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La répression des manifestations publiques par la police nationale congolaise en ville de Butembo


par Marie-Louise Imani KAHAMBU KARUMBA
Université officielle de Ruwenzori - Graduat 2017
  

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SECTION III. LES OBSTACLES A L'EXERCICE DE LA

LIBERTE DE MANIFESTATION

§1. Problème lié à la controverse autour du texte applicable et son interprétation.

L'exercice de la liberté de manifestation est l'objet des controverses puisque d'une part, les opérateurs politiques soutiennent que dès l'entrée en vigueur de la constitution du18 février 2006, les autorités ne doivent plus interdire les manifestations ; le décret-loi de 1999 qui instituait un régime dirigiste ne doit plus être appliqué du moins, dans ses dispositions contraires à la constitution.

Il faut aussi relever que la plupart des manifestations dégénèrent et tournent aux émeutes à cause du fait que les manifestants n'ont aucun

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interdisent dès manifestations en se fondant sur le principe d'autorisation alors que la constitution institue le principe d'information.

Ainsi, le vrai problème se trouve dans l'étendue des pouvoirs reconnus à l'autorité administrative. Le silence du législateur crée une situation favorable aux conflits dans la mesure où personne ne sait préciser les limites des pouvoirs des autorités dans le cadre du nouveau principe constitutionnel. C'est ainsi que jadis régi par une loi, la matière ne se prête pas à être réglée par une simple circulaire, encore que celle-ci ne précise pas exactement le contenu du principe d'information ainsi que l'étendu du pouvoir des autorités administratives.

Cette situation est à la base des contestations relatives à l'exercice de cette liberté. Le changement de principe n'a rien porté de nouveau puisque les autorités se croient titulaires d'un pouvoir qu'elles exerçaient sous l'ancien régime a lorsque l'opinion publique le leurs conteste. C'est ce qui restreint l'exercice de cette liberté en amont.

S2. Ignorance de la législation nationale relative aux manifestations

La liberté de manifestation est un droit fondamental qui exige pour son exercice, le respect de la loi. Il faut remarquer que certaines manifestations ne sont pas convoquées en vertu de la loi : elles sont annoncées à la télévision ou à la radio et parfois, même sur des tracs alors que les autorités chargées de recevoir l'information ne sont pas tenues au courant.

Par ailleurs, certaines associations politiques et sociales ainsi que les ASBL fonctionnent sans documents valables et sans être enregistrées auprès des services compétents. Cela donne du pain sur la planche aux autorités de prendre acte des demandes qui leurs sont adressés dans ce cadre.

S3. L'absence de culture du respect des biens d'autrui et des biens publics.

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respect des biens d'autrui et des biens publics. Les saccages des sièges des partis politiques, les destructions des stations de radio et télévision sont des actes qui ne favorisent pas l'existence d'un climat apaisé dans le tenu des manifestations

Ces pratiques sont aussi à mettre dans le compte de l'incapacité des organisations de dénoncer ceux qui infiltrent les manifestants en vue de porter atteinte aux droits des tiers. C'est le cas de la destruction en 2006 à Kinshasa, de l'église « Armée de l'éternelle ».

Il faut dire définitivement que c'est le manque de culture démocratique et de tolérance politique de la part des autorités et des manifestants qui sont le plus grand problème se trouvant à la base de toutes violations des droits de l'homme au cours de manifestation. C'est le déficit de ce que le professeur MBAMBI appelle dans son étude sur le principe de justice, le principe tolérance qui veut que toute personne reconnaisse à autrui le droit de penser ou d'agir différemment du sien propre.46

L'opinion publique semble s'accrocher sur le fait que les obstacles majeurs à l'exercice de la liberté de manifestation se trouvent pour une grande partie dans la législation en vigueur ainsi que dans sa mise en oeuvre.

Une autre opinion, tout en comprenant les faiblesses de la loi, pensent que la seule lacune de la loi ne suffit pas pour exprimer les violations de cette liberté. C'est le dysfonctionnement de tout le système qui y concourt, la loi n'étant qu'un élément du système.

Quant à nous, tout en nous approchant à la seconde opinion, nous pensons que l'impunité des auteurs de violation des droits de l'homme au cours des manifestations publiques (les éléments de la PNC) favorisent davantage les violations des DH commises lors d'une manifestation publique. Cela est donc soutenu selon nous par le système en place.

46 MBAMBI MONGA, op.cit. P77

47 LAURENT KAMBALE chef B3 adjoint PNC/Butembo, Etat major de la police de Butembo, jeudi 21 juin 2018 à 10h00

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CHAP. II LES IRREGULARITES DANS L'ENCADREMENT DES

MANIFESTATIONS PUBLIQUES A BUTEMBO

La proclamation du droit à la liberté de manifestation n'a pas empêché ses violations et ceux qui veulent l'exercer font face à des obstacles. Dans la plus part des législations, le droit à la liberté de manifestation est prévu. Il est aussi restreint en vue de maintient de l'ordre public et des bonnes moeurs. Mais il se révèle que dans les Etats tyranniques, ces restrictions ne sont pas simplement imposées en faveur de la démocratie, elles servent aussi à protéger un régime en étouffant l'opposition et la société civile.

Ainsi, ce chapitre tente identifier les irrégularités qui se posent dans l'exercice de ce droit. Dans son premier point il porte sur les raisons de la répression des manifestations publiques par la PNC en ville de Butembo ; son deuxième point traite sur les cas des violations au droit de liberté des manifestations publiques en ville de Butembo ; enfin son troisième point porte sur les conséquences de la répression des manifestations publiques en ville de Butembo.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams