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Actions communales et développement territorial dans la commune d'Abong-Mbang, région de l'est-Cameroun


par Junior Cédric Darrel MPELE
Institut National de la Jeunesse et des Sports -Yaoundé - Master 2 2020
  

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I.2. Justifications du choix du sujet

Un tel sujet a été motivé par l'adoption en 2012 du plan communal de développement par la municipalité d'Abong-Mbang. Ce plan porte la vision de développement communal et permettrait de réduire de manière significative les écarts spatiaux entre le centre-ville et les périphéries et de la même façon porter un véritable coup à l'exode rural grandissant. Bien que certaines infrastructures aient été construites, on se rend toujours compte que les villages se vident et le développement en lui-même semble peu évolutif dans « l'arrière-pays » de la commune. A titre d'illustration, seules les écoles du centre urbain ont une connexion électrique et un point d'eau, sans oublier que sur les trente-quatre (34) villages, seuls neuf (09) sont alimentés par le réseau électrique. Aussi, les déplacements vers les villes en termes de mobilité résidentielle se sont accentués soit 17,6% pour des raisons de recherche d'emploi si l'on se réfère aux données de L'Institut National de la Statistique (INS) de 2015. On pourrait parler ici d'une certaine « disparité territoriale » (Schoumaker, 1994) entre les différents territoires communaux. Il devient donc judicieux de s'appesantir sur les actions de la commune afin de voir comment est-ce qu'elles participent de la réduction de ces inégalités au plan de l'aménagement territorial. Notre choix a été porté vers la commune d'Abong-Mbang en raison du fait que le Plan Communal de Développement (PCD) de ladite commune est parvenu depuis 2017 à sa première phase d'exécution étant donné qu'il était un plan quinquennal, il devenait de ce fait intéressant de pouvoir l'évaluer au regard des problèmes qu'il soulevait.

II- PROBLEMATIQUE

La problématique d'une recherche est l'approche ou la perspective théorique qu'on décide d'adopter pour traiter le problème posé par la question de départ. C'est donc une manière d'interroger les phénomènes étudiés en vue d'obtenir de nouvelles informations (Quivy&Campenhoudt, 1995). Elle consiste à faire un état de la question afin d'en ressortir le problème sous-jacent.

II.1. Etat de la question

L'aménagement des territoires semble être la réponse idoine aux questions de lutte contre la pauvreté et d'amélioration du cadre de vie des populations (Schoumaker, 1994). C'est dans cette optique quele législateur camerounais a adopté la loi N°2011/008 du 06 Mai 2011 d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire au Cameroun, qui stipule en son article 3 (1) que :

  l'aménagement et le développement du territoire consistent en la mise en oeuvre d'une planification physique corrigeant les disparités naturelles ou celles liées au développement par la recherche d'une répartition judicieuse, équilibrée et aussi intégrée que possible des hommes , des activités de production des infrastructures et des équipements sur l'ensemble du territoire.

Par cette disposition, il est question de mettre en avant le principe d'égal accès des citoyens aux équipements et services de qualité sur l'ensemble du territoire local. Cette volonté est appuyée par le transfert des compétences et des ressources appropriées aux Collectivités territoriales décentralisées (CTD) en matière d'aménagement du territoire mais aussi à une invite des différentsacteurs locaux (CTD, organismes publics, acteurs socio-économiques et les citoyens)à la prise des décisions,à la mise en oeuvre et à l'évaluation concertées en matière d'aménagement du territoire. L'Article 7 de la même loi, vient renforcer ces propos en posant que la politique d'aménagement et de développement durable du territoire se fonde sur des choix stratégiques comme l'amélioration des conditions de vies dans les zones rurales, l'atténuation del'exode rural, le désenclavement du pays, etc.

À l'observation, par contre, on se rend compte que la pauvreté de manière générale va grandissante et les populations rurales, pour l'essentiel, éprouvent des difficultés à avoir accès aux infrastructures de base. Ainsi, selon les résultats de la quatrième enquête camerounaise auprès des Ménages (Ecam4 :2015) de l'INS, le milieu rural concentre 90% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, le taux de pauvreté se situant ici à 56,8%. Toujours selon l'INS, interrogeant les ménages sur le taux de satisfaction de la politique étatique de rapprochement de certaines infrastructures de base des populations, il en ressort que concernant les routes, 29,7% des populations en milieu rural sont satisfaits, contre 48,9% en milieu urbain ; au plan des centres de santé nous avons 59% en milieu rural contre 63,2% en milieu urbain. Bien plus, dans la commune d'Abong-Mbang, sur 34 villages, seuls neuf (09) sont alimentés par le réseau électrique ENEO.Les villages se dépeuplent de plus en plus au profit du centre-ville, ceci sans omettre que les routes desservant les zones rurales, exception faitede la Nationale N°10, sont en état de délabrement, ce qui entraine des problèmes de déplacements. Dans cette description, il faut également mentionner le cas de la route desservant la zone de Ntimbé 1 en passant par Ankouamb qui est fréquemmentdansun état de délabrement. A cela, il faut ajouter les villages qui se trouvent à plusieurs Kilomètres d'un centre de santé, on voit par là les villages Missoumé,Ntimbé 2. Une situation qui constitue une difficulté pour les agriculteurs qui doivent vendre les produits de leurs activités au seul marché des vivres qui se trouvent au centre-ville. Bien plus encore, le Programme National de développement participatif (PNDP) a mis sur pied des conseils de concertation locaux dans le cadre de la valorisation des réponses endogènes au développement ; une telle mesure vise à voir émerger des sortes d'instances locales qui traitent des questions de la localité. Ces instances ont été créées dans la commune d'Abong-Mbang et encadrées par un chargé des communautés pour répondre à la question de l'impératif de développement.

Or malgré tout ces efforts, on se rend compte que les zones rurales sombrent dans un gouffre de précarité à travers l'absence d'infrastructures sociales, ce qui questionne le maillage des actions en faveur de ces zones et met en lumière ce que l'on pourrait appeler la forte inégalité entre le milieu rural et le milieu urbain. Ces préoccupations se trouvent au centre de notre étude.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote