III.1.2-Milieu humain et
cartographie descriptive de l'Arrondissement
III.1.2.1- Milieu humain
Créé vers l'année 1920 par les colons
Allemands, le petit village d'attraction commerciale au bord du fleuve Nyong
alors navigable, est devenu au fil des temps, la ville d'Abong-Mbang qui doit
son nom à une appellation qui découle de la déformation de
" « Boung-le-Mbang». En effet, les autochtones, en
leur langue vernaculaire, désignent par "Boung" une source
naturelle, un puits, alors que par « Mbang», ils
désignent l'Iroko. Ainsi donc, "Boung-le-Mbang" signifierait
"la source qui coule aux pieds de l'Iroko". La population de la commune est
constituée de deux groupements autochtones à savoir les Bebend et
les Baka. Selon la légende, les Bebend seraient venus de l'Egypte.
Après plusieurs vagues migratoires, cette communauté ayant
à sa tête EFFOUDOU comme Chef Supérieur, se serait d'abord
installée aux environs d'Atok. Elle comprenait deux grandes
familles : les Bebend et les Mboanz. Avec les découpages
administratifs, ces deux familles ont été séparées.
Les Bebend sont restés sur l'axe central de la Route Nationale
N°10 ; alors que les Mboanz se retrouvent du côté de
l'arrondissement du même nom et à Doumé. L'appellation Baka
proviendrait de « Bakana » qui désigne un
oiseau qui se perche un peu partout.
Les mouvements migratoires ont pris fin juste après la
période coloniale. Les raisons de leur déplacement étaient
multiples. Les uns fuyaient les troubles liés à la guerre, ou
voulaient échapper à la dictature d'un chef (chef
supérieur des Maka'a EFFOUDOU) ou encore fuir la tentative
d'islamisation des peuples par le chef militaire Ousmane Dan Fodio ou de la
maladie du sommeil. Les uns voulaient se rapprocher de la route, poussés
par les colons, tandis que les autres s'étaient établis sur leur
site actuel pour la recherche de l'emploi et du bien-être. Dans les
villages, la population est majoritairement autochtone, alors qu'elle est
cosmopolite dans la ville d'Abong-Mbang du fait de son caractère urbain.
Ainsi, outre les populations autochtones on retrouve d'autres peuples venus
d'ailleurs à l'instar des Baya, les Kaka, les AyongYerap, les Ebessep ,
les Kozimé, les badjoué , les Bikélé, les Abakoum,
les Djem, les Zimé et les ressortissants des autres régions du
Cameroun : les Duala, les Mbo, les Bamoun, les béti, les Ewondo,
les bamiléké, les bassa, les haoussa, les bororo, les
anglophones, etc. les populations de nationalités
étrangères telles les centrafricains ,les maliens, les
nigérians , les grecs et français.
La population totale de la commune d'Abong-Mbang est
estimée à environ 31 481 âmes soit une densité
de 03 habitants/Km2. L'ethnie majoritaire est le
« Maka », du même nom que la langue parlée par
les ressortissants du département du Haut-Nyong, y compris par les
« Baka » de l'ethnie minoritaire Pygmée, en plus de
leur propre langue : le Baka. Il s'agit là d'un atout important
pour la cohésion sociale tant au niveau de la commune d'Abong-Mbang que
de tout le Département du Haut-Nyong. C'est ainsi que dans les 34
villages, la population est majoritairement autochtone.
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