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Règle de Taylor: application au cas de la banque de la république du Burundi


par Thierry KWIZERA
Ouaga 2 - DEA 2018
  

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I.2.2. Fonctionnement de la règle de Tylor

Les actions menées par les autorités monétaires en suivant la règle de Taylor peuvent se résument comme suit :

Ø l'autorité monétaire augmente les taux d'intérêt au cas où l'inflation excède sa cible et /ou le PIB réel excède son niveau potentiel ;

Ø lorsque le recul du PIB est amorcé, elle devra agir en baissant les taux pour encourager l'investissement ;

Ø si les écarts d'activité et d'inflation sont nuls et si les anticipations d'inflation sont négligeables, l'autorité devra fixer le taux d'intérêt directeur au niveau du taux d'intérêt réel (2% correspondant à sa moyenne historique).

I.2.3. Les critiques de la Règle de Taylor

Malgré l'apport opérationnel et descriptif de la règle de Taylor et son efficacité à représenter le comportement de la Banque Centrale américaine, elle a fait l'objet d'intenses critiques par divers auteurs.

Premièrement, beaucoup d'économistes ont gardé les coefficients identiques (á=â=0.5), quel que soit le pays, à ceux que Taylor avait utilisé dans le cas des Etats Unis. Or, ces coefficients reposent sur une justification imprécise et n'ont aucune raison d'être égaux pour tous les pays avec des structures économiques différentes (Sidibe, 2012). Taylor montre seulement que son choix est guidé par le fait que le taux d'intérêt observé aux Etats Unis et celui qui est calculé sont presque identiques. Concrètement, son équation traduit les directions de l'inflation et de l'output sur base des coefficients algébriques et les données passées de l'économie américaine entre 1987 et 1992. D'ailleurs, il précise que rien ne permet de déterminer si á devait être plus grand ou plus petit que â.

Dans la perspective où ces règles de conduites préservent leurs caractères normatifs, il est tenu à Taylor (1993) de démontrer que les directions suivies par l'inflation et l'output découlant de ces coefficients égaux, doivent être optimaux.

Deuxièmement, Sachs (1996) a montré que l'introduction d'une anticipation d'inflation conduit à un rapprochement du comportement des Banques Centrales qui doivent par conséquent agir à titre préventif, puisque l'inflation cible prend des taux variant selon les phases conjoncturelles. En outre, pour décrire la politique de lissage des taux d'intérêt4(*), Sachs (1996) a montré aussi que l'introduction des taux d'intérêts retardés (lissage du taux d'intérêt) permet de réduire la volatilité de l'inflation et de l'output et aussi des taux d'intérêts courants.

Clarida et al. (1998) ont obtenu un coefficient relativement élevé associé au taux d'intérêt retardé, ce qui indiquerait que le paramètre de lissage des taux d'intérêt entre significativement dans les règles de Taylor pour les Banques Centrales sous l'étude.

Enfin, d'autres auteurs comme Levin et al. (1999), convergent sur l'idée de Sachs (1996) selon laquelle l'introduction du taux d'intérêt retardé à la règlede Taylor contribue à la déduction de la production, de l'inflation et des taux d'intérêts. Taylor (1999) a ajouté que les règles simples, en particulier les règles de Taylor (1993), se comportent bien puisqu'elles sont moins sensibles à l'incertitude inhérente aux modèles que les règles complexes.

Rudedush et Svensson (1999) et Ball (1999) ont conclu que les règles qui incluent un terme de lissage des taux aboutissent donc aux résultats médiocres et même parfois instables dans les modèles à attentes adaptives.

Quant à Alvarez, Lucas et Weber (2001), ils ont conclu qu'une règle simple peut produire des résultats instables dans un modèle où les marchés financiers sont segmentés. Ils convergent sur le fait que ces règles simples sont peu robustes en se référant aux marchés financiers et les nombres de frictions qui en découlent. Il est donc souhaitable, pour les autorités monétaires, d'être prudentes lorsqu'elles font recours à la règle de Taylor pour guider leurs décisions.

* 4Le lissage du taux d'intérêt est un aménagement de la règle de Taylor. Adopté par Clarida et al. (1998) sur des données allemandes et par Verdelhan (1998) sur des données des pays de la zone euro, le lissage part de l'hypothèse qu'une Banque Centrale à tendance à lisser les modifications de taux d'intérêt afin d'éviter une instabilité des taux pouvant entamer la confiance des agents économiques.

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