B. Les
contestations de Stanleyville
Au lendemain des journées insurrectionnelles de janvier
1959, le message royal et la déclaration gouvernementale du 13janvier
avaient reconnu la vocation du Congo à l'indépendance. Mais six
mois plus tard, aucune précision n'était toujours apportée
par le pouvoir belge, tant en ce qui concerne la date de l'indépendance,
la constitution d'un gouvernement, que la mise en place des Assemblée
nationales. Il n'y avait pas de perspectives sûres de
l'indépendance.
Le ministre des Colonies, Van Hemelrijck qui avait la
confiance des Congolais avait été limogé. Toute cette
situation avait engendré de l'agitation sociale et la crise
d'autorité auprès des congolais qui voulaient être
associés étroitement à la solution de leurs
problèmes, et participer activement à l'élaboration des
institutions qui ne seraient plus imposées. Les Congolais ne voulaient
plus être placés devant les solutions unilatérales de fait
accompli.
C'est ce contexte que se tient le grand congrès du MNC
de Patrice Emery Lumumba du 23 au 26 octobre 1959 dans un calme relatif, avec
l'autorisation des autorités. A l'issue de cette grande réunion
et des incompréhensions croissantes entre Lumumba et les
autorités coloniales, celles-ci décidèrent son
arrestation, ce qui tourna aux troubles, opposant la foule
déchaînée et les forces de la gendarmerie et de police
tentant d'arrêter Lumumba. Un bilan de 26 morts et de plus de 100
blessés a été déploré par les
autorités.
De ce tableau de la situation à l'époque
coloniale dessine avec assez de clarté le caractère autocratique
du pouvoir. Dans ce contexte de répressions récurrentes de toute
voix contestataire, l'exercice de la liberté de manifestations publiques
ne saurait être envisagé. Cet élan s'est étendu
jusqu'après l'indépendance du Congo.
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