IV.5.5. Stratégie
d'instauration d'une législation adaptée à la navigation
fluviale et pour lutter contre l'impunité
Plusieurs accidents sont enregistrés sur les voies
navigables et l'on ne cesse de déplorer la perte en vies humaines et
matériels.
Ceci se justifie par le fait que la législation sur la
navigation date de l'époque coloniale et ne s'adapte pas à la
réalité actuelle bien que certains amendements de textes ont
été faits.
En outre, l'autorité des commissaires fluviaux et
lacustres, garant de la sécurité des personnes et des biens sur
la voie d'eau est souvent bafouée ou méconnue par les armateurs
car les mêmes commissaires fluviaux ne maitrisent pas correctement les
normes de la navigation fluviale et lacustre du fait qu'ils étaient
recrutés sans tenir compte des critères.
Par ailleurs, la législation sur la navigation en
vigueur, n'est pas vulgarisée auprès des armateurs, membres
d'équipage et autres agents des commissariats fluviaux dont ceux de
Kongolo ne sont pas épargnés.
Ainsi, pour permettre un transport fluvial assuré et
sécurisé, la législation sur la navigation doit être
vulgarisée sous plusieurs formes (dans des médias, des
dépliants, ...) pour atteindre un grand public et permettre à
celui-ci d'être informé.
Il est à noter que cette vulgarisation dépendra
des thèmes choisis, des méthodes utilisées, des lieux
choisis, l'approche de l'andragogue et de la motivation des apprenants.
Celle-ci doit se faire en langue locale car le groupe sera
hétérogène.
IV.5.6. Stratégie de
suivi et évaluation
Le suivi et l'évaluation forment un ensemble
d'activités qui ne doivent pas être négligées par,
d'une part, l'autorité politico-administrative et de l'autre part le
commissaire fluvial du Territoire de Kongolo.
Ils méritent une attention particulière, et cela
pour deux raisons :
- D'abord, c'est le moment et moyen de faire le point sur
l'état d'avancement en matière de navigation. Ceci permet de
découvrir les failles et d'y apporter des mesures correctrices ;
- Ensuite, ce sont des instruments qui permettent à
l'autorité politico-administrative de Kongolo à travers le
commissariat fluvial, de juger les résultats obtenus.
Toutefois, il sied de signaler que le suivi est un processus
continu de collecte et de traitement d'informations. C'est une activité
interne à l'exécution d'une action.
Le suivi est une démarche de gestion et de connaissance
approfondie, évolutive et critique de l'action en cours de
réalisation. C'est un outilqui permet d'identifier les forces et
faiblesses en vue de mieux planifier, prendre des décisions
appropriées au moment opportun avec assez d'informations. Le suivi
signifie observation, réflexion et action. Quant à
l'évaluation, c'est une action qui suscite à porter un jugement
sur la valeur et prix d'une action dans le but de prendre des décisions
et d'en tirer des leçons utiles pour la planification d'autres actions
dans le futur.
Le suivi vise à contrôler des performances d'une
action, tandis que l'évaluation vise à observer des
résultats.
Si le transport fluvial via le port public de Kongolo ne
parvient pas à contribuer au développement
socio-économique de cette contrée, c'est puisque le suivi et
l'évaluation ne sont pas faits en ce qui concerne les mouvements, de
navigation sur le fleuve, mais aussi le suivi de l'état du port qui
reçoit des engins flottants.
Cette stratégie est importante pour permettre aux
autorités ci-haut citées d'avoir des informations précises
sur le transport fluvial afin de prendre des mesures ad-hoc.
Le suivi et l'évaluation doit concerner aussi les
engins flottants qui circulent sur la voie d'eau dans le bief Kongolo - Bukama
en ce qui concerne le chargement, le temps atmosphérique, le nombre et
la catégorie des passagers, les documents tenus par les membres
d'équipages et leur niveau de formation, mais aussi celui des agents
contrôleurs par rapport à l'observance des normes de la navigation
fluviale.
Fuite au suivi et évaluation, certaines
difficultés seront relevées et des mesures correctives seront
faites, là, le transport fluvial via le port public de Kongolo sera un
véritable pilier du développement socio-économique du
Territoire de Kongolo.
La réussite de toutes ces stratégies que nous
venons de proposer demande l'implication de tous les acteurs intervenants sur
le transport fluvial, mais surtout la volonté politique des gouvernants
à pouvoir les capitaliser et en faire une prescrite pour son
opérationnalisation.
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