2. Forces de la grille d'entretien
Au-delà d'être une « simple
» technique, l'entretien constitue une
méthode à part entière car elle est une voie que suit le
chercheur pour atteindre ses objectifs.
L'entretien permet à
l'enquêteur de voir les gestes de son
enquêté lorsque celui-ci est en train de lui fournir les
données. Il peut savoir, en fixant son
égard tout droit dans celui de son enquêté
s'il est en train de lui fournir des données fiables ou
non. C'est la raison pour laquelle,
nombreux chercheurs qualitatifs qualifient
l'entretien, d'«
entretien de face à face ».
Il constitue par conséquent un « miroir verbal car
manifestant à son enquêté une attention positive et
inconditionnelle, en faisant preuve
d'empathie, que
l'enquêteur va lui permettre
d'accéder à sa propre vérité
» (Alain, B. et Anne,
G., 2010). Egalement,
à partir des entretiens, le chercheur apporte
des éléments d'analyse aussi féconds que
possible.
A cet effet, l'entretien est
un outil plus ajusté que l'interrogatoire à
l'obtention d'informations non
falsifiées. Il confère aux enquêtés
un rôle plus actif dans la définition du sens
qu'ils donnent à leur pratique,
c'est grâce à cela que
l'enquêteur découvre ce qu'il ne
savait pas auparavant. Dans les entretiens,
il est impossible de définir apriori le nombre et les
caractéristiques des enquêtés à
sélectionner. Le champ pour
l'enquêteur est largement vaste.
La grille d'entretien est un outil hybride et
évolutif. Elle est évolutive car
l'entretien n'est jamais figé,
il n'est jamais arrêté.
L'aspect hybride de
l'entretien, c'est
qu'on a compris son statut,
l'enquêteur ne vient pas avec une liste de
questions, il peut apprendre de choses auprès des
enquêtés et poser des questions pour comprendre davantage le
phénomène.
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