CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. Définition des concepts
Environnement : selon la loi N°96/12 du
05 aout 1996 portant loi cadre relative à la gestion de l'environnement,
c'est un ensemble des éléments naturels ou artificiels et des
équilibres biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que
des facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent
l'existence, la transformation et le développement du milieu, des
organismes vivants et des activités humaines.
Accident: Evénement soudain et
imprévu qui a pour conséquence une atteinte à la
santé, l'environnement et aux biens et équipements (Saida &
Walid, 2017)
Accident de travail: c'est tout accident
ayant entrainé une lésion corporelle important à une cause
soudaine, extérieure survenue dans le cadre de la relation de travail.
Est également considéré comme accident du travail,
l'accident survenu au cours d'activité sportives organisées par
l'employeur dans le cadre de localisation, d'accomplissement d'un acte de
dévouement dans un intérêt public ou de sauvegarde d'une
personne en danger (Saida & Walid, 2017)
Accident de travail avec arrêt (AAA) :
Accident du travail ayant entrainé des lésions mortelles
ou des blessures graves multiples ayant entrainé une incapacité
de travail (Saida & Walid, 2017)
Accident de travail sans arrêt (ASA) :
Accident n'ayant pas entrainé de lésion corporelles ou
ayant entrainé des lésions qui nécessité uniquement
l'administration de soins interruption de travail (Saida & Walid, 2017)
Danger : état ou circonstance
susceptible de provoquer des dommages humains, matériels, à
l'exploitation ou à l'environnement (Désiré, 2016)
Dommage : blessure physique ou atteinte
à la santé des personnes, ou atteinte aux biens ou à
l'environnement (ISOCEI 51, 1999)
Probabilité : degré de
vraisemblance pour qu'un évènement se produise (ISO/ICE, 2002)
Risque: probabilité que les
conséquences néfastes, les dommages, se matérialisent
effectivement. Un danger ne devient un risque que lorsqu'il y a exposition et
donc, possibilité de conséquences néfastes.
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Évaluation des risques :
l'évaluation des risques est le processus global d'identification,
d'analyse et d'évaluation du risque (INERIS, 2015)
Analyse du risque : étude qui permet
de déterminer le degré de risque et d'évaluer les
conséquences d'un événement sur une organisation et son
environnement (Hassid, 2008).
Gestion des risques : la gestion des risques
est un processus matriciel itératif de prise de décision et mise
en oeuvre des instruments qui permettent de réduire à un niveau
acceptable l'impact des vulnérabilités pesant sur toute
entité (Hassid, 2008).
I.2. Cadre juridique et institutionnel pour la gestion
des risques
I.2.1. La règlementation internationale :
ISO
L'observation du cas particulier de la norme ISO 31000 prouve
la volonté qui existe à l'échelle internationale
d'élaborer les outils pour la gestion des risques. En effet, la norme
ISO 31000 est un référentiel international de management des
risques, elle donne les exigences associées à la mise en place
d'un système de manageme00nt de risques. Plusieurs autres normes et
directives ISO, visant l'étude de risque dans les domaines
spécifiques comme les normes ISO/ICE 73 : 2002 et ISO/ICE 51 : 1999 qui
sont les guides de la gestion de risque et ISO 31010 qui montre les processus
de gestion des risques. C'est la caractéristique des normes et
directives produites par l'ISO. Elles servent généralement de
référence aux agences de normalisation locales ou nationales.
I.2.2. La règlementation au Cameroun
Un ensemble de textes constitue le cadre règlementaire
général actuel dans le domaine des installations classées,
de première classe dont toutes soumises à l'étude de
dangers :
? Le décret N° 79/372 du 02 Septembre
1976 portant règlementation des établissements dangereux,
insalubres ou incommodes ;
? L'arrêté N° 13/MINMEN/DMG/SL du 19 Avril
1977 portant nomenclature des établissements dangereux, insalubres ou
incommodes et son modificatif N° 02/MINMEE/DMG/SDAMIC en date
du 04 Janvier 1999 ;
? La loi N° 96/12 du 05 Août 1996 portant loi-cadre
relative à la gestion de l'environnement ;
? La loi N° 98/015 du 14 juillet 1998 relative aux
établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes dont
l'Art. 46 abrogent toutes les dispositions antérieures contraires,
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notamment celle de la loi N° 76/3 du 08
juillet 1976 fixant les frais d'inscription et de contrôles des
établissements dangereux, insalubres ou incommodes.
Cette loi a donné lieu à la publication de
plusieurs décrets et arrêtés qui complètent le
dispositif notamment à l'EDD et aux plans de
prévention des risques dont l'élaboration vient en aval pour les
établissements concernés ; il s'agit :
- Du décret N° 99/818/PM du 09 Novembre 1999
fixant les modalités d'implantation et d'exploitation des
établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes ;
- Du décret N° 99/820/PM du 09 Novembre
1999 fixant les conditions d'agrément des personnes physiques ou morales
à l'exploitation des laboratoires de contrôle de pollution ;
- du décret N° 99/821/PM du 09 Novembre 1999
fixant les conditions d'agrément des personnes physiques ou morales aux
inspections, contrôles et audits des établissements classés
dangereux, insalubres ou incommodes ;
- Du décret N° 99/822/PM du 09 Novembre 1999
fixant les conditions de désignation des inspecteurs et
inspecteurs-adjoints des établissements classés dangereux,
insalubres ou incommodes et des appareils de pression à gaz et de
pression à vapeur d'eau. Dans son Article 15, ce décret abroge
toutes les dispositions antérieures contraires, notamment celles du
décret N° 77/90 du 25 Mars 1977 déterminant le mode de
répartition des frais d'inspection et de contrôle des
établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes.
Par ailleurs, d'autres textes régissant les domaines
hautement sensibles instaurent les dispositifs dont les termes restent vagues,
mais faisant allusion à la prévention des risques :
- La loi N° 89/020 du 24 Décembre 1998
régissant les appareils à pression de gaz et à pression de
vapeur d'eau, complétée par le décret N°
99/817/PM du 09 Novembre 1999 fixant les modalités de construction,
d'exploitation et de contrôle des appareils à pression de gaz et
à pression de vapeur d'eau ;
- La loi N° 99/013 du 22 Décembre 1999 portant
Code pétrolier Art. 78 alinéas 1 l'exploitant applique les normes
d'hygiène et de sécurité et 2 l'exploitant se soumet aux
mesures qui peuvent être édictées par le Ministère
chargé des hydrocarbures, y compris l'installation, à ses frais,
d'équipements en vue de prévenir ou de faire disparaitre les
causes de danger durant ses opérations. Le chapitre II de ladite loi
traite de la protection de l'environnement et impose dans son Art. 83
alinéas 1 à 3 une ET ;
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? L'arrêté N° 079/CAB/MINIMIDT du 19 Juillet
2007 fixant les modalités de
réalisation des EDD, dont nous présenterons le
contenu principal dans les paragraphes suivants et d'autres textes qui,
spécifiquement traitent de l'EDD.
En fin :
? Le décret N° 2014/2379/PM du 20 Août 2014
fixant les modalités de coordination des
inspections des ECDII. Notons par ailleurs que les
références suscitées ne sont pas exhaustives, mais
ressortent l'essentiel des textes qui font allusion à l'EDD au
Cameroun.
I.3. Notion de risque et de la gestion de
risque
I.3.1. Historique de la notion du risque et de la gestion
de risque
I.3.1.1. Notion de risque
Depuis les fables et mythes en passant par l'Italie en 1193,
à une étymologie obscure jusqu'à sa diffusion en Europe,
d'autres sources et thèses de nos jours, la notion du risque a pris bien
de colorations et d'usages différents. A la lecture de ces sources, on
pourrait se demander si l'émergence de la société du
risque n'est pas en fin de compte un phénomène purement
linguistique (LAGNIKA, 2009).
Le risque est inhérent à l'entreprise et
constitue même son essence. Créer une entreprise revient
déjà à prendre un risque, la survie et la
pérennité de l'entreprise n'est jamais assuré quel que
soit sa taille. Historiquement, L'homme a de tout temps été
confronté aux dangers catastrophes naturelles (tremblement de terre,
inondation, éruption volcanique, avalanche, cyclone, etc.), de maladies,
de guerres ou de tout autre manifestation, l'homme fut amené à
réagir face au danger du risque naturel. Au XVII siècle les
philosophes et les moralistes englobaient le risque dans la notion de prudence.
La notion de risque a été introduite dès que les
probabilités ont été développées au XVIII
siècle .Le progrès scientifique et le développement
technologique ont a accru les risques liés au développent
industriel et humain cette ère a vu la naissance de la notion de gestion
des risques. Les organisations ont développé des méthodes
et des moyens pour faire face à l'irréparable. L'inexistence du
risque zéro a accompagné une demande sans cesse de protection et
d'assurance. Parallèlement, les habitudes des consommateurs et des
partenaires de l'entreprise ont changé, les années 1990 marquent
le début d'un rapprochement des aspects qualité,
sécurité, santé et protection de l'environnement. Enfin
l'avènement de l'ère de la mondialisation associé à
l'émergence d'une société d'information entraine
l'entreprise dans un environnement instable et mouvant source de risques
nouveaux (BOUAZABIA & BOUDJEDRA, 2007).
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Le risque est devenu un concept adopté par tous les
champs disciplinaires en passant par les secteurs industriels qui sont de plus
en plus concernés. Les activités en général
génèrent des risques exogènes ou endogènes selon la
circonstance. L'entreprise, source de bien être auparavant, est devenue
source de nuisances avec les facteurs de pressions tels que: la
responsabilité juridique, les pressions commerciales et les pressions
sociales. Face aux dissensions politiques environnementales et la pression
populaire, elle est rendue responsable du droit à la
sécurité et à la santé des parties prenantes. Force
est de constater que l'entreprise évolue en permanence dans un univers
de risques souvent complexe, dynamique et hostile. Un risque d'entreprise peut
être aussi défini comme « la menace qu'un
évènement, une action ou une inaction affecte la capacité
de l'entreprise à atteindre ses objectifs stratégiques et
compromettre la création de valeurs» (LAGNIKA, 2009)
Au vu de ce qui précède, l'historique des
risques conduit à celle de la gestion de risque
I.3.1.2. La gestion des risques
La société serait passée de la notion de
risque comme fatalité divine, contre laquelle la protection humaine est
de peu de poids, à celle d'un risque maîtrisé qui aurait
pour corollaire le droit à la sécurité.
L'intérêt de cette approche est de permettre de relativiser les
efforts de protection contre les catastrophes naturelles en ne leur attribuant
pas systématiquement comme seule limite le savoir scientifique et
technique et les moyens financiers disponibles à une époque
donnée. Ces trois paramètres ne sont pas pour autant
négligeables, et il serait absurde de ne pas tenir compte de la
capacité à calculer un risque et de la maîtrise des
techniques de protection; de même le coût de la protection demeure
un critère déterminant dans les choix individuels ou collectifs.
Cependant en introduisant l'idée que la recherche de la
sécurité et la prévention du risque dépendent de
"l'outillage mental" des hommes vivant à une époque
donnée, un autre champ d'investigation est offert: il s'agit de la
gestion des risques (LAGNIKA, 2009).
Allant de l'historique de risque et de la gestion de risque,
une approche de ce dernier s'impose.
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I.3.2. Approche de risque
I.3.2.1. les composantes du risque
Intrinsèquement, trois composants
élémentaires suffisent à caractériser le risque
:
4 Le danger ;
4 La cible menacée par ce danger ;
4 L'estimation du risque.
Pour qu'il y ait risque, il faut qu'il y ait un danger et une
cible exposée à ce danger. La présence simultanée
d'un danger et d'une cible crée une situation dangereuse dans laquelle
une menace existe, une situation dans laquelle on redoute que des
événements se produisent et causent des dommages à la
cible. Cette menace, évaluée, constitue le risque, comme
modélisé sur la figure 1 ci-dessous
Figure 1: modèle standard de risque
I.3.2.2. La perception du risque
La perception des dommages potentiels liés à une
situation dangereuse se rapporte à la notion de risque. Le terme risque
à plusieurs significations. De même, les risques peuvent
être de nature très variée et beaucoup de classifications
ont été proposées. Les définitions du risque
à deux dimensions sont assez proches. Le risque est une mesure d'un
danger associant une
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mesure de l'occurrence d'un événement
indésirable et une mesure de ses effets ou conséquences. Et selon
OHSAS 18001 [OHS 99], un risque est la combinaison de la probabilité et
de la (des) conséquence (s) de la survenue (MEKIRI, 2017).
Cependant, il existe des définitions
légèrement plus complexes dans lesquelles apparaît
une troisième dimension : l'acceptabilité du
risque, seuil en dessous duquel on accepte l'existence du danger bien que sa
gravité et sa probabilité d'occurrence ne soient pas nulles.
Dans la suite du présent travail, le terme risque est
lié sans ambiguïté aux risques encourus dans la conduite des
systèmes.
Qualitativement, le risque se caractérise par :
- L'ampleur des dommages ; suite à un
événement redouté, selon un critère de
gravité (critique, marginal, mineur, insignifiant, etc.). ce
critère tient compte de l'appréciation des conséquences en
termes de pertes humaines (blessures, mort) ou en termes de pertes
économiques (cout liés aux dégradations, etc.) ;
- Le caractère incertain lié
à l'apparition d'un événement redouté
(fréquence, rare, improbable, etc.) provoquant le dommage à
partir d'une situation dangereuse déterminée.
Dans sa perception, le risque peut être défini
par l'association d'événement causes et conséquences d'une
situation donnée comme indiqué sur la figure 2 suivante :
Figure 2: caractérisation de risque
(MEKIRI, 2017)
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I.3.2.3. Principaux éléments contenus dans
une étude de risques
L'étude de dangers fait partie du processus de gestion
des risques autour d'une installation classée en apportant la
démonstration du niveau de maîtrise du risque à la source
par l'exploitant. De façon élargie, la maîtrise des risques
comporte plusieurs composantes représentées dans la figure 3
suivante.
Figure 3: Différentes composantes de la
maîtrise des risques majeurs (INERIS, 2015) Après la
perception de risque, on peut classer ces derniers en différents
types.
I.3.2.4. Types de risques
Vous pouvez également choisir d'identifier les risques
selon leur type. Selon (CNESST,
2016), on dénombre six types de risques : chimiques,
biologiques, physiques, ergonomiques, psychosociaux et liés à la
sécurité. Voici un résumé de chaque type de
risques.
Risques chimiques : Toutes les matières
premières et les sous-produits d'un procédé
ou d'un produit qui résultent d'une action
mécanique, de l'évaporation, de la combustion, de la
décomposition ou d'une réaction chimique.
Risques biologiques qui est l'ensemble des
risques causés par les organismes vivants tels que les plantes, les
animaux et les agents biologiques (virus, bactéries, parasites,
champignons) qui peuvent avoir un effet d'écotoxicité sur les
personnes, les biens et l'environnement.
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Risques physiques Formes d'énergie ou
forces telles que le bruit, les vibrations, l'électricité, la
température, la pression et le rayonnement.
Risques ergonomiques : Tâches
répétitives, utilisation d'équipement dont la conception
n'est pas adaptée, effort excessif, postures inconfortables ou
statiques.
Risques psychosociaux : Facteurs liés
à la nature ou à l'organisation du travail tels que
harcèlement, violence, ambiguïté des
rôles, manque de respect, surcharge de travail, rythme de travail
élevé, complexité de la tâche et formation non
adéquate.
Risques liés à la sécurité
: Pièces mobiles des machines et de l'équipement, angles
rentrants, formes des pièces et des matériaux, manipulation
d'outils et d'équipement, travail en hauteur ou en espace clos,
planchers glissants ou irréguliers, véhicules, clientèle
agressive, projection de matériaux, résistance mécanique
inadéquate, incendies et explosions.
I.3.2.5. Les facteurs de risque
Les facteurs de risques sont des éléments qui
favorisent la survenue des risques. Ces
facteurs nous permettent d'identifier les
phénomènes dangereux comme illustré dans le tableau 1
suivant :
Tableau 1: Les facteurs de risque et les
phénomènes dangereux associés
Les facteurs des risques
|
Phénomènes dangereux
|
Facteur humain
|
Malveillance
|
Les produits (sans plan, gas-oil, super)
|
Hausse de température
|
Cuve
|
Détérioration de la cuve
|
Tuyauteries
|
Fuite de carburant
|
Pompes
|
Départ de feu
|
La mise à la terre
|
Electricité statique
|
Les Camions Citernes
|
Rupture de flexible
|
Méthode de travail
|
Port des objets lourds
|
Milieu de travail
|
Trous sur le sol
|
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I.3.2.6. Les enjeux de la gestion des
risques
Pour assurer la pérennité d'une entreprise, il
faut ambitionner la maîtrise des risques qui la menacent et faire en
sorte qu'elle saisisse les opportunités qui se présentent. Ceci
suppose de manager ces risques ou opportunités grâce à la
mise en oeuvre d'un processus de gestion des risques. Plus encore, cela suppose
de faire de la gestion des risques un véritable système de
management de l'entreprise.
Cela présuppose de :
? Comprendre l'entreprise dans son environnement
L'objectif premier de la gestion des risques sera d'identifier
quels sont les risques réellement encourus par l'entreprise
? Définir et justifier les priorités d'action
L'identification devra aboutir à une cartographie des
risques. La gestion des risques
s'astreindra ensuite à une quantification de ces
risques afin que leur gestion reste dans l'univers... du raisonnable.
? Favoriser l'atteinte des objectifs
Plus l'objectif est important, plus il est du domaine de la
stratégie, plus il est risqué de ne pas l'atteindre. Gérer
les risques suppose donc d'avoir préalablement défini et
classé les objectifs afin de définir les priorités de
traitement. Si l'objectif engendre le risque, la gestion des risques favorise
l'atteinte des objectifs.
? Limiter et/ou transformer le risque
Nous dirons que la valeur ajoutée du processus risque
réside dans la diminution de la vulnérabilité.
? Accroître globalement la performance de l'organisation
I.4. Les risques en station-service
I.4.1. Les risques industriels des
stations-service
Dans le cadre de l'étude (INERIS, 2002) en
station-service, une partie s'est pensée sur l'émission des
vapeurs de carburants et réglementation
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? La pollution de l'air
La pollution de l'air atmosphérique a conduit d'abord
le législateur à améliorer la qualité de l'air dans
les zones les plus polluées. Les pouvoirs publics ont mis en oeuvre une
réglementation axée sur la réduction des sources fixes,
notamment dans le cadre de la réglementation des installations
classées. C'est la loi N0 96/12 du 05 Août 1996 portant
loi-cadre relative à la gestion de l'environnement a régi la
limitation de la pollution atmosphérique et de surveillance de la
qualité de l'air.
Pour les agglomérations de plus de 250 000 habitants,
un Plan de Protection Atmosphérique (PPA) est obligatoire à
réaliser. Ce plan comporte des mesures pour respecter les valeurs
limites en matière de qualité de l'air pour un certain nombre de
polluants fixés par la réglementation (dioxide d'azote,
poussières, Composés Organiques Volatils, benzène,
ozone,...).
? Stations-service et COV
Pour la plupart des stations-service, le risque de pollution
atmosphérique est représenté par les émissions de
vapeurs de carburants, qui contiennent entre autres des composés
organiques volatils (COV). Les stations-service constituent une source
importante d'émission de ces COV, qui contiennent des substances
cancérigènes comme le benzène, de
l'éthylbenzène, du toluène, et des xylènes.
Ces substances s'échappent lors du remplissage des
cuves de stockage des stations-
service (dépotage) et des réservoirs des
véhicules pendant leur approvisionnement en carburant. Les COV
concourent de plus à produire de l'ozone nocif pour la santé.
Afin de limiter ces émissions, la réglementation
impose la mise en place de dispositifs de récupération des
vapeurs d'hydrocarbures.
Ces dispositifs actifs doivent récupérer environ
80 % des vapeurs d'essence dans les réservoirs fixes de la station. Un
contrôle de ce système doit être réalisé avant
toute mise en service, après toute réparation, et au moins une
fois tous les deux ans. Les frais inhérents à ces contrôles
sont à la charge de l'exploitant.
Selon (CCI, 2009) équipements de
récupération des vapeurs d'essence sont de 4 types : - un
pistolet de remplissage dont le système de dépression est
ouvert à l'atmosphère,
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- un flexible de type coaxial ou présentant
des garanties équivalentes afin de véhiculer à la fois
l'essence et les vapeurs,
- un organe déprimogène permettant
d'assister l'aspiration des vapeurs du réservoir du véhicule pour
les transférer vers le réservoir de la station-service,
- un dispositif de régulation permettant de
contrôler le rapport entre le débit de vapeur aspirée et le
débit d'essence.
Les COV peuvent aussi être ré- aspirés vers
le camion-citerne.
I.4.2. Les risques des stations-service en milieu
urbain
Selon (Jean, 2017) les impacts environnementaux sont
décrit selon leur origine et leurs effets sur les différents
compartiments environnementaux (l'air, l'eau, le sol, ...).
I.4.2.1. Impact sur l'eau
? Sources de polluants
Lors du fonctionnement normal des stations-service, l'eau est
souvent utilisée comme moyen d'évacuation de divers polluants.
Les eaux de pluie, des robinets, des canalisations et des
cours d'eau lessivant des surfaces sont chargées également
d'impuretés comme des particules solides ou les différents types
de substances utilisées par les véhicules, comme les
hydrocarbures ou des détergents. A ceci s'ajoute de déversements
accidentels d'autres liquides classés comme des substances dangereuses,
couramment utilisés dans les stations-service (gasoil, essence, liquides
de freins, liquides de refroidissement, acides de batteries ou solvants) et des
fuites de réservoirs souterrains.
? Effets de polluants
Si les eaux usées résultant des activités
de la station-service étaient déversées sans traitement
dans la nature, les substances y contenues auraient pour la plupart des effets
toxiques sur les écosystèmes aquatiques. Un déversement de
ces eaux usées dans l'égout aurait des répercussions
très défavorables sur le fonctionnement de stations
d'épuration.
Les hydrocarbures (essence, gasoil, etc.), Par exemple se
décomposent sous l'action de bactéries en molécules plus
légères (benzène, toluène, Xylène)
très toxiques et solubles dans l'eau. Les huiles à moteur
(usagées ou non) contiennent également des substances toxiques
(par effets additifs), souvent difficilement dégradables. Les huiles
forment par ailleurs un film à la
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surface de l'eau qui empêche les échanges gazeux.
Les détergents contiennent des agents tensioactifs qui favorisent la
formation de mousse, dissolvent la graisse et peuvent être difficilement
dégradables, des propriétés qui ont des effets très
néfastes sur les écosystèmes aquatiques comme sur le
fonctionnement des stations d'épuration.
Des déversements accidentels de substances comme les
hydrocarbures, les liquides de freins, les liquides de refroidissement, les
acides de batteries ou les solvants ont tous des impacts très
sévères sur l'environnement aquatique et sur le fonctionnement
des stations d'épuration, s'ils pénètrent dans la
canalisation. Voici quelques exemples des effets possibles: Les liquides de
freins, étant souvent des mélanges de dérivés
glycoliques, ont des propriétés toxiques pour de nombreux
organismes aquatiques à partir de certaines concentrations. De plus,
leur dégradation par des micro-organismes mène à une
consommation d'oxygène dans l'eau. De plus, les liquides de frein
usagés peuvent contenir des impuretés comme des métaux
lourds, qui peuvent être toxiques aux organismes aquatiques et à
l'homme, même à très petite dose. Les liquides de
refroidissement sont souvent des mélanges d'eau distillée
(environ 60%) et de glycol (environ 40%), agissant comme antigel et inhibiteur
de corrosion.
Les batteries des voitures contiennent du plomb et de l'acide
sulfurique. Le plomb est
un métal lourd qui a tendance à s'accumuler dans
les chaînes alimentaires en provoquant des intoxications graves.
L'acide sulfurique est une substance corrosive
également toxique pour la vie aquatique. Les solvants ont souvent des
propriétés toxiques pour la vie aquatique et sont difficiles
à éliminer, même par une station d'épuration. Les
huiles de graissage diminuent les échanges gazeux air/eau, s'accumulent
et créent des dépôts pouvant aller jusqu'au
dysfonctionnement et à l'obstruction des systèmes
d'assainissement.
Les hydrocarbures, toxiques pour les organismes vivants
supérieurs peuvent lors d'un déversement accidentel,
entraîner la contamination des sols, des nappes phréatiques et des
cours d'eau, détruisant les écosystèmes en place et
interdisant l'utilisation des ressources en eau pour de nombreuses
générations.
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I.4.2.2. Impacts sur le sol ? Sources de
polluants
Dans le domaine de l'exploitation des stations-service les
principales sources de pollution sont liées à des
déversements accidentels (p.ex. égouttages lors du remplissage
des réservoirs et du ravitaillement des voitures, fuites des
tuyauteries, fuites des réservoirs, accidents ou incendies de
véhicules, manipulation de produits, d'évacuation de
déchets, etc.) de produits nuisibles pour l'environnement (carburants,
huiles de moteur, liquides de frein, liquides de refroidissement, acides de
batteries, etc.).
? Effets sur la santé
Un polluant dans le sol est dangereux s'il devient mobile et
s'il atteint sa cible (eaux souterraines ou superficielles,
l'écosystème, les hommes..). Un sol pollué devient alors
un problème de santé publique si le polluant atteint la nappe
phréatique ou le cours d'eau avoisinant s'ils sont destinés
à l'alimentation en eau potable.
Avant de faire un examen du lien entre les effets des
polluants des sols provenant des stations-service et les effets sur la
santé, il faut tenir compte de quelques considérations d'ordre
général.
Les effets directs sur la santé peuvent être
constatés auprès de la population proche d'un site qui subit une
pollution du sol par consommation d'aliments produits sur place, mais dans le
cas des stations-service c'est peu probable que cela arrive étant
donné que ce type d'installations est en principe éloigné
des zones agricoles ou des jardins potagers.
Les enfants figurent parmi les populations les plus
vulnérables et ce de par leur grande « sensibilité
biologique », mais également à cause de certains
comportements (ingestion de terres contaminées, contact plus
fréquent avec le sol, etc.). L'exposition indirecte concerne par exemple
l'ingestion des eaux contaminées à travers les nappes
phréatiques. Cela ne préjuge en rien l'exposition effective
à un polluant laquelle intègre la notion de durée et de
proximité de la source d'émission par rapport à la
personne. Si, sur le terrain, une station-service reste en exploitation et que
la pollution reste limitée au terrain lui-même, il n'y aura pas de
risque actuel pour la santé publique dans de nombreux cas.
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Stations-service au Cameroun: Cas de la Station-service Bocom NDOGPASSI 3
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I.5. Quelques méthodes d'analyse des
risques
Dans le domaine de la gestion de risque, plusieurs
méthodes ont été développées pour
l'analyse. Selon (INERIS, 2015), il existe cinq principales
méthodes comme illustrées dans le tableau 2 suivant.
Tableau 2: Les méthodes d'analyse des risques
(INERIS, 2015)
Désignation de la méthode
|
Principe de la méthode
|
Analyse préliminaire des risques (APR)
|
Identification et évaluation des risques de
manière préliminaire à l'utilisation de méthodes
d'analyse plus précises ou sur un système peu complexe
adapté à la conception d'installations nouvelles
|
Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et
de leur Criticité (AMDEC)
|
Méthode inductive qui analyse les conséquences
d'une
défaillance élémentaire sur un
système technique spécifique
|
HAZard and OPerabilty study (HAZOP)
|
Utilisée surtout pour les systèmes
thermo-hydrauliques, cette méthode permet d'étudier a priori les
conséquences d'écarts locaux de fonctionnement (paramètres
tels que Température, Pression ...)
|
Arbre de Défaillances
|
Schéma logique arborescent qui permet de relier par
une
méthode déductive l'événement non
désiré aux événements élémentaires
susceptibles de l'entraîner
|
Arbre d'Evénements
|
Schéma logique arborescent qui permet de relier par une
méthode inductive l'événement initiateur aux
événements élémentaires susceptibles de
l'entraîner
|
|
I.6. Le système de gestion du risque
I.6.1. Processus d'évaluation
Pour une excellente gestion des risques, la mise en oeuvre
d'une étude particulière s'avère indispensable. Le respect
de ces quelques étapes permet à l'entreprise d'assurer la gestion
des risques de sorte qu'ils ne puissent pas constituer de barrières pour
les projets de l'entreprise.
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I.6.1.1. Identification des risques
L'identification nous a permis de recenser toutes les parties
exposées au risque. Dans cette optique, nous avons établi une
liste contenant tous les risques potentiels et nous avons distingué les
risques les plus importants d'un côté et les moins importants d'un
autre côté. Cette liste nous a aidé de faire une
corrélation.
I.6.1.2. Évaluation des risques
Comme le nom l'indique, il s'agit d'un processus permettant
d'évaluer les risques pour garantir la sécurité et la
santé des salariés sur leur lieu de travail. Cependant, il faut
faire la différence entre les termes «analyse des risques»,
où il s'agit simplement de «dépister» les risques, et
«évaluation des risques», évaluation qui permet de
classer les risques selon un degré d'importance. L'évaluation des
risques est un examen systématique de tous les aspects du travail. Elle
sert à établir:
· les causes potentielles d'accidents (et/ou de blessures)
ou de maladies;
· les possibilités d'élimination de
dangers;
· les mesures de prévention ou de protection
à mettre en place pour maîtriser les risques.
Lorsqu'un risque a pu être identifié, la
première chose à faire est de voir si ce risque
peut être éliminé. Si une
élimination du risque s'avère impossible, le risque devra
être maîtrisé, c'est-à-dire réduit à un
minimum et gardé sous contrôle.
I.6.1.3. Définition des solutions
Plusieurs solutions sont envisageables mais les plus
adéquates sont difficiles à trouver. Ici, nous avons
défini la solution en fonction du risque lui-même en
étudiant la possibilité d'une élimination ou d'une
limitation de ses effets. Nous avons tenu compte de fonctionnement des stations
et nous avons appliqué quelques modifications afin d'esquiver les
risques.
I.6.1.4. Mise en oeuvre des solutions
Après avoir déterminé la solution la plus
adaptée, nous avons procédé procéder à la
mise en application de cette dernière. Il nous a été
important de définir le coût de mise en oeuvre de la solution en
fonction des moyens dont dispose l'entreprise. Nous avons réduit les
coûts y afférents, à défaut, ils pourraient
générer des dépenses supplémentaires à
l'entreprise.
Etablissement du contexte
Identification du risque
Traitement du risque
Evaluation du risque
Analyse de risque
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I.6.1.5. Le contrôle
La gestion des risques nécessite un suivi
régulier pour garantir la fiabilité de chaque étape. Pour
cela nous avons lancé une vision plus loin afin de mettre en place des
solutions à moyen et à long terme. Pour cela ;
l'évaluation des risques est obligatoire dont son processus est
illustré sur la figure 4 suivante.
Communication et traitement
|
Contrôle et examen
|
20
Figure 4: Processus d'évaluation des risques
(ISO 31000, 2018)
I.7. Processus de gestion des risques
La politique de risque découle de la politique de
l'organisation; elle est planifiée, mise en oeuvre,
contrôlée et constamment améliorée par la direction
générale. La gestion du risque relève de la direction. Les
systèmes de management basés sur le modèle ISO 9000 s'y
prêtent parfaitement. Le système de management de la famille ISO
9000, mis en oeuvre par plus de 800 000 organismes dans le monde, est devenu
une référence internationale. C'est pourquoi il est important que
la gestion du risque puisse être intégrée le plus
facilement possible et donc à
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moindre coût dans le système de management. Le
modèle d'entreprise, qui se situe dans le champ de tension entre les
besoins et la satisfaction de la clientèle d'une part et les exigences
des parties intéressées, en est le point de départ. Le
processus de management comprend également la gestion du risque. (ASSQM,
2008). Pour mieux comprendre ce système, la figure 5 ci-dessous
présente une illustration détaillée de ce dernier.
Evaluation des risques
Etablissement du contexte
Contrôle et examen
Communication et consultation
Traitement des risques
Figure 5: Système de gestion de
risque (ISO 31000, 2018)
I.8. La démarche de mise en oeuvre
L'étude des dangers va s'articuler autour des parties
suivantes :
? Recensement des potentiels de dangers et
identification des événements redoutés
Il s'agira d'identifier et de caractériser dans cette
partie les différents types de dangers
(présents dans l'établissement ou externes) et
susceptibles d'entraîner des accidents ayant des conséquences pour
l'environnement.
? Réduction des potentiels de dangers
L'objectif sera d'examiner les possibilités de
réduction et/ou de suppression des potentiels de dangers
générateurs des phénomènes dangereux retenus.
? Analyse des accidents et incidents
passés
L'objectif sera de caractériser les accidents susceptibles
de survenir sur l'établissement
à partir d'une analyse des accidents survenus sur des
installations similaires et de l'analyse de
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l'accidentologie interne. Cette analyse permettra
également d'évaluer la probabilité des accidents
potentiels au cours de l'évaluation préliminaire des risques.
? Identification et caractérisation des
phénomènes dangereux (analyse préliminaire des risques
APR)
A partir des événements redoutés
identifiés dans les phases précédentes, l'objectif sera
d'identifier les phénomènes dangereux envisageables, leurs
conséquences et de les hiérarchiser (en probabilité et en
gravité) dans une analyse préliminaire des risques (APR). Nous
identifierons ainsi les accidents potentiels critiques pour chaque
entité du site.
? Caractérisation de l'intensité des
effets des phénomènes dangereux retenus
L'intensité des effets de chaque
phénomène dangereux retenu au cours de l'étape
précédente fera l'objet d'une évaluation quantitative ou
qualitative (flux thermiques, effets toxiques, surpression, ...).
L'intensité des phénomènes dangereux permettra
d'évaluer la gravité des accidents potentiels.
? Analyse détaillée des risques
Pour les accidents potentiels dont les effets significatifs
sortent du site, une analyse
détaillée de la probabilité et de la
gravité des phénomènes dangereux sera
réalisée à partir d'un logigramme de type papillon.
? Etude de réduction des risques
Pour les accidents potentiels dont la criticité n'est
pas acceptable, l'objectif sera d'examiner les axes de solution envisageables
pour améliorer cette dernière et dans certains cas de
réévaluer celle de ces scénarios en évaluant leur
probabilité et leur gravité en tenant compte de l'ensemble des
barrières de sécurité actives mises en oeuvre ou
prévues par l'exploitant.
I.9. Maitrise des risques
I.9.1. La mesure des risques
La question de la mesure du risque et de son évaluation
est essentielle. « Tout risque doit être défini,
évalué et gradué ».
Il est important d'avoir à l'esprit, la
différence entre le risque et l'incertitude du fait qu'il soit
probabilisable. En d'autres termes le risque est mesurable, l'incertitude ne
l'est pas.
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Il ne s'agit pas ici de présenter l'ensemble des
démarches de mesure de risques : les analyses probabilistes,
déductives et inductives, mesurables ou encore la modélisation de
l'incertain ; mais de faire le point sur les systèmes de mesure et les
instruments de mesure de risques.
Les conséquences d'un risque donné
dépendent da la probabilité de survenance du
sinistre appelée également «
fréquence », et du montant du sinistre potentiel «
gravité ». Ni la fréquence, ni la gravité ne peuvent
être prévues avec précision.
Suivant la fréquence, les lois des probabilités
permettent de développer des estimations
de fréquence et de gravité pour une
période de temps donnée qui les enserrent dans des intervalles de
vraisemblance plus au moins larges.
Une approche qualitative de cette notion de poids du risque en
deux paramètres est
l'approche dite de Prouty. C'est une matrice à deux
entrées, avec la fréquence en ordonnée et la
gravité en abscisse.
Selon (BOUAZABIA & BOUDJEDRA, 2007) avons:
? Première catégorie : Les risques de
fréquence et de gravité faibles
Ces sont des risques qui se réalisent rarement et dont les
impacts sont limités même s'ils
se réalisent. Ils n'ont qu'une incidence faible sur le
budget de l'entreprise. Cette dernière peut donc, vivre avec ces risques
sans trop s'en soucier. Nous parlerons des « risques mineurs »
? Deuxième catégorie : Les risques de
fréquence faible et de gravité élevée
Il s'agit des événements qui se produisent
rarement, mais dont les conséquences sont significatives une fois
s'être produits. En raison de leur faible fréquence, il est
difficile de prévoir et d'anticiper leur survenance. La
réalisation du risque entraine des conséquences catastrophiques
pour l'entreprise et le redémarrage de l'activité n'est pas
toujours possible et nécessite dans tous le cas une injection des
capitaux extérieurs. Cette deuxième catégorie est dite :
« risques catastrophiques »
? Troisième catégorie : Les risques de
fréquence élevée et de gravité faible
Ici, les événements se produisent assez
régulièrement, mais les conséquences de chacun d'eux sont
relativement limitées. Etant facilement probabilisable, le risque peut
être prévu. Cette troisième catégorie est
dénommée « risque opérationnel ». C'est nom
reflète le fait que les risques peuvent être relativement bien
prévus et parfois maitrisés. Par exemple ; dans le
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domaine de transport, c'est le nombre d'accidents de la route
sans gravité que rencontrent les routiers d'une entreprise de
transport.
? Quatrième catégorie : Les risques de
fréquence élevée et de gravité
élevée
Les événements se produisent
régulièrement et leurs conséquences sont à chaque
fois significatives. L'évaluation n'a que peu d'intérêt.
Dans la plupart de cas, décideurs abandonnent les projets à moins
qu'ils considèrent les projets plus comme une chance inestimable pour le
développement de son entreprise.
I.9.2. Le traitement des risques :
Chacune des conséquences est positionnée dans la
maitrise de criticité. Tous les risques
dont les conséquences sont situées dans la zone
rouge seront considérés comme inacceptables.
Le traitement des risques consiste à empêcher que
les travailleurs soit exposés aux
risques et ceci s'effectuer par la mise en place d'action de
prévention qui permettent la réduction des risques à un
niveau jugé acceptable soit :
? En diminuant la fréquent d'apparition, par la
mise en place de moyens (ou barrières) de prévention
Celle-ci repose sur des actions dont la mise en place attenue les
conséquences d'un
risque qu'il est impossible d'éviter.
L'efficacité de ce type de mesure est général lié
directement lié au délai de leur application et à la
compétence existante et disponible localement.
? En diminuant la fréquence d'apparition, par
la mise en place de moyens (ou barrières) de prévention
(la prévention n'a pas d'effets sur la gravité lorsque
le risque se réalise
Elle peut être obtenue soit par la suppression du
risque, soit par la suppression de l'activité, soit par la modification
du procédé en éliminant les étapes porteuses de
risque.
I.10. Méthodes de couverture contre les
risques
Selon (BOUAZABIA & BOUDJEDRA, 2007), la couverture contre les
risques se présente en
cinq points :
I.10.1. Transfert des risques au marché de
l'assurance
L'assurance est essentiellement l'un des moyens de
contrôle du risque pur c'est un mécanisme de transfert contractuel
des risques. Dans l'entreprise Bocom nous avons préconisé pour
une assurance totale de tous les personnels. De ce fait, un risque est
assurable s'il satisfait un certain nombre de critères dont : le
caractère aléatoire de la survenance ce dernier, les
dégâts
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matériels, le montant des pertes moyennes, la
période moyenne entre deux survenances de sinistres, la prime
d'assurance, le risque moral, la politique publique, les restrictions
légales et la limite de couverture .
Nous avons différencié l'assurance dommages
(assurance des actifs de l'entreprise) de l'assurance de Responsabilité
Civile. L'assurance dommage couvre les actifs de l'entreprise, à savoir
les biens de l'entreprise et les pertes pécuniaires (pertes
d'exploitation) consécutives à des dommages directs et pour une
durée déterminée. L'assurance Responsabilité Civile
couvre les dommages causés aux tiers du fait des activités de
l'entreprise
II.10.2. Capitalisation des connaissances et retour
d'expérience
La capitalisation des connaissances représente un
véritable enjeu pour l'entreprise. Par cette capitalisation des
connaissances, nous avons développé des méthodes et
techniques regroupées sous les vocables « mémoire
d'entreprise, retour d'expérience, management de la technologie, bases
de données techniques, etc.». Il ne peut y avoir de gestion des
risques en l'absence d'une gestion de l'information. La gestion de
l'expérience, partie intégrante de la gestion des risques,
signifie :
- Conserver l'information en mémoire en
organisant la collecte des données ;
- Aider à comprendre par le retour
d'expérience (analyse des événements et des actions) ;
- Utiliser l'expérience comme outil d'enseignement ou
d'adaptation des anciennes solutions.
La mise en place d'une gestion de l'information (collecte,
documentation et retour d'expérience) nous a permis de constituer des
bases de données historiques (internes à l'entreprise) ou des
banques de données d'accident (accessibles à tous) permettant la
mise en oeuvre de raisonnements à partir des cas d'expérience.
I.10.3. Veille
La veille et plus largement l'Intelligence Economique entrent
dans les éléments moteurs du développement
économique et politique de l'entreprise. L'évolution des
techniques, des réglementations, des normes, des pratiques de la
concurrence sont des indicateurs convient de réévaluer
périodiquement afin de ne pas se laisser "surprendre" par le fait
accompli restreint la gestion des risques. L'instauration d'une cellule de
veille permettra d'accroître le flux d'informations pertinentes
recueillies et facilitera l'anticipation des évolutions majeures de
l'environnement d'entreprise.
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I.10.4. L'externalisation
Les entreprises peuvent recourir à l'externalisation
lorsque leur activités peuvent entrainer des risques mettant en danger
le personne humaine, le patrimoine et le l'image de l'entreprise. Les
entreprises peuvent soit recourir à la création de filiales ou
tout simplement procréer à la sous-traitance. Aux USA 30 % des
entreprise sous-traitent la moitié de leur activité.
L'intérêt de cette stratégie est de
transférer les risques produits par une activité à
l'extérieur de l'organisation.
L'externalisation peut concerner plusieurs aspects :
externalisation de la fonction
distribution et transport, la comptabilité, des
activités de maintenance ou tout simplement d`une partie de la
production.
Dans l'activité bancaire l'externalisation des risques
utilise des méthodes et des
techniques telles que la titrisation, la défaisance ou
le recours aux dérivés de crédit. Ces méthodes
permettent le transfert des divers risques au marché.
I.10.5. L'internalisation
Les entreprises internalisent dès que leur
environnement devient instable, dangereux et perturbant. L'externalisation peut
être synonyme de forts couts de transaction, elle peut encourir un risque
de non contrôle des normes de production. L'entreprise peut donc
préférer d'internaliser les activités à risques.
Ayant présenté de manière succincte la
revue de la littérature et les lois qui cadrent la
notion de risque, nous allons dans le prochain chapitre
présenter le matériel et la méthodologie utilisés
pour identifier les risques dans la station-service Bocom Ndogpassi 3
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