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La protection du droit de manifester dans l'espace public


par Charles ODIKO LOKANGAKA
Université de Kinshasa - Doctorat 2020
  

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2. Le processus de démocratisation

L'installation de la démocratie s'est accompagnée de changements structuraux touchant à la liberté de manifestation.

Tout d'abord, de nouveaux partis politiques ont été créés, les demandes de dispositifs de participation citoyenne à la décision publique se sont multipliées et des mécanismes de représentation démocratique et de décentralisation ont été consacrés. On a ainsi pu constater un renforcement de la citoyenneté politique.

Dans le cas précis de la République Démocratique du Congo, la jouissance de la liberté de manifestation entre d'une part la survivance d'un cadre juridique obsolète que l'on essayait d'adapter au contexte politique et d'autre part la gestion des crises par des accords politiques divers.

L'année 1990 fit souffler un vent nouveau sur l'ensemble du continent et au Congo-Zaïre en particulier. La libéralisation des activités politiques déclenchée à la suite du discours historique du 24 avril 1990 fut à la base d'un multipartisme intégral aux allures d'un multipartisme sauvage au Congo et un engouement sans précédent pour les activités politiques, dont l'organisation des manifestations publiques.

Cependant, la constitution de 1967 était toujours en vigueur entre 1990 et 1992. Un cadre juridique hostile à la liberté des manifestations publiques régissant l'organisation de l'État dans une période de réveil démocratique, il n'y avait rien d'aussi paradoxal. Aussi fallait-il trouver des mécanismes politiques pour adapter cet arsenal juridique devenue obsolète au contexte sociopolitique de l'heure.

Après l'essoufflement de l'opposition politique interne au Congo-Zaïre, c'est en 1997 que la solution viendra avec le départ du président Mobutu à la suite de la rébellion de l'AFDL.

La période dite de la deuxième Transition, du 17 mai 1997 au 4 avril 2003, est régie par le Décret-loi constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997 relatif à l'organisation et à l'exercice du pouvoir en République Démocratique du Congo, élaboré, à la suite de la Révolution du 17 mai 1997, par l'administration de l'A.F.D.L. Cette constitution se montre moins bavarde en ce qui concerne les droits fondamentaux. Elle se borne à une consécration laconique des droits sans en citer nommément un seul. Après s'être affiché comme assez autocratique dans l'exercice du pouvoir, c'est près de deux ans après l'entrée en vigueur du Décret-loi constitutionnel sus visé que sera élaboré le décret-loi n° 196 du 29 janvier de1999 par le président de la République, alors titulaire du pouvoir législatif, en vertu de l'article 8 du Décret-loi constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997, tel que modifié et complété par le Décret-loi constitutionnel n° 180 du 10 janvier 1999.

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