Conclusion
Les échanges commerciaux entre la côte d'Ivoire
et le Burkina Faso connaissent une dynamique haussière depuis la
signature du TAC. Cette dynamique qui s'explique par une augmentation des
exportations et des importations est en partie tributaire des produits
agricoles. Mais la grande majorité des produits d'exportation
(café, cacao, coton, or etc.) sont destinés en
général aux marchés européens, asiatiques ou
américains. La Côte d'Ivoire vend plus qu'elle n'achète et
le Burkina Faso achète plus qu'elle ne vend à la Côte
d'Ivoire. Et la valeur des échanges du Burkina Faso reste faible par
rapport à celle de la Côte d'Ivoire. Ces échanges sont
interdépendants et présentent une faible performance en
intégration productive. En plus des produits agricoles, la Côte
d'Ivoire approvisionne le Burkina Faso en électricité dont la
production nationale est déficitaire. Elle fournit de l'hydrocarbure
pour l'électricité et le transport au Burkina Faso. Concernant
l'intégration des marchés, elle repose principalement sur les
produits vivriers (riz, maïs etc.). Il y a également le projet de
création d'une zone économique spéciale (ZES-SKBo) pour
l'intégration des marchés qui est en cours.
CHAPITRE 4 : DES
OBSTACLES AU COMMERCE IVOIRO-BURKINABÉ
Introduction
Le déficit d'infrastructures, les barrières
non-tarifaires et le manque de financement du commerce extérieur
demeurent les principaux obstacles au commerce intra-africains
ivoiro-burkinabé.
SECTION 1 : PALLIER AU
DÉFICIT INFRASTRUCTUREL DU COMMERCE
Selon la BAD (2014), le développement des
échanges commerciaux s'explique par l'accroissement des investissements
dans le domaine de l'infrastructure et surtout par la construction de routes et
de marchés dans les espaces ruraux. Ils garantissent les liens
commerciaux entre les zones et les communautés tout en renforçant
le commerce transfrontalier.
1.1 .
L'infrastructure routière, ferroviaire et aérienne
1.1.1. L'infrastructure
routière et ferroviaire
La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso entendent
améliorer le réseau routier en faisant de l'axe
Yamoussoukro-Ouagadougou, un modèle d'intégration
sous-régionale ouest-africain et de coopération Sud-Sud. Il y'a
des avancés de plusieurs projets. Notamment, le démarrage
effectif, le 2 octobre 2017 des travaux de la section
Yamoussoukro-Tiébissou, du démarrage en février 2018 des
travaux de renforcement de la section Bouaké-Ferkessédougou, de
l'achèvement des travaux sur le tronçon
Ferkessédougou-Ouangolodougou et l'achèvement des études
d'avant-projet sommaire et détaillé du tronçon
Ouagadougou-Bobo, le 3 novembre 2017 concernant le projet de construction de
l'autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou. En effet, les échanges de
marchandises par la route sont passés de 402 000 tonnes en 2011
à 658 000 tonnes en 2014, et devraient progresser significativement
si l'autoroute du Nord, reliant Abidjan à Yamoussoukro se prolongeait
jusqu'à Ouagadougou (6ème sommet du TAC :
Protocole d'Accord de coopération technique entre le gouvernement de
la République de la Côte d'Ivoire et le gouvernement du Burkina
Faso relatif aux infrastructures routières).
Concernant l'infrastructure ferroviaire, le lancement du
projet de réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Kaya et
son prolongement à Tambao a été effectué le 4
décembre 2017. Il est long de 1261 km. Non seulement ce projet s'inscrit
dans le cadre de la coopération ivoiro-burkinabé, mais il
permettra à long terme de doper le volume des échanges par le
transport de plus de 3 millions de tonnes de manganèse, 300 000
passagers et plus de 2 millions de tonnes de marchandises. Ce projet a une
durée de 8 ans et d'une valeur de 262 milliards FCFA. Il s'agira de la
modernisation de la voie ferrée et de l'amélioration de tout le
système de sécurité (Desk Info CICG, 2016),
(6ème sommet du TAC : Accord entre le Burkina Faso,
la République de la Côte d'Ivoire et la SITARAIL pour la
réhabilitation et le prolongement du chemin de fer,
Abidjan-Ouagadougou-Kaya-Tambao) (Photo 1).
Photo 1 : Long de 44 km, le tronçon
Ferkessédougou-Ouangolodougou (Côte d'Ivoire) est livré
après environ trois années de travaux effectués par la
société HALLA Corporation.
Etat actuel du chemin de fer Abidjan-Kaya exploité
en Côte d'Ivoire par la société SITARAIL (Source :
Kely, 2019)
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