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Essai de bouturage des individus "plus" de Theobroma Cacao L.


par Aymard KANGA
Université Marien Ngouabi - Licence professionnelle en productions végétales 2021
  

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CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

I.1. Historique et répartition du cacaoyer

Le cacaoyer est originaire d'Amérique centrale, c'est une espèce diploïde (2n = 20) de la famille des sterculiacées. Parmi la vingtaine d'espèces du genre Théobroma, c'est la seule qui soit cultivée à grande échelle pour la production de cacao. D'après son histoire, sa mise en culture remonte au VIe siècle (Eskes et Lanaud, 1997) où les Indiens produisaient une boisson appelée « cacahuatl » qui était destinée aux dieux et ses fèves étaient également employées comme monnaie d'échange. Après la conquête du Mexique par les Espagnols, les variétés de cacaoyer d'Amérique centrale, les Criollo ont été introduites dans les Caraïbes, au Venezuela, puis aux Philippines. Les Forastero bas-amazoniens ou Amelonado d'origine du Brésil (figure 2), ont été introduits en Afrique en 1822, à São Tomé, et plus tard au Ghana, au Nigeria et en Côte d'Ivoire. En Equateur, un type local, le Nacional, a commencé d'être cultivé à grande échelle au début du XIXe siècle. Les trinitario sont des hybrides issus des Forastero et des Criollo, et sont apparus sur l'île de la Trinité vers 1800 (Eskes et Lanaud, 1997).

Figure 2 : Répartition mondiale de la culture du cacaoyer. Source : (Loor-solorzano,

2007)

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I.2. Description

Le cacaoyer (Theobroma cacao L.) est un arbre à feuilles persistantes de la famille des Sterculiacées selon la classification classique, ou des Malvacées selon la classification phylogénétique. C'est une plante pérenne qui peut atteindre 25 m de hauteur à l'état sauvage (Soupi-Nkeutcha, 2013).

C'est une plante à système racinaire pivotant, ayant une graine à germination épigée. Chez l'arbre adulte issu de semis, le pivot vertical atteint en moyenne 40 à 80 cm de profondeur. Il est prolongé par plusieurs racines orthotropes qui peuvent plonger dans le sol jusqu'à 1,20 à 1,50 m (Charrier, 1969). Les graines germent rapidement après leur extraction des cabosses arrivées à maturité et lorsqu'elles sont mises dans des conditions favorables d'humidité. La croissance de la tige se poursuit, ensuite verticalement avec une émission régulière de feuilles allongées suivant une phyllotaxie 3/8 (Martinez, 2009). Les feuilles de cacaoyer sont persistantes simple, molles et rougeâtres à l'état jeune et d'un vert foncé plus tard.

Les fleurs blanches apparaissent sur le tronc des arbres âgés d'au moins 3 ans. Ces fleurs sont solitaires groupées en inflorescence, et ont la couleur blanchâtre ou jaunâtre. La floraison est souvent abondante mais peu de fleurs sont fécondées et se développent en cabosse environ 5 à 7 mois après la floraison jusqu'à maturité. La floraison se passe toute l'année (Ataka, 2013).

La fécondation est entomophile. Le fruit du cacaoyer est relié au tronc ou aux branches maitresses par un fort et court pédoncule. Les cabosses présentent une grande diversité de couleurs de formes et de tailles, qui dépendent de l'origine génétique de l'arbre et de l'état de murissement du fruit. Le fruit est une sorte de baie appelée cabosse et les caractéristiques morphologiques très diverses des cabosses servaient traditionnellement à classer les populations. Avant maturité, la cabosse est verte ou rouge - violette, et devient jaune rouge ou rouge à maturité, l'intérieur de la cabosse mure contient une pulpe molle blanchâtre, sucrée ou acidulée qui enrobe les graines (Loor-Solorzano, 2007). Les fleurs, poussant le long du tronc et des grosses branches donnent entre 10 et 80 fruits communément appelés cabosses (Figure 3), contenant 20 à 50 fèves blanches (Kokou et Ngo-Samnick, 2014). La fève du cacaoyer est une graine sous albumen à deux cotylédons (Charrier, 1969). Le cacaoyer est une plante à ombre qui exige une température relativement élevée avec une moyenne annuelle située entre 30-32oau maximum et 18-21° au minimum,

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une pluviométrie de 1500 à 2000mm d'eau par an considéré généralement comme la plus favorable.

Figure 3 : Cacaoyer cultivé

I.3. Importance et usages

Le cacaoyer a une importance plus économique dans la création de plusieurs entreprises. Les fèves de cacao constituent la matière première d'une importante industrie qui fabrique soit des produits semi-finis destinés à d'autres industries :

-Pâte de cacao, utilisée en chocolaterie, biscuiterie, pâtisserie ;

- fondue de cacao, destinée à diverses industries alimentaires de produits sucrés ;

- beurre de cacao, utilisé en confiserie, chocolaterie, parfumerie et pharmacie.

Soit des produits finis destinés directement à la consommation :

- chocolat en poudre ;

- chocolat en tablette ;

- confiserie de chocolat (Mossu, 1990).

Les sous-produits de cette industrie : coques, matières grasses extraites des coques et des « germes » peuvent être utilisés pour l'alimentation du bétail, la fabrication

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d'engrais, les produits pharmaceutiques et la savonnerie. Aujourd'hui, les cabosses sont utilisées pour la fabrication du charbon écologique (Mossu, 1990).

I.4. La reproduction du matériel végétal

Le cacaoyer se reproduit à l'état naturel par la multiplication générative bien que la multiplication végétative puisse intervenir par la formation de rejets orthotropes sur des troncs ou des branches tombés à terre. La multiplication végétative horticole est réalisée par bouturage ou greffage d'axes orthotropes et plagiotropes (Eskes et Lanaud, 1997). Aussi, Pound, qui a commencé ses recherches en 1933, a mis au point une technique utilisant à la fois la greffe et la bouture. L'enracinement des boutures prises sur les arbres en production réussit rarement, car il faut choisir ces boutures pour être sûr du succès. Aussi, est-il plus commode de prendre les boutures des jeunes plantes (Tissot, 1939). Les boutures plagiotropes mises au champ font l'objet d'une taille intense au jeune âge pour donner une forme agronomiquement acceptable aux arbres. Dans certains pays, comme la Trinité, les agriculteurs laissent former des rejets orthotropes pour ensuite obtenir des plantes qui ont la forme de semenceaux. Au Cameroun, de sérieux problèmes d'adaptation au champ ont été observés avec l'utilisation à grande échelle de boutures plagiotropes (Eskes et Lanaud, 1997).

I.5. Influence de la feuille et de l'aoutement de la tige sur l'enracinement des boutures du cacaoyer

Les diverses méthodes de bouturage utilisées chez le cacaoyer font toutes appel à des fragments feuillés de tiges semi-aoûtées (Charrier, 1969). Sans feuille en effet, les boutures ne s'enracinent pas. Avec feuilles, elles se dessèchent si on les plante à l'air libre. De ce fait, on doit réduire la surface foliaire des boutures, leur éviter un ensoleillement direct et les maintenir dans une atmosphère saturée d'humidité. Par ailleurs, l'utilisation de « boutures vertes » (c'est-à-dire à tige verte) conduit à de fortes attaques mycéliennes, tandis que celle de « boutures aoûtées » (à tige brune) donne un enracinement lent et difficile (Sequier, 1966-1969).

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