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La surliquidité des banques et l'investissement au Sénégal


par Amadou Mbaye DIOP
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD) - DEA PTCI 1998
  

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Conclusion

Ce modèle n'explique la réalité qu'à 19%, ce qui n'est pas satisfaisant et traduit la faible efficacité d l'ajustement. Elle suggère aussi que les déterminants de l'investissement doivent être cherchés sur des variables autres que le taux d'intérêt. L'analyse a révélé que le niveau d'investissement n'est pas contraint par le taux

d'intérêt dont l'évolution est moins vigoureuse que celle de l'investissement. D'où l'utilité d'élaborer un autre type de fonction d'investissement de manière à mettre en

exergue la relation entre l'investissement et les caractéristiques bancaires de la surliquidité que sont le volume de crédit à l'économie octroyé et l'épargne bancaire (les dépôts à moyen et long terme).

Les variables que sont les taux d'intérêt et l'investissement ont toutes les deux une allure plus polynomiale que linéaire avec des coefficients de déterminations respectivement à 88% et 86%, ce qui révèle la qualité des tendances. .

Leurs courbes respectives ont leur concavité tournée vers le haut. Si la tendance des taux bancaires pratiqués actuellement se confirme, la projection triennale révèle des

taux proches de 24% pour le taux d'intérêt et un niveau d'investissement de 450

milliards en 1998 contre 367 milliards en 1995. Si on estime qu'un taux de profitabilité est correct s'il est supérieur ou égale à 5%, alors un projet n'est éligible au concours

bancaires que si son TRI (Taux de Rentabilité Interne ) plancher est de 30%. Ce qui est très élevé comparativement aux pays de l'O.C.D.E. où le taux d'intérêt à moyen et long terme est inférieur à 10% ce qui y rend les projets dont les TRI sont supérieurs ou égaux à 15% bancables.

Les taux d'intérêt élevés constituent un coût énorme pour le Sénégal car ils sont une source de renonciation pour beaucoup de projet qui auraient pu contribuer à augmenter les capacités productives de la nation. L'impact positif de la baisse cumulée du taux d'escompte sur la moyenne des taux débiteurs auraient dû se traduire par une baisse de 7 points, permettant de ramener les projets bancables dans un intervalle de fluctuation compris entre 15 et 20%. Ceci aurait permis de rendre plus acceptable, le recours contraignant des banques à des sûretés réelles pour la sécurisation des risque de défaut.

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BI LE MODELE " DETERMINANTS BANCAIRES DE L'INVESTISSEMENT ".

En l'absence de marché financier, la gestion des besoins de financement nécessite souvent le recours à l'intermédiation financière.

Compte tenu de l'hypothèse de rationalité des banques, et de celle de l'existence d'une asymétrie d'information entre les banques et les emprunteurs introduisant un risque sélection adverse, et un risque de moral hasard, les banques renoncent à la sélection par les taux au profit de la sélection par les quantités.

L'intervention des banques est déterminée par le volume de crédits octroyés pour le financement des activités économiques.

Cependant, le financement de l'investissement, compte tenu du faible taux de transformation autorisée par la BCEAO, est contraint par le volume des dépôts.

Ainsi il serait préférable de recourir à une fonction d'investissement de type :

I = f ( creco, depmlt;)

La régression linéaire des données portant sur l'investissement privé ( I ), les crédits à l'économie (creco) et les dépôts à moyen et long terme (depmlt) sur la période 1970-1994, nous permet d'obtenir le modèle suivant:

115 = -- 0,044 creco + 1,36 depmlt + 38,55

(0,18) (0,07) (10)

d IId creco <0

d I / d depmlt > 0

Résultats de la régression.

Au Sénégal, une augmentation du volume de CRECO entraîne une baisse des investissement, et , une hausse des dépôts à moyen et long terme se traduit par une augmentation des investissement . Plus précisément :

1. une baisse de 1% des CRECO se traduit par une augmentation de 0,04% des investissement s ;

2. une augmentation de 1% des dépôts se traduit par une augmentation de 1,36% des investissement ;

Les coefficients de la régression sont stables. Le modèle explique à 93% la réalité, ce qui traduit l'efficacité de la régression.

Le test de DURBIN-WATSON révèlent une autocorrélation des erreurs, ce qui signifie qu'on a oublié certaines variables explicatives de l'investissement qui pourraient être le niveau de l'activité économique et le stock de capital à l'année (t-1).

1s

Variable

coefficient

STD error

T-Stat.

C

38,55

10,03

3,8

CRECO

-0,044

0,07

-0,60

DEPMLT

1,36

0,18

7,18

R-squared

0,93

 
 

Durbin Watson statistic : 0,93

F-statistic 146

 

35

Analyse des résultats :

Le modèle traduit une évolution positive entre I et depmlt. Ceci est expliqué par le fait que, en référence au modèle d'accélérateur simple (I = y 4Y....v = coefficient de capital et y = production ), l'investissement a un effet positif sur le volume de production . Toute chose étant égale par ailleurs, si l'investissement augmente, le volume de production augmente et par suite le revenu . Les entreprises placent alors une partie de leurs excédents sous forme de dépôts à terme qui leur génèrent des revenus.

Les depmlt sont des dépôts stables des clients de la banques qui sont rémunérés sur une durée prédéterminée entre les deux parties. La banque étant rationnelle, va chercher à placer ces depmlt à un niveau de taux débiteur qui lui permet d'en tirer un revenu qui est le différentiel entre les taux débiteur et créditeur. La banque va s'atteler à rechercher des projets rentables afin de procurer le financement en contrepartie d'une rémunération .

L'accroissement des depmlt au niveau des banques constitue un potentiel de financement favorable à l'investissement dans la mesure où il se traduit par un accroissement des crédits octroyés au secteur productif qui ont besoin de crédits suffisamment mature pour soutenir le financement du haut du bilan.

Cependant, le modèle nous renseigne sur le fait que le volume de crédits octroyés n'a pas servi au financement de l'investissement (relation négative entre I et creco ). En effet, un accroissement de 1% des crédits à l'économie entraîne une baisse de 0,044% de l'investissement privé.

Alors, la logique serait ici, de croire que les crédits à l'économie servent surtout à financer la consommation. Ceci est d'autant plus plausible que la balance des paiements est négative depuis 197216, traduisant un excès permanent de la consommation relativement au revenu. Cette situation paraît paradoxale.

Compte tenu de l'hypothèse de rationalité des banques, la logique économique et

financière voudrait que, en vertu de l'objectif de maximisation du profit, chaque franc reçu soit placé de manière à maximiser l'écart entre le taux d'intérêt débiteur (rd) et le taux d'intérêt créditeur (rc). Le revenu de la banque (Rb) est constitué par ce différentiel d'intérêt (Rb = rd --rc).

La cohérence interne de ce modèle est cependant réelle, dans la mesure où,

le non financement de l'investissement par les banques, va pousser celles-ci à fructifier leurs dépôts en les plaçant sous formes de dépôts rémunérés à la BCEAO, ou en les mettant à la disposition des besoins de trésorerie des entreprises et de consommation et de consommation des ménages.

La décision prise par la BCEAO de ne plus rémunérer les dépôts des banques

primaires auprès d'elle traduit son refus pour la facilité adoptée par les banques primaires qui se comportent comme des commerçants. La théorie moderne assigne aux banques le rôle stratégique de gestionnaire de la croissance par le recyclage de l'épargne oisive et la création de monnaie pour préfinancer l'activité économique.

La vérification du résultat selon lequel les banques n'ont pas financé l'investissement nous amène à nous demander s'il n'y aurait pas un phénomène de «crédit crunch ».

16 En 1994, la balance des paiements est devenue excédentaire de 1.7 milliards F.CFA. La balance globale est cependant positive à partir de 1994. Les avoirs extérieurs nets des banques sont devenus positifs.

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B1/ Surliquidité et «crédit crunch »

Le "crédit crunch" traduit une fuite des banques de l'activité de crédit au profit des placements sûrs tels que les bons de trésor, les obligations cautionhées, etc. Selon BERNANKE (1954), II se réalise après la crise et non auparavant. Les banques se retirent alors de l'activité de prêt; ensuite le réarrangement de leur bilan se fait au profit de titres d'Etat ou de titres sans risque. La baisse des taux d'escompte n'entraîne aucune reprise des crédits car les banques se servent de ce refinancement pour augmenter leur portefeuille de titre d'état à long terme. En d'autres termes, la pointe de leur courbe de taux leur permet de gagner en rentabilité ce que les crises de l'économie réelle et la provision afférente leur font perdre (un arbitrage risque-crédit et risque-taux). D'où la nécessité de s'appesantir sur a restructuration du secteur des banques au Sénégal, et aussi, sur la répartition (sectorielle et temporelle) du crédit. Cette analyse sommaire nous permettra de permettra de voir la manière dont les banques s'y prennent pour résoudre le surcoût que représente pour elles, la thésaurisation des DAT.

a I La restructuration du secteur bancaire.

La croissance du réseau bancaire entre 1980 et 1989 portait le nombre des banques de 11 à 15. Au Sénégal, la restructuration du secteur bancaire a abouti à la cession des actifs détenus par l'Etat dans les banques, et à la disparition de la BNDS, de la BSK, de la BCCI, de l'USB et de la MFIS ( Massraf Fayçal al Islami); mais aussi à la disparition des établissements financiers que sont la SONAGA et la SOFESEDIT pour cause de faillite. Leurs passifs et leurs actifs étant repris par la SNR (société nationale de recouvrement).Elle marque également le retrait de l'Etat de l'activité bancaire où sa participation ne peut excéder 25% du capital de la banque.

Actuellement le secteur bancaire et financier se décompose comme suit:

NEUF (09) banques : BICIS,CLS,SGBS,CITIBANK,CBAO,BHS,BST, BIS, CNCAS ; QUATRE (04) entreprises financières: SOCRES, SOGECA, CRESEN, LOCAFRIQUE.

Le secteur bancaire Sénégalais traduit actuellement, un caractère privé et étranger; seules la BHS et la CNCAS sont sénégalaises.

L'écart entre les taux créditeur et débiteur (8 points en moyenne sur la période [1980-1993]) , traduit un comportement oligopolistique des banques , qui ne se font pas une concurrence par le taux .

Actuellement, avec l'entrée en vigueur du marché monétaire rénové, il y a une libéralisation des conditions des banques (taux d'intérêt débiteurs libres mais plafonnés à deux fois le TES).

Actuellement, le paysage bancaire sénégalais ne comprend qu'une seule banque d'affaires ; toutes les autres sont des banques commerciales.

Io/ "credit crunch" et rationalité des banques

La politique bancaire dans I'UMOA repose sur la liquidité interne et externe. La crise bancaire de 1989 et qui a abouti à la restructuration du secteur bancaire s'est traduite par un mouvement de retrait collectif des déposants ou courses aux guichets. Devant cette situation, certaines banques défaillantes pour cause d'illiquidité ont été

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obligé de déclarer faillite. Il s'agit notamment de la BNDS, de la BSK , etc.; leur passif a été repris par la SNR qui est la structure mise en place par l'état pour régler des sommes dues aux déposants, en cédant les actifs des banques liquidées et en obligeant le remboursement des débiteurs. La crise a ainsi entraîné la cession des actifs de l'état dans le secteur bancaire qui est quasiment privé.

Le "credit crunch" pousse les banques à accroître les taux d'intérêt, à réduire la durée des prêts et à réclamer des garanties. La peur des faillites oblige les banques à accroître leurs réserves et à refuser les actifs illiquides au profit d'actifs facilement recouvrables comme les titres d'Etat. Les crises bancaires aboutissent au rationnement du crédit. Ainsi la peur des "banques run" obligent les banques à repasser par les prêts contingents, ce qui accroît les coûts de crédit. La répercussion de l'accroissement de leur charge sur les taux débiteurs va attirer les détenteurs de mauvais projets qui font courir à la banque un risque élevé alors que les détenteurs de bons projets vont se décourager.

L'asymétrie d'informations qui existe entre la banque et les détenteurs de projets va l'obliger à abandonner la sélection par les taux au profit d'investisseurs plus sûrs (sélection par les quantités). Les investisseurs sûrs (états, grandes entreprises,...) voient l'offre de crédit à leur égard s'accroître tandis que les petits emprunteurs seront rationnés. Somme toute, ceci va entraîner une baisse de l'offre de crédit à l'activité réelle, et va contraindre l'investissement et la croissance du PIB.

Ainsi, au moment ou les banques refusent de lever les contraintes de liquidités (surtout longues ) des PME-PMI ou soulèvent des difficultés en exigeant :

· des taux d'intérêt élevés, et supérieurs au taux usuraire ;

· un taux d'apport personnel d'au minimum 30%, dans le meilleur des cas ;

· des sûretés réelles pour sécuriser le remboursement ;

elles n'hésitent pas à financer des capitaux énormes aux grandes entreprises de la place et à certaines institutions:

· emprunt obligataire de la SENELEC pour prés de 3 milliards F.CFA domicilié à la CBAO et mobilisé en un temps record;

· prêt de 3 milliards F.CFA de la BICIS à l'armée sénégalaise;

· emprunt obligataire de la SICAP d'un montant de 2.,4 milliards F.CFA domicilié à la CITY BANK.

Le rationnement du crédit et la préférence pour les actifs sûrs va avoir un effet dépressif sur l'activité économique ; un faible degré de monétarisation de l'économie a un effet négatif sur l'économie.

Après la crise bancaire au Sénégal, le montant total des crédits à l'économie n'a cessé de diminuer. IL est passé de 447.6 milliards en 1989 f.CFA à 358.7 milliards f.CFA en 1994 ; tandis qu'auparavant, il a connu une croissance régulière, entre 1976 et 1988, période durant laquelle il est passé de 123 milliards f.CFA à 443 milliards f.CFA. Cependant, le niveau de crédits octroyés sur la période est bon, relativement à sa moyenne sur la période 1974-1994.

c / Les crédits à l'économie

Les crédits à l'économie sont ceux qui sont destinés aux agents économiques privés (ménages et entreprises). Ils se décomposent en crédits à court terme (destinés au

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financement des besoins de trésorerie des entreprises et de consommation des ménages) et des crédits à moyen et long terme qui sont des ressources longues, en principe, destinées au financement du fonds de roulement, des dépenses d'immobilisation des entreprises, mais aussi, à l'acquisition
· d'équipements domestiques et d'immeubles.

c-1 / Evolution des crédits à l'économie.

Le volume moyen de crédits à l'économie (CRECO) octroyés par les banques sénégalaises a tourné autour d'une moyenne de 208 milliards entre 1974 et 1994. Le volume maximum de crédits à l'économie est celui de l'année 1989 avec un montant record de 441,49 milliards de francs F.CFA. Entre 1974 et 1994, les crédits à l'économie sont passés de 88 milliards à 349,89 milliards, soit un accroissement de 251%.

Depuis 1989, date à laquelle on situe le début de la surliquidité, les CRECO ont connu un recul net. Relativement à I 'année 1991 où ils étaient de 396 milliards, les CRECO entamés un retour progressive à la croissance jusqu'en 1993. La dévaluation a entraîné une baisse des CRECO qui ont ensuite repris leur croissance pour atteindre 355,8 milliards en 1995 et 412,54 milliards en 1996

Si on réduit la période entre 1986 et 1995, la moyenne de CRECO augmente considérablement atteindre un montant de 401,76 milliards, traduisant ainsi une intervention relativement considérable du secteur bancaire dans le financement de l'économie. En 1996, les crédits ont augmenté de 57,4 milliards pour se chiffrer à 416 milliards. Toutefois, les CRECO n'ont pas retrouvé leur niveau de l'année 1989.

c 2 / Structure des CRECO

La décomposition des CRECO en crédits à court terme et à long et moyen terme traduit une répartition en faveur des crédits courts dont la moyenne est de 223 milliards contre 198,27 pour les crédits longs.

Depuis 1989, les crédits courts sont en deçà de leur moyenne . Il en est autrement pour les crédits longs qui se situent, à partir de 1990, au-dessus de leur moyenne, atteignant un montant de 214 milliards en 1994 contre 172,47 milliards en 1986 et 202,35 milliards en 1990.

La baisse des CRECO constatée sur la période 1989-1995 s'explique par un repli des crédits à court terme, tandis que les crédits à moyen et long terme sont supérieurs à ceux à court terme à partir de 1990.

Si l'évolution des CRECO révèle une tendance à la baisse, il en est autrement des ressources stables mises à la disposition de l'économie il convient alors de

s'intéresser à la distribution sectorielle des CRECO pour apprécier la pertinence du financement bancaire de l'économie sénégalaise. En 1996, l'augmentation des CRECO a concerné aussi bien les crédits à court terme pour 35,1 milliards que les crédits à long terme pour 22,3 milliards.

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c 3 /La distribution sectorielle du crédit

La distribution sectorielle des CRECO révèle une forte concentration dans le secteur tertiaire qui représente environ 60% des crédits à l'économie distribués par le secteur bancaire .

Cette distribution des CRECO entre les secteurs marchands à une allure identique à la répartition du PIB : plus la part du secteur dans le PIB est important, plus la part de crédits reçus est substantielle.

Le secteur tertiaire qui contribue à hauteur de 48,2% du PIB (base 100 en 1976) sur la période 1987-1994) bénéficie de 56% des crédits à court terme et de 64,5% des crédits à moyen et long terme..

Les branches du secteur tertiaire qui reçoivent le plus de crédits longs sont : le commerce de gros et détails, la restauration et hôtellerie ; suivies des affaires immobilières et des transports.

Le secteur secondaire qui intervient à hauteur de 18.5% dans le PIB, reçoit 25,7% des crédits courts et 18,1% des crédits longs ; ce qui révèle une situation relativement équilibrée.

Le secteur primaire qui occupe plus de 60% de la population active et 21% du PIB n'a cependant pas bénéficié de suffisamment de crédits alors qu'il est un secteur stratégique pour le développement économique et social du Sénégal. En ce sens, une attention particulière devrait lui être accordée. Le volume de crédits reçus par ce secteur est de 5% des crédits courts et seulement 3,57% des crédits longs.

Le volume de crédits octroyés est fortement déterminé par le taux de croissance de l'économie. Ainsi, les périodes de taux de croissance positive sont toujours suivies d'un accroissement du volume de crédits octroyés et inversement, les périodes de taux de croissance négatives sont souvent suivies d'une contraction du volume de financement bancaire. Ceci est aussi valable pour les différents secteurs et branches de l'économie.

Le secteur tertiaire est le seul à connaître des taux de croissance stables et positifs sur la période, ce qui explique l'important volume de crédits qui lui est octroyés ; tandis que les taux de croissance, alternés pour les autres secteurs de l'économie, rend légitime le comportement des banques qui ont une attitude pessimiste sur l'économie". Ceci explique le fait que les banquiers préfèrent accorder aux secteurs primaires et secondaires des crédits à court terme, et au secteur tertiaire, des crédits à moyen et long terme.

Le secteur marchand bénéficie d'un volume de crédits relativement équilibré. Il contribue pour 12% du PIB et reçoit 12,9% des crédits à court terme et 13,4% des crédits à moyen et long terme.

Secteurs part du PIB Crédits à CT Crédits à MT et LT

Primaire 21%

5% 3,57%

 

" L'indice de la production industrielle. base mobile 100 en 1976 est passé respectivement de 113 en 1988 a 95.3 en 1994 en passant par 107 en 1990.

42

d / Epargne intérieure des particuliers et entreprises publics .

L'épargne bancaire est constituée des DAT, , compte à régime spécial, des compte d'épargne logement , et divers autre comptes d'épargne gérés par les banques . Depuis 1993, elle a évolué à la hausse avec des montants de 132,59 milliards en

1994, 152,81 en 1994 et 178,5 en 1995.

 

1992

1993

1994

1995

Dépôts banq_ues18

154,07

132,59

152,81

178,50

Caisses d'épargne

 

5,4

6,5

7,59

iTOTAL

 

137,9

159,3

186,09

1MM

385

336,5

463,68

501,36

E/MM19

40

35,8

47,3

40,1

 

Source : BCEAO : Bilan des banques de l'UMOA

L'épargne intérieure (dépôts bancaires à terme et caisses d'épargne ) des particuliers et des entreprises s'est consolidée sur la période 1992-1995. L'accroissement de la masse monétaire (MM) a été positivement contrebalancé par celui de l'épargne intérieure. Il s'est traduit par une hausse du ratio (E/MM) qui est passé de 40% en 1992 à 47,3% en 1994. Depuis cette date, le ratio se maintien au dessus de son niveau de 1992. Le repli de 6,2% entre 1994 et 1995 est uniquement dû à une forte hausse de la masse monétaire car cette année (1995) est celle où l'épargne intérieure a atteint son niveau le plus élevé (186,09 milliards f.CFA).

Les niveaux élevés du ratio (E/MM) indique un fort potentiel de financement bancaire, mais aussi une préférence des agents économiques pour les placements au détriment de l'investissement réel.

d /La position nette du gouvernement.

Depuis la restructuration du secteur bancaire, la PNG a décliné régulièrement jusqu'en 1993. D'un montant de 129,2 milliards en 1989, elle s'est établie à 63,9 milliards en 1993, soit une baisse de plus de 100%. Mais, avec la dévaluation, la PNG a atteint des niveaux records en 1994, 1995, et 1996. . Relativement à l'année 1993, la position de PNG a connu une progression de 167% en 1994 et de 180 % en 1995. Cependant, ramenée aux seules banques commerciales, la PNG traduit une situation excédentaire du gouvernement qui y détient des dépôts énormes. Ainsi, l'endettement de l'état auprès du secteur bancaire est en dernière analyse un endettement auprès de la BCEAO qui est de 271 milliards en 1995.

'8 DAT, compte à régime spécial, compte d'épargne logement , autres comptes d'épargne dépôts en caisse .d'épargne .

(1-:'MM = épargne sur masse monétaire)

43

Tableau de synthèse.

années

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

PNG

129.2

107.6

111.6

82.6

63.9

171,9

179,4

D.gb (1)

61.3

66.7

83.1

100.8

118.1

133.7

136,31

C.b (2)

21.6

15.4

32.7

22.8

28.6

57.9

61,5

(1)-(2)

39.7

51

50.4

88

89.5

75.8

74,81

C.bc

173.9

163.9

165.5

163.6

158.4

265.5

271,36

cré.sb

69.8

75.7

89.6

107.2

126.1

155,3 1

157,71

D.bc

6.7

5

5.2

3.4

4.6

12.9

17,98

det.sb

199.1

183.3

201.2

189.8

190

332.1

337,20

MM

368.9

351

371.6

385

336.5

463,68

501,36

 

Sources:BCEAO; documents de synthèse.

PNG: position nette du gouvernement; D.gb: dépôts du trésor au niveau des banques commerciales(B.cc); C.b: crédits des B.cc à l'Etat; C.bc: créances de la BCEAO à l'Etat; D.bc: dépôts du trésor à la BCEAO; det.sd: dettes au systéme bancaire; cré.sb: créances de l'Etat sur le systéme bancaire.

Si nous partons de la période qui a suivi la restructuration du secteur bancaire (1989), nous remarquons que:

.L'état a un solde créditeur auprès des banques commerciales. Ce solde net de l'état tourne autour d'une moyenne de 65.7 milliards sur la période. Cependant, si l'Etat s'est bien comporté (relativement à la PNG moyenne qui est de 112 milliards sur la période 1989-1994), la PNG va se dégrader d'avantage à partir de l'année 1994. la variation de

la PNG entre septembre 1994 et septembre 1995 est de( -32%;) mais elle demeure toujours au dessus de sa moyenne, entraînant un effort de création monétaire relativement élevé de la part de la BCEAO. Les principaux créanciers de l'Etat sont la BCEAO et le FMI tandis que l'Etat a un solde créditeur sur les banques primaires.

L'encours des crédits intérieurs s'élève à 530.5 milliards F.CFA en fin décembre

1994 contre 492.7 milliards F.CFA en 1993. IL se décompose entre la PNG (33.3%) et crédits à l'économie (67.7%). Il s'agit d'un taux jamais atteint auparavant pour la PNG. Alors que le taux des dépôts bancaires ne s'est accru que de 24%, celui des crédit à l'état a cru de 73.3 %.

Globalement, l'Etat a une position créditrice auprès des banques primaires. Les créances nettes de l'Etat sont passées de 80 milliards en 1992 à 72,2 milliards en décembre 1995. En 1992 et 1993, les créances des banques primaires ont servi plutôt au financement de l'économie.

44

Evolution PNG

200

17Se''e1

50

_ . - {

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 6 8 19 20 2 22 23 24 25 26 27 28 29 30

50

Années (1 = 1966 I

f/ L'actif des banques

L'analyse des bilans consolidés des banques sur la période 1991-1995 révèle que, nonobstant l'année 1993 où il a connu un retrait de 5%, l'actif a augmenté régulièrement, passant de 447,045 milliards en 1991 à 578,998 milliards en 1995, soit une progression de 42%.

Les fonds confiés aux autres banques et correspondants avec lesquelles les banques sénégalaises sont en relations d'affaires se sont accrus rapidement, passant de 15

milliards en 1991 à 63,225 milliards en 1995 ; de même que les crédits accordés au gouvernement et autres institutions non financières qui ont évolué de plus de 100% sur la période.

L'accroissement noté au niveau des crédits à l'économie s'est cependant traduit par un recul du portefeuille d'effets commerciaux escomptés par les banques, entre 1991 et 1994, année à partir de laquelle, les banques se sont reprises, permettant de porter le montant de 12 milliards en 1993 à 13,9 milliards en 1994 et enfin, 17,4 milliards en 1995.

Les institutions financières non bancaires ont vu leur part de crédits, qui dans le passé n'a jamais dépassé le milliard, se porter à 3 milliards en 1995, soit un taux de

croissance de 336%. Ceci révèle une tendance des banques de recourir à ces types

de structures de financement, qui prennent plus de risques, certes calculés, que les banques. Leur bonne gestion des risques est due à une meilleure politique

d'évaluation de ces risques grâce à une politique de proximité, mais aussi une intervention directe dans les fonds propres des banques permettant de mieux surveiller l'utilisation des capitaux octroyés.

Depuis la restructuration du secteur bancaire, les banques traînent toujours des pertes dues aux exercices antérieurs à l'actif de leur bilan qui sont passées de 1,8 milliards F.CFA en 1991 à 8,5 milliards F.CFA en 1995.

45 .

Les banques ont accru le volume de leurs titres et participations, leurs immobilisations et aussi, leurs crédits au gouvernement et autres institutions internationales non financières.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault