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Le cadre juridique de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest

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par Akpélé Aimé Timalelo KOUASSI
Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr - Master 2 Droit international public 2017
  

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Conclusion du chapitre

Les pays ouest-africains se sont accaparés les différentes exhortations des Nations Unies, de l'Union Africaine ainsi que d'autres organisations internationales en ce qui concerne l'adoption d'instruments juridiques de lutte contre le terrorisme. Ces initiatives internes sont déjà là de bonnes avancées même s'il a malheureusement fallu pour certains États la survenance d'évènements tragiques pour assister à l'entrée en vigueur de nouvelles normes dans leur ordonnancement juridique interne. Ils devraient plus s'atteler à anticiper et surtout à adapter leur dispositif vu le caractère fluctuant de cette pieuvre qu'est le terrorisme.

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Conclusion de la partie

L'analyse suivie tout au long de cette première partie montre bien une évolution remarquable de la lutte antiterroriste en Afrique de l'Ouest depuis les incitations universelles jusqu'aux décisions prises individuellement dans chacun des États de cette sous-région. Au lendemain de l'attentat de septembre 2001, l'ONU sous l'impulsion des États-Unis va adopter un nombre important de résolutions parmi lesquelles la résolution 1373 du Conseil de sécurité qui va appeler les États Membres à mettre en oeuvre un certain nombre de mesures conçues pour renforcer leur capacité juridique et institutionnelle de lutte contre les activités terroristes. Ces résolutions vont aboutir à l'adoption de conventions internationales diverses traitant de la lutte contre le terrorisme aussi bien au sens strict que concernant les infractions connexes répertoriées dans la catégorie de la criminalité internationale. Le suivi des initiatives des États est assuré par le Comité contre le terrorisme qui s'est jusque-là atteler à renforcer l'aptitude des États Membres des Nations Unies à empêcher les actes de terrorisme à l'intérieur de leurs frontières et dans l'ensemble des régions. Des rapports sont fréquemment émis par les différents États à destination de cette instance. Tout ce mécanisme mis en place, comme nous avons pu voir dans nos recherches, va impacter des stratégies à un échelon régional pour finir par des dispositifs pris par chaque État sur son territoire de compétence. Les États ouest-africains ont compris les besoins de la discipline en matière de lutte contre la nébuleuse terroriste. Contrairement aux années antérieures, la plupart de ces États ont mis en place des régimes juridiques dédiés exclusivement à la prévention qu'à la répression du terrorisme.

Cependant, sans remettre en cause la bonne foi de ces États subsahariens, le fait qu'il croule sous le poids de plusieurs normes à la fois, mérite de nous questionner quant aux effets de ces normes. Sont-elles pour l'instant faibles, positives ou inadéquates au contexte de ces États ou bien sont-elles juste été prises pour faire plaisir aux partenaires et bailleurs de fonds ?

Les réponses de ces préoccupations nous renvoient à approfondir notre analyse en ce qui concerne les effets de l'ordonnancement juridique international, régional, sous-régional et interne auxquels les États ouest-africains sont liés.

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Deuxième partie : Les répercussions de cet ordonnancement juridique

Nous avons pu voir dans la première partie de notre recherche un ensemble de normes juridiques répertoriées entre celles émises par les Nations Unies, les organisations internationales, les organisations régionales et sous-régionales, et celles des États de l'Afrique de l'Ouest. On note même des recoupements entre ces différentes normes en ce sens que des normes émises par l'ONU ont été plus ou moins reprises par toutes les organisations internationales au bas de l'échelle sur la scène internationale jusqu'aux États souverains liés en tant que parties.

Il ne fait l'objet d'aucun doute que cet ordonnancement juridique affiche des ambitions fortes de lutter contre le terrorisme, aussi bien s'agissant de l'acte terroriste au sens strict du terme que de toute autre action ou activité connexe à celui-ci. Certes l'investissement des pays ouest-africains en optant pour la mise en place d'un système normatif reconnu doit être grandement salué et servir d'exemple pour les autres régions du continent. D'ailleurs, en faisant une lecture des rapports des pays comme le Burkina Faso et le Nigéria au Comité des Nations Unies de lutte contre le terrorisme142 , l'on peut se rendre compte des efforts considérables que fournissent ces États pour prévenir mais aussi pour neutraliser143 de manière énergique les menées terroristes lorsque celles-ci viennent à survenir sur leur territoire. C'est aussi là l'une des tâches du cadre juridique en matière antiterroriste de ces États. Il incombe en effet à l'État de définir un ensemble de règles qui rentrent en ligne de compte pour l'utilisation de la violence légitime face à des actes dénudés de toute humanité que constituent les attentats terroristes.

Mais face à ce pouvoir qui est laissé souverainement à chaque État, l'on pourrait se demander si sa mise en oeuvre respecte les règles reconnues dans toute société qui se veut démocratique. Dès lors, nous en venons à soulever la problématique suivante : Quels sont les impacts du cadre juridique ouest-africain de lutte antiterroriste sur les citoyens ? A travers la mise en application de ces normes par les instances étatiques au sein de leur territoire, tout observateur averti peut-il conclure en leur efficacité et leur efficience ? Ne sont-elles pas parfois détournées de leur objectif ? Enfin, pourrait-on avoir recourir à d'autres procédés aussi bien pour circonscrire la menace terroriste que pour maximiser l'option offerte par ce cadre juridique ?

Répondre à ces problèmes va nous conduire à analyser la question de l'efficacité et de l'efficience de cet arsenal juridique ouest-africain (Chapitre 1), pour ensuite parvenir au fait que le recours à des outils complémentaires au droit est vraiment nécessaire (Chapitre 2).

142 Rapport du Burkina Faso et du Nigeria sur la mise en oeuvre de la résolution 1624 (2005) du Conseil de sécurité concernant la lutte contre le terrorisme (voir annexe)

143 Intervention des forces spéciales ivoiriennes

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille