Conclusion
Ce modèle n'explique la réalité qu'à
19%, ce qui n'est pas satisfaisant et traduit la faible efficacité d
l'ajustement. Elle suggère aussi que les déterminants de
l'investissement doivent être cherchés sur des variables autres
que le taux d'intérêt. L'analyse a révélé que
le niveau d'investissement n'est pas contraint par le taux
d'intérêt dont l'évolution est moins
vigoureuse que celle de l'investissement. D'où l'utilité
d'élaborer un autre type de fonction d'investissement de manière
à mettre en
exergue la relation entre l'investissement et les
caractéristiques bancaires de la surliquidité que sont le volume
de crédit à l'économie octroyé et l'épargne
bancaire (les dépôts à moyen et long terme).
Les variables que sont les taux d'intérêt et
l'investissement ont toutes les deux une allure plus polynomiale que
linéaire avec des coefficients de déterminations respectivement
à 88% et 86%, ce qui révèle la qualité des
tendances. .
Leurs courbes respectives ont leur concavité
tournée vers le haut. Si la tendance des taux bancaires pratiqués
actuellement se confirme, la projection triennale révèle des
taux proches de 24% pour le taux d'intérêt et un
niveau d'investissement de 450
milliards en 1998 contre 367 milliards en 1995. Si on estime
qu'un taux de profitabilité est correct s'il est supérieur ou
égale à 5%, alors un projet n'est éligible au concours
bancaires que si son TRI (Taux de Rentabilité Interne )
plancher est de 30%. Ce qui est très élevé
comparativement aux pays de l'O.C.D.E. où le taux
d'intérêt à moyen et long terme est inférieur
à 10% ce qui y rend les projets dont les TRI sont supérieurs ou
égaux à 15% bancables.
Les taux d'intérêt élevés
constituent un coût énorme pour le Sénégal car ils
sont une source de renonciation pour beaucoup de projet qui auraient pu
contribuer à augmenter les capacités productives de la nation.
L'impact positif de la baisse cumulée du taux d'escompte sur la moyenne
des taux débiteurs auraient dû se traduire par une baisse de 7
points, permettant de ramener les projets bancables dans un intervalle de
fluctuation compris entre 15 et 20%. Ceci aurait permis de rendre plus
acceptable, le recours contraignant des banques à des
sûretés réelles pour la sécurisation des risque de
défaut.
34
BI LE MODELE " DETERMINANTS BANCAIRES DE L'INVESTISSEMENT
".
En l'absence de marché financier, la gestion des
besoins de financement nécessite souvent le recours à
l'intermédiation financière.
Compte tenu de l'hypothèse de rationalité des
banques, et de celle de l'existence d'une asymétrie d'information entre
les banques et les emprunteurs introduisant un risque sélection adverse,
et un risque de moral hasard, les banques renoncent à la
sélection par les taux au profit de la sélection par les
quantités.
L'intervention des banques est déterminée par le
volume de crédits octroyés pour le financement des
activités économiques.
Cependant, le financement de l'investissement, compte tenu du
faible taux de transformation autorisée par la BCEAO, est contraint par
le volume des dépôts.
Ainsi il serait préférable de recourir à une
fonction d'investissement de type :
I = f ( creco, depmlt;)
La régression linéaire des données
portant sur l'investissement privé ( I ), les crédits à
l'économie (creco) et les dépôts à moyen et long
terme (depmlt) sur la période 1970-1994, nous permet d'obtenir le
modèle suivant:
115 = -- 0,044 creco + 1,36 depmlt +
38,55
(0,18) (0,07) (10)
d IId creco <0
d I / d depmlt > 0
Résultats de la régression.
Au Sénégal, une augmentation du volume de CRECO
entraîne une baisse des investissement, et , une hausse des
dépôts à moyen et long terme se traduit par une
augmentation des investissement . Plus précisément :
1. une baisse de 1% des CRECO se traduit par une augmentation
de 0,04% des investissement s ;
2. une augmentation de 1% des dépôts se traduit
par une augmentation de 1,36% des investissement ;
Les coefficients de la régression sont stables. Le
modèle explique à 93% la réalité, ce qui traduit
l'efficacité de la régression.
Le test de DURBIN-WATSON révèlent une
autocorrélation des erreurs, ce qui signifie qu'on a oublié
certaines variables explicatives de l'investissement qui pourraient être
le niveau de l'activité économique et le stock de capital
à l'année (t-1).
1s
Variable
|
coefficient
|
STD error
|
T-Stat.
|
C
|
38,55
|
10,03
|
3,8
|
CRECO
|
-0,044
|
0,07
|
-0,60
|
DEPMLT
|
1,36
|
0,18
|
7,18
|
R-squared
|
0,93
|
|
|
Durbin Watson statistic : 0,93
F-statistic 146
|
|
35
Analyse des résultats :
Le modèle traduit une évolution positive entre I
et depmlt. Ceci est expliqué par le fait que, en référence
au modèle d'accélérateur simple (I = y 4Y....v =
coefficient de capital et y = production ), l'investissement a un effet positif
sur le volume de production . Toute chose étant égale par
ailleurs, si l'investissement augmente, le volume de production augmente et par
suite le revenu . Les entreprises placent alors une partie de leurs
excédents sous forme de dépôts à terme qui leur
génèrent des revenus.
Les depmlt sont des dépôts stables des clients de
la banques qui sont rémunérés sur une durée
prédéterminée entre les deux parties. La banque
étant rationnelle, va chercher à placer ces depmlt à un
niveau de taux débiteur qui lui permet d'en tirer un revenu qui est le
différentiel entre les taux débiteur et créditeur. La
banque va s'atteler à rechercher des projets rentables afin de procurer
le financement en contrepartie d'une rémunération .
L'accroissement des depmlt au niveau des banques constitue un
potentiel de financement favorable à l'investissement dans la mesure
où il se traduit par un accroissement des crédits octroyés
au secteur productif qui ont besoin de crédits suffisamment mature pour
soutenir le financement du haut du bilan.
Cependant, le modèle nous renseigne sur le fait que le
volume de crédits octroyés n'a pas servi au financement de
l'investissement (relation négative entre I et creco ). En effet, un
accroissement de 1% des crédits à l'économie
entraîne une baisse de 0,044% de l'investissement privé.
Alors, la logique serait ici, de croire que les crédits
à l'économie servent surtout à financer la consommation.
Ceci est d'autant plus plausible que la balance des paiements est
négative depuis 197216, traduisant un excès permanent
de la consommation relativement au revenu. Cette situation paraît
paradoxale.
Compte tenu de l'hypothèse de rationalité des
banques, la logique économique et
financière voudrait que, en vertu de l'objectif de
maximisation du profit, chaque franc reçu soit placé de
manière à maximiser l'écart entre le taux
d'intérêt débiteur (rd) et le taux d'intérêt
créditeur (rc). Le revenu de la banque (Rb) est constitué par ce
différentiel d'intérêt (Rb = rd --rc).
La cohérence interne de ce modèle est cependant
réelle, dans la mesure où,
le non financement de l'investissement par les banques, va
pousser celles-ci à fructifier leurs dépôts en les
plaçant sous formes de dépôts
rémunérés à la BCEAO, ou en les mettant à la
disposition des besoins de trésorerie des entreprises et de consommation
et de consommation des ménages.
La décision prise par la BCEAO de ne plus
rémunérer les dépôts des banques
primaires auprès d'elle traduit son refus pour la
facilité adoptée par les banques primaires qui se comportent
comme des commerçants. La théorie moderne assigne aux banques le
rôle stratégique de gestionnaire de la croissance par le recyclage
de l'épargne oisive et la création de monnaie pour
préfinancer l'activité économique.
La vérification du résultat selon lequel les
banques n'ont pas financé l'investissement nous amène à
nous demander s'il n'y aurait pas un phénomène de
«crédit crunch ».
16 En 1994, la balance des paiements est devenue
excédentaire de 1.7 milliards F.CFA. La balance globale est cependant
positive à partir de 1994. Les avoirs extérieurs nets des banques
sont devenus positifs.
36
B1/ Surliquidité et «crédit crunch
»
Le "crédit crunch" traduit une fuite des banques de
l'activité de crédit au profit des placements sûrs tels que
les bons de trésor, les obligations cautionhées, etc. Selon
BERNANKE (1954), II se réalise après la crise et
non auparavant. Les banques se retirent alors de l'activité de
prêt; ensuite le réarrangement de leur bilan se fait au profit de
titres d'Etat ou de titres sans risque. La baisse des taux d'escompte
n'entraîne aucune reprise des crédits car les banques se servent
de ce refinancement pour augmenter leur portefeuille de titre d'état
à long terme. En d'autres termes, la pointe de leur courbe de taux leur
permet de gagner en rentabilité ce que les crises de l'économie
réelle et la provision afférente leur font perdre (un arbitrage
risque-crédit et risque-taux). D'où la nécessité de
s'appesantir sur a restructuration du secteur des banques au
Sénégal, et aussi, sur la répartition (sectorielle et
temporelle) du crédit. Cette analyse sommaire nous permettra de
permettra de voir la manière dont les banques s'y prennent pour
résoudre le surcoût que représente pour elles, la
thésaurisation des DAT.
a I La restructuration du secteur
bancaire.
La croissance du réseau bancaire entre 1980 et 1989
portait le nombre des banques de 11 à 15. Au Sénégal, la
restructuration du secteur bancaire a abouti à la cession des actifs
détenus par l'Etat dans les banques, et à la disparition de la
BNDS, de la BSK, de la BCCI, de l'USB et de la MFIS ( Massraf Fayçal al
Islami); mais aussi à la disparition des établissements
financiers que sont la SONAGA et la SOFESEDIT pour cause de faillite. Leurs
passifs et leurs actifs étant repris par la SNR
(société nationale de recouvrement).Elle marque
également le retrait de l'Etat de l'activité bancaire où
sa participation ne peut excéder 25% du capital de la banque.
Actuellement le secteur bancaire et financier se
décompose comme suit:
NEUF (09) banques : BICIS,CLS,SGBS,CITIBANK,CBAO,BHS,BST, BIS,
CNCAS ; QUATRE (04) entreprises financières: SOCRES, SOGECA, CRESEN,
LOCAFRIQUE.
Le secteur bancaire Sénégalais traduit
actuellement, un caractère privé et étranger; seules la
BHS et la CNCAS sont sénégalaises.
L'écart entre les taux créditeur et
débiteur (8 points en moyenne sur la période [1980-1993]) ,
traduit un comportement oligopolistique des banques , qui ne se font pas une
concurrence par le taux .
Actuellement, avec l'entrée en vigueur du marché
monétaire rénové, il y a une libéralisation des
conditions des banques (taux d'intérêt débiteurs libres
mais plafonnés à deux fois le TES).
Actuellement, le paysage bancaire sénégalais ne
comprend qu'une seule banque d'affaires ; toutes les autres sont des banques
commerciales.
Io/ "credit crunch" et rationalité des banques
La politique bancaire dans I'UMOA repose sur la
liquidité interne et externe. La crise bancaire de 1989 et qui a abouti
à la restructuration du secteur bancaire s'est traduite par un mouvement
de retrait collectif des déposants ou courses aux guichets. Devant cette
situation, certaines banques défaillantes pour cause
d'illiquidité ont été
37
obligé de déclarer faillite. Il s'agit notamment
de la BNDS, de la BSK , etc.; leur passif a été repris par la SNR
qui est la structure mise en place par l'état pour régler des
sommes dues aux déposants, en cédant les actifs des banques
liquidées et en obligeant le remboursement des débiteurs. La
crise a ainsi entraîné la cession des actifs de l'état dans
le secteur bancaire qui est quasiment privé.
Le "credit crunch" pousse les banques à accroître
les taux d'intérêt, à réduire la durée des
prêts et à réclamer des garanties. La peur des faillites
oblige les banques à accroître leurs réserves et à
refuser les actifs illiquides au profit d'actifs facilement recouvrables comme
les titres d'Etat. Les crises bancaires aboutissent au rationnement du
crédit. Ainsi la peur des "banques run" obligent les banques à
repasser par les prêts contingents, ce qui accroît les coûts
de crédit. La répercussion de l'accroissement de leur charge sur
les taux débiteurs va attirer les détenteurs de mauvais projets
qui font courir à la banque un risque élevé alors que les
détenteurs de bons projets vont se décourager.
L'asymétrie d'informations qui existe entre la banque
et les détenteurs de projets va l'obliger à abandonner la
sélection par les taux au profit d'investisseurs plus sûrs
(sélection par les quantités). Les investisseurs sûrs
(états, grandes entreprises,...) voient l'offre de crédit
à leur égard s'accroître tandis que les petits emprunteurs
seront rationnés. Somme toute, ceci va entraîner une baisse de
l'offre de crédit à l'activité réelle, et va
contraindre l'investissement et la croissance du PIB.
Ainsi, au moment ou les banques refusent de lever les
contraintes de liquidités (surtout longues ) des PME-PMI ou
soulèvent des difficultés en exigeant :
· des taux d'intérêt élevés, et
supérieurs au taux usuraire ;
· un taux d'apport personnel d'au minimum 30%, dans le
meilleur des cas ;
· des sûretés réelles pour
sécuriser le remboursement ;
elles n'hésitent pas à financer des capitaux
énormes aux grandes entreprises de la place et à certaines
institutions:
· emprunt obligataire de la SENELEC
pour prés de 3 milliards F.CFA
domicilié à la CBAO et mobilisé
en un temps record;
· prêt de 3 milliards F.CFA de la
BICIS à l'armée sénégalaise;
· emprunt obligataire de la SICAP d'un
montant de 2.,4 milliards F.CFA domicilié à la
CITY BANK.
Le rationnement du crédit et la
préférence pour les actifs sûrs va avoir un effet
dépressif sur l'activité économique ; un faible
degré de monétarisation de l'économie a un effet
négatif sur l'économie.
Après la crise bancaire au Sénégal, le
montant total des crédits à l'économie n'a cessé de
diminuer. IL est passé de 447.6 milliards en 1989 f.CFA
à 358.7 milliards f.CFA en 1994 ; tandis qu'auparavant,
il a connu une croissance régulière, entre 1976 et 1988,
période durant laquelle il est passé de 123
milliards f.CFA à 443 milliards f.CFA.
Cependant, le niveau de crédits octroyés sur la période
est bon, relativement à sa moyenne sur la période 1974-1994.
c / Les crédits à
l'économie
Les crédits à l'économie sont ceux qui
sont destinés aux agents économiques privés
(ménages et entreprises). Ils se décomposent en crédits
à court terme (destinés au
38
financement des besoins de trésorerie des entreprises
et de consommation des ménages) et des crédits à moyen et
long terme qui sont des ressources longues, en principe, destinées au
financement du fonds de roulement, des dépenses d'immobilisation des
entreprises, mais aussi, à l'acquisition · d'équipements
domestiques et d'immeubles.
c-1 / Evolution des crédits à
l'économie.
Le volume moyen de crédits à l'économie
(CRECO) octroyés par les banques sénégalaises a
tourné autour d'une moyenne de 208 milliards entre 1974 et 1994. Le
volume maximum de crédits à l'économie est celui de
l'année 1989 avec un montant record de 441,49 milliards de francs F.CFA.
Entre 1974 et 1994, les crédits à l'économie sont
passés de 88 milliards à 349,89 milliards, soit un accroissement
de 251%.
Depuis 1989, date à laquelle on situe le début
de la surliquidité, les CRECO ont connu un recul net. Relativement
à I 'année 1991 où ils étaient de 396 milliards,
les CRECO entamés un retour progressive à la croissance jusqu'en
1993. La dévaluation a entraîné une baisse des CRECO qui
ont ensuite repris leur croissance pour atteindre 355,8 milliards en 1995 et
412,54 milliards en 1996
Si on réduit la période entre 1986 et 1995, la
moyenne de CRECO augmente considérablement atteindre un montant de
401,76 milliards, traduisant ainsi une intervention relativement
considérable du secteur bancaire dans le financement de
l'économie. En 1996, les crédits ont augmenté de 57,4
milliards pour se chiffrer à 416 milliards. Toutefois, les CRECO n'ont
pas retrouvé leur niveau de l'année 1989.
c 2 / Structure des CRECO
La décomposition des CRECO en crédits à
court terme et à long et moyen terme traduit une répartition en
faveur des crédits courts dont la moyenne est de 223 milliards contre
198,27 pour les crédits longs.
Depuis 1989, les crédits courts sont en
deçà de leur moyenne . Il en est autrement pour les
crédits longs qui se situent, à partir de 1990, au-dessus de leur
moyenne, atteignant un montant de 214 milliards en 1994 contre 172,47 milliards
en 1986 et 202,35 milliards en 1990.
La baisse des CRECO constatée sur la période
1989-1995 s'explique par un repli des crédits à court terme,
tandis que les crédits à moyen et long terme sont
supérieurs à ceux à court terme à partir de
1990.
Si l'évolution des CRECO révèle une
tendance à la baisse, il en est autrement des ressources stables mises
à la disposition de l'économie il convient alors de
s'intéresser à la distribution sectorielle des
CRECO pour apprécier la pertinence du financement bancaire de
l'économie sénégalaise. En 1996, l'augmentation des CRECO
a concerné aussi bien les crédits à court terme pour 35,1
milliards que les crédits à long terme pour 22,3 milliards.
![](La-surliquidite-des-banques-et-linvestissement-au-Senegal11.png)
40
c 3 /La distribution sectorielle du
crédit
La distribution sectorielle des CRECO révèle
une forte concentration dans le secteur tertiaire qui représente environ
60% des crédits à l'économie distribués par le
secteur bancaire .
Cette distribution des CRECO entre les secteurs marchands
à une allure identique à la répartition du PIB : plus la
part du secteur dans le PIB est important, plus la part de crédits
reçus est substantielle.
Le secteur tertiaire qui contribue à hauteur de 48,2%
du PIB (base 100 en 1976) sur la période 1987-1994)
bénéficie de 56% des crédits à court terme et de
64,5% des crédits à moyen et long terme..
Les branches du secteur tertiaire qui reçoivent le
plus de crédits longs sont : le commerce de gros et détails, la
restauration et hôtellerie ; suivies des affaires immobilières et
des transports.
Le secteur secondaire qui intervient à hauteur de
18.5% dans le PIB, reçoit 25,7% des crédits courts et 18,1% des
crédits longs ; ce qui révèle une situation relativement
équilibrée.
Le secteur primaire qui occupe plus de 60% de la population
active et 21% du PIB n'a cependant pas bénéficié de
suffisamment de crédits alors qu'il est un secteur stratégique
pour le développement économique et social du
Sénégal. En ce sens, une attention particulière devrait
lui être accordée. Le volume de crédits reçus par ce
secteur est de 5% des crédits courts et seulement 3,57% des
crédits longs.
Le volume de crédits octroyés est fortement
déterminé par le taux de croissance de l'économie. Ainsi,
les périodes de taux de croissance positive sont toujours suivies d'un
accroissement du volume de crédits octroyés et inversement, les
périodes de taux de croissance négatives sont souvent suivies
d'une contraction du volume de financement bancaire. Ceci est aussi valable
pour les différents secteurs et branches de l'économie.
Le secteur tertiaire est le seul à connaître des
taux de croissance stables et positifs sur la période, ce qui explique
l'important volume de crédits qui lui est octroyés ; tandis que
les taux de croissance, alternés pour les autres secteurs de
l'économie, rend légitime le comportement des banques qui ont une
attitude pessimiste sur l'économie". Ceci explique le fait que les
banquiers préfèrent accorder aux secteurs primaires et
secondaires des crédits à court terme, et au secteur tertiaire,
des crédits à moyen et long terme.
Le secteur marchand bénéficie d'un volume de
crédits relativement équilibré. Il contribue pour 12% du
PIB et reçoit 12,9% des crédits à court terme et 13,4% des
crédits à moyen et long terme.
Secteurs part du PIB Crédits à CT
Crédits à MT et LT
" L'indice de la production industrielle. base mobile 100 en
1976 est passé respectivement de 113 en 1988 a 95.3 en 1994 en passant
par 107 en 1990.
![](La-surliquidite-des-banques-et-linvestissement-au-Senegal12.png)
42
d / Epargne intérieure des particuliers et entreprises
publics .
L'épargne bancaire est constituée des DAT, ,
compte à régime spécial, des compte d'épargne
logement , et divers autre comptes d'épargne gérés par les
banques . Depuis 1993, elle a évolué à la hausse avec des
montants de 132,59 milliards en
1994, 152,81 en 1994 et 178,5 en 1995.
|
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
Dépôts banq_ues18
|
154,07
|
132,59
|
152,81
|
178,50
|
Caisses d'épargne
|
|
5,4
|
6,5
|
7,59
|
iTOTAL
|
|
137,9
|
159,3
|
186,09
|
1MM
|
385
|
336,5
|
463,68
|
501,36
|
E/MM19
|
40
|
35,8
|
47,3
|
40,1
|
|
Source : BCEAO : Bilan des banques de l'UMOA
L'épargne intérieure (dépôts
bancaires à terme et caisses d'épargne ) des particuliers et des
entreprises s'est consolidée sur la période 1992-1995.
L'accroissement de la masse monétaire (MM) a été
positivement contrebalancé par celui de l'épargne
intérieure. Il s'est traduit par une hausse du ratio (E/MM) qui est
passé de 40% en 1992 à 47,3% en 1994. Depuis cette date, le ratio
se maintien au dessus de son niveau de 1992. Le repli de 6,2% entre 1994 et
1995 est uniquement dû à une forte hausse de la masse
monétaire car cette année (1995) est celle où
l'épargne intérieure a atteint son niveau le plus
élevé (186,09 milliards f.CFA).
Les niveaux élevés du ratio (E/MM) indique un
fort potentiel de financement bancaire, mais aussi une préférence
des agents économiques pour les placements au détriment de
l'investissement réel.
d /La position nette du gouvernement.
Depuis la restructuration du secteur bancaire, la PNG a
décliné régulièrement jusqu'en 1993. D'un montant
de 129,2 milliards en 1989, elle s'est établie à 63,9 milliards
en 1993, soit une baisse de plus de 100%. Mais, avec la dévaluation, la
PNG a atteint des niveaux records en 1994, 1995, et 1996. . Relativement
à l'année 1993, la position de PNG a connu une progression de
167% en 1994 et de 180 % en 1995. Cependant, ramenée aux seules banques
commerciales, la PNG traduit une situation excédentaire du gouvernement
qui y détient des dépôts énormes. Ainsi,
l'endettement de l'état auprès du secteur bancaire est en
dernière analyse un endettement auprès de la BCEAO qui est de 271
milliards en 1995.
'8 DAT, compte à régime spécial,
compte d'épargne logement , autres comptes d'épargne
dépôts en caisse .d'épargne .
(1-:'MM = épargne sur masse monétaire)
43
Tableau de synthèse.
années
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
PNG
|
129.2
|
107.6
|
111.6
|
82.6
|
63.9
|
171,9
|
179,4
|
D.gb (1)
|
61.3
|
66.7
|
83.1
|
100.8
|
118.1
|
133.7
|
136,31
|
C.b (2)
|
21.6
|
15.4
|
32.7
|
22.8
|
28.6
|
57.9
|
61,5
|
(1)-(2)
|
39.7
|
51
|
50.4
|
88
|
89.5
|
75.8
|
74,81
|
C.bc
|
173.9
|
163.9
|
165.5
|
163.6
|
158.4
|
265.5
|
271,36
|
cré.sb
|
69.8
|
75.7
|
89.6
|
107.2
|
126.1
|
155,3 1
|
157,71
|
D.bc
|
6.7
|
5
|
5.2
|
3.4
|
4.6
|
12.9
|
17,98
|
det.sb
|
199.1
|
183.3
|
201.2
|
189.8
|
190
|
332.1
|
337,20
|
MM
|
368.9
|
351
|
371.6
|
385
|
336.5
|
463,68
|
501,36
|
|
Sources:BCEAO; documents de synthèse.
PNG: position nette du gouvernement; D.gb:
dépôts du trésor au niveau des banques commerciales(B.cc);
C.b: crédits des B.cc à l'Etat; C.bc: créances de la BCEAO
à l'Etat; D.bc: dépôts du trésor à la BCEAO;
det.sd: dettes au systéme bancaire;
cré.sb: créances de l'Etat
sur le systéme bancaire.
Si nous partons de la période qui a suivi la
restructuration du secteur bancaire (1989), nous remarquons que:
.L'état a un solde créditeur auprès des
banques commerciales. Ce solde net de l'état tourne autour d'une moyenne
de 65.7 milliards sur la période. Cependant, si l'Etat s'est bien
comporté (relativement à la PNG moyenne qui est de 112
milliards sur la période 1989-1994), la PNG va se
dégrader d'avantage à partir de l'année 1994. la variation
de
la PNG entre septembre 1994 et septembre 1995 est de(
-32%;) mais elle demeure toujours au dessus de sa moyenne,
entraînant un effort de création monétaire relativement
élevé de la part de la BCEAO. Les principaux créanciers de
l'Etat sont la BCEAO et le FMI tandis que l'Etat a un solde créditeur
sur les banques primaires.
L'encours des crédits intérieurs
s'élève à 530.5 milliards F.CFA en fin décembre
1994 contre 492.7 milliards F.CFA en 1993. IL se
décompose entre la PNG (33.3%) et crédits à
l'économie (67.7%). Il s'agit d'un taux jamais atteint auparavant pour
la PNG. Alors que le taux des dépôts bancaires ne s'est accru que
de 24%, celui des crédit à l'état a cru de 73.3 %.
Globalement, l'Etat a une position créditrice
auprès des banques primaires. Les créances nettes de l'Etat sont
passées de 80 milliards en 1992 à 72,2 milliards en
décembre 1995. En 1992 et 1993, les créances des banques
primaires ont servi plutôt au financement de l'économie.
44
Evolution PNG
200
17Se''e1
50
_ . - {
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 6 8 19 20 2 22 23 24 25 26 27
28 29 30
50
Années (1 = 1966 I
f/ L'actif des banques
L'analyse des bilans consolidés des banques sur la
période 1991-1995 révèle que, nonobstant l'année
1993 où il a connu un retrait de 5%, l'actif a augmenté
régulièrement, passant de 447,045 milliards en 1991 à
578,998 milliards en 1995, soit une progression de 42%.
Les fonds confiés aux autres banques et correspondants
avec lesquelles les banques sénégalaises sont en relations
d'affaires se sont accrus rapidement, passant de 15
milliards en 1991 à 63,225 milliards en 1995 ; de
même que les crédits accordés au gouvernement et autres
institutions non financières qui ont évolué de plus de
100% sur la période.
L'accroissement noté au niveau des crédits
à l'économie s'est cependant traduit par un recul du portefeuille
d'effets commerciaux escomptés par les banques, entre 1991 et 1994,
année à partir de laquelle, les banques se sont reprises,
permettant de porter le montant de 12 milliards en 1993 à 13,9 milliards
en 1994 et enfin, 17,4 milliards en 1995.
Les institutions financières non bancaires ont vu leur
part de crédits, qui dans le passé n'a jamais
dépassé le milliard, se porter à 3 milliards en 1995, soit
un taux de
croissance de 336%. Ceci révèle une tendance
des banques de recourir à ces types
de structures de financement, qui prennent plus de risques,
certes calculés, que les banques. Leur bonne gestion des risques est due
à une meilleure politique
d'évaluation de ces risques grâce à une
politique de proximité, mais aussi une intervention directe dans les
fonds propres des banques permettant de mieux surveiller l'utilisation des
capitaux octroyés.
Depuis la restructuration du secteur bancaire, les banques
traînent toujours des pertes dues aux exercices antérieurs
à l'actif de leur bilan qui sont passées de 1,8 milliards F.CFA
en 1991 à 8,5 milliards F.CFA en 1995.
45 .
Les banques ont accru le volume de leurs titres et
participations, leurs immobilisations et aussi, leurs crédits au
gouvernement et autres institutions internationales non financières.
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