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Le cadre juridique de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest

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par Akpélé Aimé Timalelo KOUASSI
Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr - Master 2 Droit international public 2017
  

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Section 2 : Du détournement de la lutte antiterroriste à d'autres fins

La lutte antiterroriste ces dernières décennies constitue un alibi utilisé par les États à travers le monde pour justifier des actions répréhensibles en temps normal. A l'instar des autres régions d'Afrique, force est de constater l'utilisation de ce label antiterroriste en Afrique de l'Ouest comme un moyen anti-démocratique pour mater les contestations sociales (I) et bafouer certains droits fondamentaux reconnus à tout être humain (II).

I- Un moyen anti démocratique contre le mouvement social

Dans toute société dite « démocratique », le pouvoir appartient au peuple. Celui-ci doit pouvoir librement s'exprimer, contester les décisions lorsqu'il s'estime lésé. Il est clair qu'un ou plusieurs manifestations peuvent intervenir au cours de manifestations populaires et jeter l'opprobre sur les autorités. Mais il incombe aux dites autorités de garantir la sécurité de leurs citoyens. Or, l'appareil répressif dans la plupart des pays ouest-africains s'est érigé en organe ayant pour but de « museler » l'opposition (A) et par conséquent de légaliser l'illégalité (B).

A-Un moyen pour « museler » l'opposition

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Tout d'abord, la définition de l'acte terroriste est très large dans la Convention de l'OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme. En effet, les dispositions relatives au contrôle et à la collecte de données sur les éléments et les groupes terroristes, comme par exemple l'article article 4 (b) et (e), peuvent porter atteintes en droit au respect de la vie privée si les États en profitent pour étendre ce contrôle aux groupes d'oppositions158.

D'ailleurs il faut rappeler que la tendance, dans un certain nombre de pays africains, est à l'adoption de législations comportant une définition de l'acte terroriste particulièrement vague. Ces définitions ambiguës permettraient de criminaliser des formes légitimes d'exercice de libertés fondamentales si chères aux organismes de la société civile comme le droit à la liberté d'association et d'expression, d'opposition politique ou sociale pacifique , ainsi que d'autres actes licites.

En côte d'ivoire par exemple, ce texte donne en effet beaucoup plus de pouvoir aux forces de l'ordre, et avec très peu de contrôle159. Impossible, par exemple, de savoir qui est écouté et si ces écoutes sont fondées sur de bonnes raisons. De surcroît, tout cela n'est évidemment pas rendu public, ni ordonné par un juge. A contrario, dans le cas où le juge aurait donné l'aval d'effectuer une telle procédure, l'on peut douter de l'indépendance du système judiciaire fortement à la solde des entités dirigeantes.

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