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Règle de Taylor: application au cas de la banque de la république du Burundi


par Thierry KWIZERA
Ouaga 2 - DEA 2018
  

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Chapitre II : ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA POLITIQUE MONETAIRE APPLIQUEE AU BURUNDI

Ce deuxième chapitre s'intéresse à la présentation de la politique monétaire conduite par la BRB au Burundi. Ainsi, ce chapitre s'articule autour de deux sections. La première se focalise sur la stratégie et les instruments de la politique monétaire. La seconde quant à elle se consacre l'évolution comparative des variables retenues à la règle de Taylor.

Section 1 : Stratégie et instrument de la politique monétaire de la BRB

Selon le rapport annuel (1997) de la BM, la politique monétaire est un outil quotidien dont l'emploi doit répondre à la nécessité d'assurer la couverture des besoins immédiats en liquidités du pays en favorisant autant que possible l'adéquation des ressources et emplois.

Ainsi, depuis sa création, la BRB a en effet modifié constamment ses techniques et ses modes d'intervention, en fonction de son rôle fondamental de mener une politique monétaire propice au développement harmonieux du pays.

En effet, la politique monétaire conduite par la BRB comprend deux grandes périodes. La période d'avant le Programme d'Ajustement Structurel (PAS) caractérisée par la gestion directe de liquidité et celle de la réforme monétaire qui nécessite d'avoir recours aux instruments indirects de gestion monétaire.

II.1.1. La politique de gestion directe de liquidité

Avant la réforme adoptée dans le cadre du PAS, la politique monétaire menée au moyen d'instruments directs reposait sur l'encadrement du crédit et sur la réglementation des taux d'intérêt. Les mécanismes du marché ne jouaient aucun rôle dans l'allocation des ressources et la mobilisation de l'épargne. L'octroi des crédits était basé sur des politiques de contrôle sélectif de crédit. C'est la Banque Centrale qui déterminait le volume des crédits à travers des mécanismes d'accords préalables et par conséquent celui de la masse monétaire.

Au cours de cette période, la Banque Centrale réglementait les taux d'intérêt créditeurs et débiteurs que les banques commerciales et les établissements financiers appliquaient aux opérations avec leur clientèle. Les taux d'intérêt étaient fixés administrativement avec des plafonds impliquant la réglementation des marges7(*).

Cette pratique de contrôle direct comportait certes des avantages du fait que les instruments directs sont relativement efficaces pour influer directement sur la croissance des agrégats monétaires et/ou pour contrôler les taux d'intérêts. En plus, ils permettent d'atteindre facilement les résultats escomptés.

Cependant, ce système présentait également un problème d'inefficience dans l'affectation des ressources. En plus, l'utilisation des instruments directs ne permettait pas la concurrence des banques et les établissements financiers. Elle introduisait des distorsions dans le portefeuille des banques et des établissements financiers.

C'est pourquoi ce système a été remplacé, à partir du second trimestre 1986, par un autre indirect de régulation monétaire.

* 7 Des taux d'intérêt créditeurs minima en fonction de la nature de l'épargne, de sa durée ; le barème des taux d'intérêt débiteurs maxima à appliquer aux crédits en fonction de la durée, du secteur d'activité et selon qu'il est productif ou à faible intérêt économique. Le barème était différent pour les banques commerciales et les établissements de crédit : taux de refinancement sélectif (10 taux au total).

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