2. Vue d'ensemble sur le management du risque
Le supply chain risk management pourrait se définir
comme « la mise en oeuvre de stratégies pour gérer les
risques quotidiens et exceptionnels tout au long de la chaîne
d'approvisionnement sur la base d'une évaluation continue des risques
dans le but de réduire la vulnérabilité et d'assurer la
continuité » 9 .
Comme nous l'avons constaté et décrit dans la
précédente partie, l'externalisation ne possède pas que
des avantages mais possède également de nombreux risques qu'il
convient de maîtriser afin d'éviter que la situation ne devienne
incontrôlable. Pour manager ces risques il faut que le supply chain
manager connaisse les processus de sa chaîne logistique global. En
d'autres termes le management des risques doit s'appliquer en internes mais
aussi en externe à cause de l'interconnexion entre entreprises et
prestataires. Chaque risque doit être géré de
manière différente en fonction de la situation de l'entreprise et
de l'environnement dans lequel elle est positionnée. Le mangement du
risque sera donc vu sous un angle holistique en cinq étapes :
1. Fixer les objectifs :
Le risque zéro n'existe pas, lors d'une
externalisation on s'expose à des risques. La question qui se pose est
de savoir quel niveau de risque vous voulez prendre et ce que vous êtes
prêt à dépenser pour le gérer. Il faut donc se fixer
des objectifs en adéquation avec ce que l'on est capable de
supporter.
2. Rassembler, classer et hiérarchiser les
risques :
De nombreuse catégorisation des risques sont possibles,
on pourrait les regrouper en 3 catégories :
? Nature du risque :
- Environnement de l'entreprise (économique,
concurrents, demande ...)
- Réglementaire (lois, normes, ...)
- Opérationnel (qualité des
prestataire/fournisseur, disponibilité de
l'approvisionnement, ...)
9 A Critical Review on Supply Chain Risk -
Definition, Measure and Modeling, I. Heckmann; T. Comes, S. Nickel
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- Financier (coûts cachés, volatilité des
prix, ...)
- Juridique (contrats, transfert de personnel illégaux,
...)
? Interne ou externe : En externalisant les principales
sources de risques vont surement être modifiées. Il conviendra de
juger dans quel axe il faut s'investir et développer sa gestion des
risques.
3. Gestion réactive ou proactive
:
Cette catégorie dépendra des objectifs
fixés lors de la précédente étape mais aussi de
l'efficacité à prévoir et contrôler les risques. Le
but d'une gestion réactive est de s'adapter rapidement à des
risques inattendus (concerne des risques que l'on ne peut prévoir).
Alors que le but d'une gestion proactive est de connaitre son environnement en
amont afin d'anticiper et éviter les risques. Une combinaison de ces
deux gestions est nécessaire pour avoir un haut niveau
d'adaptabilité.
4. Comprendre les risques :
Le risque doit être compris à deux
échelles : comme un risque individuel et comme un risque qui
interfère avec d'autres risques. On a pu le remarquer dans la partie
précédente les risques sont la cause d'autre risques entrainement
un mouvement en cascade. Par exemple la perte de savoir-faire sur les fonctions
externalisées peut amener à une dépendance envers le
prestataire pouvant engendrer à son tours un risque d'opportunisme comme
l'augmentation des coûts de la prestation. C'est pourquoi une
compréhension et une évaluation des risques est primordial.
5. Gouverner le risque :
Une fois le risque appréhendé et cerné, il
faut le gérer. Une distinction en trois
étapes peut se faire mais dans le cas d'une
externalisation logistique on peut ajouter une quatrième étape
:
Prise de risque : comme décrit dans la
première étape, c'est en fixant les objectifs que l'on
déterminera notre niveau de prise de risque.
Modérer le risque : Mise en place de
mesures pour éviter ou diminuer le risque avec l'élaboration de
planning d'urgence adapté à la situation.
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Gestion du risque : Pour gérer le
risque il faut s'adapter à la situation et tenir compte des facteurs de
risque lié à l'environnement de l'entreprise. La mise en oeuvre
de plans d'atténuation des risques est essentiel et reflète une
gestion proactive.
Collaboration des risques avec le prestataire et les
autres acteurs : Dans une démarche d'externalisation le
prestataire se doit de s'intégrer dans la démarche de supply
chain risk management, en particulier si l'externalisation est de nature
stratégique. Une collaboration et le partage d'informations et
d'indicateurs avec les autres acteurs de la chaîne logistique
étendue est essentiel.
6. Reporting intégré :
Création d'un reporting sur le suivi de la situation du
service de gestion des risques et sur les risques liés à la
prestation. L'utilité est de suivre l'évolution des risques et
par la même occasion vérifier la santé du système et
s'adapter en conséquent à l'environnement et au marché. Le
reporting permet d'avoir une réponse rapide au changement et donc
d'adopter une certaine agilité.
Comme a pu le remarquer et le développer dans cette
partie, un risque est rarement indépendant et va découler
d'autres risques et en causer lui-même de nouveaux. Ces risques sont
variés en fonction de la nature de l'industrie et dépendent de
l'environnement et du secteur de la chaîne logistique. Il faut donc les
aborder de manière différente en fonction de ces
paramètres.
La mise en place d'un management de ces risques est
obligatoire pour assurer la viabilité du système
externalisé et celle de l'entreprise. Cela s'effectue par l'instauration
de procédures de contrôle et de suivi, par une gestion des
relations avec le prestataire, l'élaboration de contrats
détaillés ...
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