des membres productifs de
la société. Le développement du capital humain joue un
rôle déterminant pour mettre fin à l'extrême
pauvreté et renforcer l'inclusion sociale. Pour cela, il faut investir
dans (...) une éducation de qualité, l'acquisition de
compétences et l'accès aux emplois.
Sur le capital humain, ces organismes internationaux mettent
plus l'accent sur le bien-être de l'individu en se basant sur les
conditions sociales.
Gary Becker (1964) définit par ailleurs le capital
humain comme étant l'ensemble des capacités productives qu'un
individu acquiert à travers l'accumulation de connaissances
générales ou spécifiques et de savoir-faire. Dans ce sens,
il trouve que chaque travailleur a un capital propre, qui lui vient de ses dons
personnels, innés, et de sa formation. Son stock de capital
immatériel peut s'accumuler ou s'user. Il augmente quand il investit, ce
qui détermine les différences de productivité, et, par
hypothèse, de revenu.
Au regard de l'importance de cette théorie, que
celle-ci doit être un domaine privilégié d'investissement
par les États, car elle assure le bien-être des nations, à
travers le bien-être des individus et des entreprises ; en outre,
l'éducation en reste l'un des pivots de la formation. Par ailleurs, cinq
sources de production et d'amélioration du capital humain sont à
distinguer : les infrastructures et services de santé, la formation
professionnelle, le système éducatif, les programmes
d'études et de formation pour adultes non organisés par des
entreprises, la migration des individus et des familles pour saisir des
opportunités d'emploi.
Au regard de ces différents facteurs par rapport
à notre thème d'étude, la théorie du capital humain
demeure cruciale pour la suite de notre recherche.
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