CONCLUSION
Les multiples fautes que commettent les élèves
du premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement du Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest dans les productions,
notamment en dictée, sont la résultante d'un ensemble de lacunes
qu'ils traînent avec eux depuis le primaire et qui entachent la
qualité du système éducatif togolais. Cette mauvaise
performance des apprenants en orthographe française a un impact
négatif sur leur cursus scolaire car, le français est la langue
d'enseignement au Togo. Ainsi, l'une des causes des échecs scolaires est
la non maîtrise de cette discipline. Le phénomène est d'une
telle ampleur qu'il remet en cause l'efficacité interne de tout le
système éducatif. Face à ce constat d'échec
scolaire, les autorités éducatives dans le souci de promotion de
la langue française ont augmenté son volume horaire
d'enseignement au premier cycle du secondaire. Le cours de français se
déroule au moins une fois par jour de lundi à vendredi dans les
collèges au Togo. C'est la seule discipline au collège qui a le
volume horaire le plus élevé.
Nonobstant cela, force est de constater que les apprenants ont
de mauvaises performances en dictée. Alors qu'elle est l'outil
d'évaluation par excellence des compétences en français.
L'objectif de notre étude est de voir si les perceptions qu'ont les
apprenants de la dictée et le fait qu'ils ne s'exercent pas suffisamment
en français sont les facteurs explicatifs de leurs faibles performances
au premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement du Secondaire
Général du Grand Lomé Ouest. Les données et les
propos recueillis nous ont permis de confirmer nos deux
hypothèses de départ: les élèves ont de
faibles performances en dictée parce qu'ils ont une perception
négative de cette matière ; et parce qu'ils ne pratiquent
pas suffisamment les activités visant l'acquisition des
compétences en français ; alors que pour réussir la
dictée, les élèves doivent régulièrement
lire et s'exercer avec les dictées d'apprentissage. Cependant, les
propos recueillis montrent que les élèves ne pratiquent pas
suffisamment ces activités qui sont la clé d'une bonne
acquisition de compétence en dictée.
Par ailleurs, la démotivation des élèves
à s'engager véritablement dans ces activités
d'apprentissage de l'orthographe française s'explique également,
par le fait que les parents d'élèves au lieu de
démythifier la dictée et d'encourager les enfants à
s'adonner à la lecture et à pratiquer les activités
nécessaires pour la réussite de l'orthographe française si
importante pour la réussite scolaire et sociale, ils les
démotivent en refusant de leur acheter les livres de lecture et autres
manuels recommandés à cette fin. Ils leur montrent combien la
dictée est si difficile à réussir en évoquant
à chaque fois leurs mauvaises expériences scolaires s'ils en ont
et celles des autres s'ils n'en ont pas. Cela fait que les apprenants
mésestiment leurs compétences en français dès leur
premier contact avec la dictée. Ils ne font plus d'efforts car ayant une
perception négative de cette discipline. D'autre-part, les
établissements scolaires n'ont ni manuels scolaires ni
bibliothèques, ni endroits aménagés pour la lecture ;
tout ceci ne favorise pas l'apprentissage du français. Tout ceci
constitue un véritable frein à l'acquisition de
compétences en dictée.
En vue d'une bonne maîtrise de l'orthographe
française par les élèves, il s'avère
impérieux que l'État s'engage pleinement dans les
mécanismes de financement, de production, de distribution de gestion des
manuels de lecture et de création des bibliothèques. Instaurer
une réelle politique d'incitation des jeunes à la lecture.
Notre recherche comme toutes autres, n'a pas été
menée sans difficultés. L'une des difficultés principales
a été l'indisponibilité des notes des élèves
en dictée selon les exigences de l'évaluation selon l'APC. Cette
situation s'explique par le fait que, c'est cette année 2021-2022 que
les premiers candidats au BEPC ont composé selon cette nouvelle
méthode pédagogique. Cela devrait nous permettre de voir si L'APC
arrive à juguler le phénomène de mauvaises performances
des élèves observé en dictée. Au-delà de
l'orientation que nous avons donnée à notre travail, il serait
intéressant d'étudier le problème de la mauvaise
performance des élèves dans les sciences dures en l'occurrence en
mathématiques ou en sciences physiques malgré la
préférence des parents d'élèves de n'acheter que
les manuels scolaires de ces matières précitées au
détriment des manuels de français.
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