C-L'implication du système éducatif et
confessionnel
Il va falloir mobiliser les enseignants, grâce à
des moyens renforcés, dans leur rôle d'éveilleurs des
consciences de la jeunesse. Il faut aussi ajouter l'attention renforcée
qui doit être portée aux conditions d'incarcération, trop
souvent foyer de radicalisation des délinquants. Il est enfin
indispensable que les représentants légaux des organisations
islamiques dans chaque pays soient aidés pour qu'ils puissent mieux
dénoncer l'imposture de ceux qui détournent gravement le sens de
leur religion.
Bien entendu la réalisation de tous ces projets ne
pourra se faire si le pays en question ne se donne pas les moyens et ne les met
pas à la disposition des différentes institutions
concernées.
D'autres remèdes non létaux peuvent encore
être utilisés. A travers ces éléments
susmentionnés nous ne visons à être exhaustifs mais
à mettre en exergue les grands procédés pacifiques
auxquels les pays d'Afrique de l'Ouest doivent aussi faire appel pour
redynamiser leur lutte contre le terrorisme islamiste sur leur territoire. En
plus de ces mesures nationales, les États de cette sous-région
doivent s'unir transposer certaines de ces recours à l'échelle
transnationale.
II-L'échelle transnationale
Il s'agit aussi bien pour les pays ouest-africains d'amplifier
des mécanismes sous-régionaux de lutte antiterroriste que de
s'unir à travers des partenariats avec les autres entités des
régions et sous-régions du monde.
A-Le renforcement du dispositif et de la stratégie
de renseignement
Dans tous les cas, l'un des dénominateurs communs entre
différents pays doit relever du renseignement extraterritorial
renforcé, de l'action préemptive face à de dangereux
groupes armés, non homogènes et mobiles. Il n'y a pas mieux
d'anticiper qu'en récoltant les réalités diverses de
chaque État de la sous-région. Par ailleurs, l'échange
d'expérience entre les services ouest-africains,
119
africains, européens, américains doit compter
parmi les priorités. Pour cela, il va falloir à l'Afrique
sub-saharienne élaborer ses doctrines nationales à l'instar de la
plupart des grandes puissances et surtout concrétiser la mise en oeuvre
de sa stratégie multinationale antiterroriste à travers un
mécanisme rapide d'alerte de l'Afrique de l'Ouest qui permettra
de collecter et d'analyser les informations pour une alerte et une
réaction rapide et appropriée.
La possibilité d'organiser un sommet bipartite entre la
CEEAC et la CEDEAO « pour adopter une stratégie commune de lutte
contre Boko Haram »174 doit aussi être
concrétisée. Dans un champ plus élargi, le Conseil de Paix
et de Sécurité de l'Union Africaine (CPS)175 doit
réellement assurer la mise en oeuvre de la Politique commune africaine
de défense et de sécurité, la promotion de programmes pour
la prévention structurelle des conflits, la coordination,
l'harmonisation et la promotion des programmes de paix et de
sécurité en Afrique, l'opérationnalisation de
l'architecture africaine de paix et de sécurité
(APSA)176.
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