Tableau : N°1: Récapitulatif des
compétences transférées aux communes
N°
|
DOMAINES DECOMPETENCES
|
COMPETENCES TRANSFEREES
|
01
|
ACTION ECONOMIQUE
(Article 156)
|
-Promotion des activités de productions agricoles,
pastorales, artisanales et piscicoles d'intérêt communal
|
-La mise en valeur des sites touristiques communaux
|
-Construction, équipement, gestion et entretien des
marchés, gares routières et abattoirs
|
-Organisation d'expositions commerciales locales
|
-Appui aux micro-projets générateurs de revenus
et d'emplois
|
-exploitation des substances minérales non
concessibles
|
02
|
ENVIRONNEMENT ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
(Article 157)
|
-Alimentation en eau potable ;
|
-nettoiement des rues, chemins et espaces publics communaux
|
-suivi contrôle de gestion des déchets
industriels
|
-reboisement et création de bois communaux
|
-lutte contre l'insalubrité, les pollutions et les
nuisances
|
-protection des ressources en eaux souterraines et
superficielles
|
-élaboration de plans communaux d'action pour
l'environnement
|
-création, entretien et gestion des espaces verts,
parcs
|
-pré-collecte et gestion au niveau local des ordures
ménagères
|
03
|
PLANIFICATION, AMENAGEMENT DU TRRITOIRE, DE L'URBANISATION ET
DE L'HABITAT
(Article 158)
|
Création et aménagement d'espaces urbains
|
Elaboration et exécution des plans d'investissement
communaux
|
Passation de contrats-plan pour la réalisation
d'objectifs de developpement
|
Elaboration des plans d'occupation des sols, des documents
d'urbanisme, d'aménagement concerté, de rénovation urbaine
et de remembrement
|
Organisation et gestion des transports publics urbains
|
Operations d'aménagement
|
Délivrance des certificats d'urbanisme, des
autorisations de lotir, des permis d'implanter, des permis de construire et de
démolir
|
Création et entretien de voirie municipale et la
réalisation des travaux connexes
|
Aménagement et viabilisation des espaces habitables
|
L'éclairage des voies publiques
|
Adressage et dénomination des rues, places et
édifices publics
|
Création et entretien des routes non-classées et
des bacs
|
Création des zones d`activités industrielles
|
Contribution à l'électrification des zones
nécessiteuses
|
Autorisation d'occupation temporaire et de travaux publics
|
04
|
SANTE, POPULATION ET ACTION SOCIALE
(Article 159)
|
Santé et population :
- Etat civil ;
- Créationéquipement gestion et entretien des
centres de santé ;
- Assistance aux formations sanitaires et
établissements sociaux
- Contrôle sanitaire dans les établissements de
fabrication,conditionnement,stockage et de distribution des produits
alimentaires et des installations de traitement des déchets solides et
liquides produits par des particuliers ou des entreprises
|
Action sociale :
- Participation à l'entretien et à la gestion de
centres de promotion et de réinsertion sociale
- Création, entretien et gestion des cimetières
publics ;
- Organisation et gestion de secours au profit des
nécessiteux
|
05
|
EDUCATION, ALPHABETISATION ET FORMATION PROFESSIONNELLE
(Article 160)
|
Education :
- Création, gestion, équipement, entretien et
maintenance des écoles maternelles, primaires et des
établissements préscolaires de la commune
- Recrutement et prise en charge du personnel d'appoint
desdites écoles
- Acquisition des matériels et fournitures
scolaires ;
- Participation à la gestion et à
l'administration des lycées et collèges de l'Etat et de la
Région par le biais des structures de dialogue et de concertation
|
Alphabétisation :
- Exécution des plans d'élimination de
l'analphabétisme, en relation avec l'administration régionale
- Participation à la mise en place et à
l'entretien des infrastructures et des équipements éducatifs
|
Formation technique et
professionnelle :
- Elaboration d'un plan prévisionnel local de formation
et d recyclage
- Elaboration d'un plan communal d'insertion ou de
réinsertion professionnelle
- Participation à la mise en place, à
l'entretien et à l'administration des centres de formation
|
06
|
JEUNESSE, SPORTS ET LOISIRS
(Article 161)
|
-promotion et animation des activités sportives et de
jeunesse
|
Appui aux associations sportives
|
-création et gestion des stades municipaux, centres et
parcours sportifs, piscines, aires de jeux et arènes
|
-recensement et participation à l'équipement des
associations sportives
|
-participation à l'organisation des
compétitions
|
-création et exploitation des parcs de
loisirs ;
|
-organisation des manifestations socioculturelles à des
fins de loisirs.
|
07
|
CULTURE ET PROMOTION DES
LANGUES NATIONALES
(Article 162)
|
Culture :
- Organisation de journées culturelles, de
manifestations culturelles, traditionnelles et concours littéraires et
artistiques
- Création et gestion d'orchestre, ensembles lyriques
traditionnels, corps et ballets et troupes de théâtres
- Création et gestion des centres socio-culturels et de
bibliothèques de lecture publique
- Appui aux associations culturelles
|
Promotion des langues nationales :
- Participation aux programmes régionaux de promotion
des langues nationales
- Participation à la mise en place et à
l'entretien d'infrastructures et d'équipement.
|
Source : Loi portant Code
Général des collectivités territoriales
décentralisées, 2019
Ces différents domaines de transfert de
compétences montrent à suffisance l'importance qui est
donnée à la commune en matière de mise en oeuvre des
objectifs de développement local. L'amélioration des conditions
et du cadre de vie des populations passent nécessairement par une bonne
gestion de ces compétences, d'où la nécessité
d'aborder les enjeux de la territorialisation de l'action publique locale pour
la commune.
II.2-ENJEUX DE LA
TERRITORIALISATION DE L'ACTION PUBLIQUE LOCALE POUR LES COMMUNES AU
CAMEROUN
La décentralisation s'inscrit aujourd'hui comme un
indicateur de bonne gouvernance (Blundo, 2001) et vise à
améliorer l'efficacité de l'action publique, la promotion du
développement local et la démocratisation de la vie publique. Si
l'organisation des pouvoirs publics dans la société
contemporaine, conditionne l'efficacité et l'efficience de l'action
publique, il va sans dire que cette organisation se doit aussi de tenir compte
de l'espace d'action(Keudjeu, 2013 :217). Dès cet instant, la
saisine des enjeux de la spatialisation des actions institutionnelles postule
la prise en compte des enjeux de la dimension territoriale.
Les changements qui se doivent d'être
développés dans le contexte de décentralisation, ne
devraient pas qu'être conceptuels, mais devraient répondre en
réalité aux mutations importantes du rôle de la commune
dans le nouvel ordre social né des réformes de l'administration
étatique. Ainsi donc, dans la dynamique d'inclusion sociale, de
promotion du développement, de la participation des populations à
la gestion de la cité par le processus de décentralisation,
autant la gouvernance que le territoire se situent au centre de l'action
publique locale. Car, les solutions aux problèmes qui ont cours ne
pourront provenir que d'une bonne organisation interne des territoires. Il
n'est donc pas surprenant que le développement à la base soit le
leitmotiv de la politique de retour vers le local. Ce retour, se lit sous le
prisme de la "reterritorialisation" de l'espace d'action
publique ; celle-ci se traduisant par une recomposition des espaces
d'exercice du pouvoir, dû surtout à l'existence de nouveaux
échelons d'intervention pour les politiques et à une
redéfinition des territoires de l'action publique (Leloup&Alii.,
2007 : 21-30). La « reterritorialisation » fait
apparaître des processus de décentralisation comme réponse
à la crise de la légitimité. En ce sens, l'institution
communale apparaît comme un acteur, si ce n'est le principal, qui a la
capacité de faire un maillage du territoire en terme de
réalisation des projets de développement.
Ainsi, si la réforme de la décentralisation est
la conséquence en interne, au Cameroun, des remous du début des
années 1990, elle fut aussi l'oeuvre des bailleurs de fonds
internationaux qui y voyaient un facteur de promotion du développement.
Suivant l'institutionnalisation de la décentralisation territoriale,
l'objectif visé portait certes sur le souci de promouvoir la bonne
gouvernance mais aussi, avait entre autre optique : la promotion du
développement local, de la démocratie par la participation des
populations au processus de décision et l'économie. C'est dans ce
cadre que les compétences dévolues à la commune concernent
l'aménagement territorial.Il est question ici pour la commune de
participer de manière active dans le développement de tout le
territoire qui est de son ressort. Cela permettant à ce que l'action
publique tel qu'elle a été conçue soit perceptible par
toutes les composantes du territoire. Le développement de la commune
devient dès lors celui de tous les territoires en tenant compte du
facteur équité territoriale. C'est-à-dire, en
reconnaissant une certaine inégalité entre les territoires
urbains et ceux ruraux aux fins de rétablir l'équilibre relative.
Derrière cela, se cache la volonté d'implication plus importante
des populations locales dans la gestion de leurs préoccupations
économiques et sociales. Car plus les populations ressentent les actions
de développement impulsées par la commune, plus elles
s'intéressent à la gestion de la cité et sont à
même d'apporter leur contribution.
En tant qu'échelon de base de l'organisation
administrative, la collectivité territoriale communale doit
répondre aux enjeux suivants :
- installer une administration proche des usagers en confiant
aux instances élues tous les services publics de
proximité ;
- assurer le développement économique et social
de tous ses territoires.
Ainsi, la commune au Cameroun se pose, au sens de
NdeyeSamb(2014 :94), comme « le lieu privilégié
d'élaboration, d'exécution et d'évaluation des politiques
publiques ». En ce sens où c'est à elle que revient
cette mission de penser le développement qu'elle veut pour son
territoire. Toutefois, pour y parvenir, elle doit faire face à plusieurs
défis.
|
|