V.3.2-Validation de
l'hypothèse spécifique N°2 : « Les mobiles
politiques, liés à la stratégie de gouvernance et
structurels, liés à la commune, expliquent la répartition
inéquitable des actions communales dans son territoire »
Des données issues du terrain, il ressort que la
répartition des actions de développement de la commune pourrait
s'expliquer aussi bien par des raisons structurelles,mais aussi par des
logiques politiques qui ont partie liée avec les éléments
de gouvernance.
Ces différentsélémentsdéteignent
sur la répartition des actions de développement qui à
partir de ce moment commencent à être l'apanage des uns qui
« se coupent la plus grande part du
gâteau ». Et là, les zones moins
« capés » en terme d'élite et de
personne travaillant à la commune sont presque abandonnées et
c'est le cas de la majorité des villages qui se situent à des
distances considérables du centre-ville à l'instar des
VillagesNtimbé 1, Oboul 1 qui sont situés dans les
périphéries.
La théorie du développement participatif quant
à elle, nous apporte un élément explicatif de cette
répartitioninéquitable en mettant en exergue le volet
centralisateur du processus de gouvernance communale. Celui-ciprivilégie
les mobiles politiques dans la répartition des actions de
développement. Les mobiles structurelsétant juste des
conséquences naturelles de la gouvernance des autorités
communales qui associent peu les autres acteurs locaux dans le processus de
territorialisation du développement.
Dès lors, nous pouvons également confirmer notre
hypothèse selon laquelle, les mobiles politiques et structurels
justifient la répartition inéquitable des réalisations de
la commune.
V. 3.3-Vérification de
l'hypothèse spécifique N°3 : « la
défaillance du mécanisme de suivi des projets communaux appelle
à des actions mobilisatrices et participatives des acteurs
engagés et compétents dans l'accroissement des capacités
de développement des actions communales »
Le suivi dans le cadre de la planification est essentiel.
C'est lui qui permet de juger le niveau et le taux de réalisation d'un
projet. C'est ainsi que dans le cadre du PCD d'Abong-Mbang un comité de
suivi avait été mis sur pied pour rendre compte de
l'évolution du PCD mais également de la réalisation et des
difficultés de mise en oeuvre. Par contre, ce dessein ne sera pas
atteint car on constate que, l'inactivité du comité de suivi du
PCD a eu un impact sur les différentes réalisations
prévues par la commune. Ceci sans oublier la quasi absence des agents
communaux sur le terrain. Ce qui soulève le problème de la
méconnaissance du territoire tel qu'il est par les agents communaux.
La conséquenceimmédiate de cet état de
chose a été que les projets se sont retrouvés en train
d'être discutés entre les élites, entre agents de la
commune qui attribuaient des réalisations à « leur
village » sans tenir compte de la répartition initiale
qui avait été faite dans le PCD ; Mais aussi par la logique
politique du maire. Le comité se retrouvant défaillant, le
service de la planification n'a également pas mis en marche des
mécanismes visant à assurer le suivi des actions de
développement.
Or à travers la théorie du pragmatisme
opérationnel, l'on voudrait parvenir à des actions
concrètes et une présence effective de la commune sur tous les
fronts de développement. Elle soutient que dès lors que le PCD a
été mis sur pied de façonthéorique, il revient
à la commune de se rassurer de sa mise en oeuvre pratique pour que le
fruit de la réflexion sur ce document soit perceptible par des actions
et réalisations sur le terrain. Ainsi, la commune doit opter pour une
approche participativeopérationnelle dans les stratégies de
développement. Il s'agit donc de valoriser et promouvoir les solutions
endogènes. C'est la raison pour laquelle, il est impératif que
les collectivités soient renforcées en matière de
formation. Il a été démontré dans cette
étude que la non-qualification et l'effectif réduit du personnel
du bureau de la planification mais aussi la méconnaissance des logiques
participatives par les populations locales constituent des freins au suivi des
projetsenvisagés dans le plan. Il devientimportant de mobiliser et de
former les acteurs du développement local afin que ceux-ci puissent
conjuguer leurs efforts pour un développement optimal
souhaité.
Au regard de ce qui précède, nous pouvons
valider notre hypothèse N°3 qui pose que la défaillance du
mécanisme de suivi des projets communaux appelle à des actions
mobilisatrices et participatives des acteurs engagés et
compétents dans l'accroissement des capacités de
développement des actions communales.
Au demeurant, nos trois hypothèses spécifiques
ayant été confirmées, nous pouvons par corrélation
affirmer que Les actions communales participent pour une large
majorité au développement des zones centrales au détriment
des zones périphériques de la commune. Car nous avons vu
que les projets structurants à savoir l'entretien des routes,
l'électrification, la construction des marchés n'ont
été réalisés que dans la zone du centre-ville.
Pourtant le développement territorial voudrait que des projets soient
mis sur pied dans le sens de booster le développement,
c'est-à-dire des projets potentiels pouvant impacter durablement sur les
populations. A partir de ce moment, notre hypothèse
générale est également confirmée.
Parvenu au terme de ce chapitre pour l'essentiel
consacré à l'exploitation des données collectées
sur le terrain,il est important de dire que les actions communales dans la
commune d'Abong-Mbang relevant des aspects structurants se sont
illustrées par leur caractère pro-urbain sans pour autant
s'intéresser au développement des zones rurales qui pourtant
devraient être le point de départ des dynamiques de
développement. C'est ce point de chute qui nous permet de valider nos
hypothèses de recherche. L'urgence d'une esquisse de solution est
à convoquer.
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