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Crise écologique et mission de l’église évangélique du cameroun


par Clément Hervé KUATE DJILO KUATE DJILO
Université Protestante d'Afrique centrale  - master  2017
  

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CHAPITRE 2 : LA CRISE ECOLOGIQUE DANS LES ESPACES TERRESTRE, MARIN ET AERIEN.

Dans ce chapitre le travail est centré sur l'impact de la crise écologique dans les milieux terrestre, marin et aérien.

II.1- La crise écologique dans l'espace terrestre.

Le sol est la partie superficielle meuble de l'écorce terrestre soumise à l'action des agents climatiques et des êtres vivants à savoir : végétaux, microorganismes, animaux. Il résulte de la désagrégation de la roche mère par les différents effets sur cette dernière de la biosphère, de l'hydrosphère, et de l'atmosphère. Pour le dictionnaire Encarta 200975(*), le sol est la surface terrestre utilisée par l'homme, à l'état brut ou aménagée. Le sol peut aussi être défini comme la couche supérieure de la croûte terrestre composée de particules minérales, de matière organique, d'eau, d'air et d'organismes. C'est donc un système hétérogène et complexe. Sa composition donne de voir une phase solide représentée par les particules du sol, une phase liquide représentée par l'eau du sol et une phase gazeuse constituée par l'air emprisonné dans le sol.

Parlant de son importance, il faut dire que les sols permettent l'ancrage des racines, retiennent l'eau le temps nécessaire pour que les plantes puissent l'utiliser. Ils filtrent les eaux et protègent les nappes phréatiques. Ils régulent aussi l'eau des fleuves et des nappes phréatiques. Ils stockent les éléments nutritifs nécessaires à la vie. Les sols abritent des microorganismes innombrables, qui accomplissent de multiples transformations biochimiques comme la fixation de l'azote atmosphérique et la décomposition des êtres vivants morts. Ils participent au recyclage des éléments minéraux libérés au niveau de la roche-mère. Les sols abritent aussi des légions d'animaux, microscopiques et plus gros comme les vers de terre, les fourmis, les termites, les taupes. Ils constituent un habitat pour les animaux fouisseurs. En fait, la plus grande partie de la biodiversité terrestre vit dans les sols et non au-dessus76(*).

Les êtres humains construisent sur les sols, dans les sols et avec du sol. Les sols n'étant pas les mêmes partout, la grande diversité des occupations de l'espace par l'Homme reflète l'extraordinaire diversité des sols. Ils sont associés aux climats par le cycle de l'eau, à travers le stockage du carbone dans les sols, par l'émission de gaz à effet de serre (vapeur d'eau, CO2, méthane...).

Quand il y a crise écologique, les sols ne sont pas épargnés car ils sont pollués. A travers les modifications défavorables du milieu naturel les effets directs et indirects de ses activités sont perceptibles. Ces modifications affectent l'homme directement ou au travers de ressources en produits agricoles, en eau, et autres produits biologiques. Elles peuvent aussi l'affecter indirectement en altérant les objets physiques qu'il détient, les possibilités recréatrices du milieu ou encore en enlaidissant la nature.

Avec la contamination d'un ou de plusieurs composants des écosystèmes ou potentiellement des organismes vivant en contact direct ou indirect avec le sol (invertébrés du sol, champignons en particulier) il y a une incidence sur l'écosystème, au-delà des seuils variants selon la nature du polluant et du sol.

La source de cette crise écologique au niveau du sol serait l'accumulation sur le sol des substances non biodégradables, ou à l'accumulation des substances biodégradables mais dont la vitesse de biodégradabilité excède le taux d'accumulation. Ainsi, ces substances peuvent être stockées sur le sol ou être lessivées par les eaux de ruissèlement vers les cours d'eau voisins ou vers la nappe phréatique ; ou encore s'évaporer vers l'atmosphère.

A côté de ses sources naturelles, nous avons les causes anthropiques de qui sont soit directe, dues aux rejets directs ou accidentels sur le sol des polluants divers issus de l'agriculture, de l'industrie, des déchets ménagers, soit indirecte dues aux conséquences de la pollution atmosphérique et de la pollution des eaux.

Selon Georges FRANÇOISE et Guy MENANT, certains sols sont souvent utilisés comme décharge pour les déchets ménagers et industriels. Dans beaucoup de régions cultivées, le lessivage des engrais et des effluents d'élevage épandus en excès provoquent une augmentation importante de teneur en nitrate et autres éléments minéraux dans les nappes phréatiques. Si certains sont utilisés comme décharge, d'autres ont la capacité de filtrer, d'absorber et de recycler des quantités importantes de déchets ; ici, certains constituants toxiques ne sont pas retenus et se retrouvent dans les fleuves et dans les nappes phréatiques. Les sols sableux sont favorables au lessivage, alors que les sols argileux épais retiennent mieux les déchets. Ainsi toutes les activités humaines sur les sols doivent tenir compte des propriétés des sols et de la position des nappes et des cours d'eau du milieu77(*).

Nous voyons que les activités humaines sont les plus polluantes, à commencer par l'agriculture. Avec l'importance de la demande alimentaire mondiale et la recherche du gain, les agriculteurs sont amenés à exploiter intensivement les sols. Du coup, ils ont recours à plus d'engrais, de fertilisants, de pesticides et d'autres produits chimiques qui sont utilisés massivement pour protéger les plantations des insectes et des maladies. Or leur usage est nuisible pour le sol. En effet, les apports excessifs d'engrais ou de déchets peuvent conduire à la pollution des sols et des eaux et à l'eutrophisation. Mais à l'inverse la diminution des éléments nutritifs dans les sols par l'exploitation agricole excessive menace bien des populations agricoles.

C'est le cas aussi de l'élevage intensif qui cause la pollution des sols par l'accumulation des déchets animaliers, qui peuvent être des fertilisants naturels pour le sol, mais à fortes quantités, ils peuvent contaminer les eaux souterraines. Les engrais, les pesticides, les herbicides et autres produits du même genre risquent d'endommager le sol et de causer sa stérilisation, ainsi que la contamination des nappes phréatiques et par ricochet les cours d'eau et les océans. Il faut rappeler que les polluants absorbés par le sol contaminent également les plantes et les cultures qui sont consommées par l'être humain et les animaux.

Par ailleurs, les rejets industriels, notamment composés de métaux lourds, sont les plus toxiques pour le sol. En fait, certains métaux à faibles doses comme le zinc et le cuivre sont nécessaires pour la croissance des plantes, alors que leur présence à plus fortes doses condamne la fertilité de la terre. Cela dit, d'autres métaux lourds sont toxiques, même à faibles quantités. C'est le cas du plomb, du mercure et du cadmium78(*), qui causent la phytotoxicité des plantes et polluent les eaux souterraines dont l'assainissement est des plus coûteux.

Les déchets ménagers constituent un réel problème pour les sols surtout dans les villes où le taux d'accumulation est supérieur à la capacité de biodégradabilité des sols. Aussi la plupart de ces déchets sont peu biodégradables (comme le plastique). Mais il y a également l'usage des détergents, des solvants et d'autres composants chimiques qui finissent dans les eaux fluviales et/ou lacustres où ils entrainent l'eutrophisation. Aussi notons que les décharges contribuent fortement à la pollution des nappes

Les conséquences peuvent être aussi socio-économiques : car on peut avoir une baisse de productivité agricole due à la stérilisation des sols entraînant parfois des conflits sociaux (lutte pour l'occupation des sols) des migrations et autres. N'oublions pas aussi que les dépenses engendrées par la dépollution des nappes phréatiques sont souvent très élevées et l'eau traitée peut devenir inutilisable pour certaines fins. Ce qui nous convie à préserver les sols et les nappes. Signalons encore les effets de la contamination souterraine migrent jusqu'aux cours d'eau ou lacs voisins ce qui peut constituer un frein pour la pêche. Enfin, la pollution des sols et la pollution des eaux qui s'en suit peuvent entrainer des maladies qui peuvent contaminer toute une communauté. En plus l'utilisation des produits chimiques « pour détruire les parasites, nuisent à toutes les biocénoses correspondantes et aussi à l'Homme, lorsqu'ils se concentrent dans les végétaux, puis dans les animaux dont il se nourrit. »79(*)

Certains sols sont naturellement acides (sols sulfatés acides des mangroves, nombre de sols tropicaux) mais s'acidifient encore en raison des pluies acides ou du dépôt sec de gaz et de particules acides. Les pluies acides ont un pH inférieur à 5,6. Les principales sources d'acidité dans l'atmosphère sont les quantités croissantes de dioxyde de soufre et d'oxydes d'azote dégagées par l'incinération de combustibles fossiles.

* 75Microsoft® Encarta® Op. Cit.

* 76www.alpe-togo.e-monsite.com/pages/documentation/la-pollution-des-sols.html consulté le 16 Mai 2017 à 11H10.

* 77 Georges FRANÇOISE et Guy MENANT Op. Cit., P.75.

* 78 Voir leur composition chimique dans : Chimie : Terminales CDE, les classiques africaines /les classiques camerounais, Yaoundé, 2007, P. 212.

* 79 Georges FRANÇOISE et Guy MENANT, Op Cit., P77.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe