Le cadre juridique de la lutte contre le terrorisme en
Afrique de l'Ouest
Mémoire présenté par le Sous-lieutenant
Akpélé Aimé Timalelo KOUASSI
Sous la direction de Monsieur Ronan DOARÉ,
Direction Générale de l'Enseignement Et de
la Recherche
Filière Sciences Sociales et
Politiques
PROMOTION CHEF D'ESCADRONS DE NEUCHEZE
Maître de conférences de droit public et directeur
du Centre de Recherches des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan
(CREC)
Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr
Filière Sciences Sociales et Politiques
Majeure Droit
Sous-lieutenant Akpélé Aimé Timalelo
KOUASSI
Le cadre juridique de la lutte contre le terrorisme en
Afrique de l'Ouest
Sous la direction de Monsieur Ronan DOARÉ
Date de soutenance : 4 janvier 2017
Membres du jury : Général d'Armée
WATIN-AUGOUARD Commissaire Principal RICHARD Monsieur Ronan DOARÉ
Fiche de présentation
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Option : Droit international
Sujet du mémoire : Le cadre juridique de
la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest
Rédacteur : Sous-lieutenant
Akpélé Aimé Timalelo KOUASSI
Directeur du séminaire : Monsieur Ronan
DOARÉ, Maître de conférences
Directeur de mémoire : Monsieur Ronan
DOARÉ, Maître de conférences
Date de soutenance : 4 janvier 2017
Composition du jury : Général
d'Armée WATIN-AUGOUARD, Commissaire Principal RICHARD, Monsieur Ronan
DOARÉ
Résumé du mémoire :
A partir de notre thème de recherche intitulé
« le cadre juridique de la lutte contre le terrorisme en Afrique
de l'Ouest », nous avons axé notre analyse sur le corpus
juridique des pays de cette région, dans un premier temps, sous ses
aspects théoriques, pour, ensuite, nous appesantir sur ses implications
pragmatiques à l'égard des citoyens et des institutions.
Précisons que l'Afrique de l'Ouest est géographiquement
composée de quinze États. Ce serait quand même nous
disperser en nous étalant sur le système juridique de tous ces
quinze États bien que sur d'autres thèmes l'on pourrait abonder
dans ce sens.
Néanmoins pour une analyse plus en phase avec les
réalités liées au terrorisme nous avons jugé bon,
tout au long de notre mémoire, de nous occuper des pays ouest-africains
déjà frappés par des attaques terroristes sur leur sol. Il
s'agit notamment de la Côte d'Ivoire, du Niger, du Mali, du Nigeria.
Figure, toutefois, non sans raison valable le Ghana. Ce pays, en effet, bien
que n'ayant pas été touché par ce phénomène
se trouve à proximité de pays ayant été
agressés. Il est clair que sa réaction sécuritaire a
dû s'adapter à cette menace qui s'en approche de plus en plus.
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Ainsi, l'élaboration de notre mémoire s'est
appuyée sur deux parties.
Il a consisté d'une part à étudier
l'ensemble des textes internationaux, régionaux qui ont posé les
bases juridiques de la lutte antiterroriste en Afrique de l'Ouest. Par la
suite, cette impulsion va donner naissance à l'adoption d'instruments
juridiques ouest-africains et nationaux contre le terrorisme. A portée
générale, ces dits instruments tendent de plus en plus à
travers les réformes des pays de cette sous-région à
traiter spécifiquement du terrorisme. Cela ne signifie pas un
délaissement par les États des enjeux liés à la
criminalité organisée.
D'ailleurs des dispositions adoptées à l'origine
afin de contenir le terrorisme, prennent aussi ce problème en compte.
D'autre part, notre deuxième axe a consisté
à nous interroger sur les corollaires de la tendance des pays d'Afrique
de l'Ouest d'avoir opté pour le droit comme fondement en décidant
de combattre ce mal profond.
Cette étude a été suscitée par le
constat étonnant de l'existence que d'un nombre très
limité d'écrits relatifs aux législations antiterroristes
sub-sahariennes. Et même quand ils existent d'ailleurs, force est de se
rendre compte qu'ils sont obsolètes.
Notre mémoire s'inscrit justement dans un souci
d'actualisation de la doctrine à propos de ce sujet très
préoccupant.
Pour être plus concis, il faut retenir que notre premier
volet d'investigation a permis de voir que de bonnes initiatives ont
été menées par les pays ouest-africains sous la pression
diplomatique, politique et aussi juridique de l'ONU et de l'OUA. En effet, ces
pays en plus d'avoir adopté de manière collective des normes
juridiques d'inspiration onusienne ont eux-mêmes plus ou moins
nationalisé la stratégie mondiale de lutte antiterroriste en
établissant des régimes juridiques spécifiques en la
matière sur leur territoire de compétence.
D'ailleurs, bien avant les évènements de
septembre 2001, les Conventions de la CEDEAO régissant respectivement
l'extradition et l'entraide judiciaire avaient anticipé les bases de
coopération juridique dans le combat contre le terrorisme.
Cependant, la plupart des récentes lois adoptées
par ces États représentent la réaction de ceux-ci contre
les actes odieux commis contre des civils sur leur territoire. Adopter les
règles qui s'imposent doit plutôt devenir leur réflexe et
non uniquement une pseudo solution de circonstance suite à des pertes en
vies humaines.
C'est justement du fait de cette attitude attentiste des
gouvernements ouest-africains que
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nous avons cherché à savoir si cette technique de
« médecin après la mort » était
nécessaire. Sans équivoque, les mesures prises demeurent non
négligeables mais elles ne peuvent pas, à elles seules,
régler le problème s'afférant à cette menace.
De même, force a été de constater la
commission par les instances dirigeantes de ces États de dérives
flagrantes avec pour justification « la lutte contre le terrorisme
».
Toute démocratie, au sens propre du terme, pour le
respect du peuple qui constitue son entité suprême se doit, en
prétendant garantir la sécurité, de toujours veiller au
respect scrupuleux des droits de l'Homme.
Par ailleurs, dans cette même partie, nous avons
souligné le fait que le droit à lui seul ne peut suffire pour
aider les initiatives de ces gouvernements à éradiquer le
terrorisme. Des moyens pacifiques basés sur une approche socio-politique
doivent être utilisés en complément de ces instruments
juridiques. La radicalisation, justement, se résout mieux par un suivi
psychologique que par de l'incarcération. Au pacifisme, il faut aussi
prévoir tous les cas de figure comme la possibilité de
l'échec ou de l'inefficacité de cette voie. Dès lors, le
recours à la force, à travers les forces de l'ordre mais aussi
par le déploiement de militaires en appui aux pays frères, va
consister la dernière solution pour les pays africains dans leur
volonté de résorber ce cancer à l'image de ce que
représente le pourvoi en cassation si l'on devait transposer ce recours
en terme juridique.
Toutefois, nos points de vue sur cette chronologie des
différentes solutions qu'elles soient juridiques, socio-politiques ou
militaires ne doivent pas être perçus que de manière
juridique. Effectivement, face à la barbarie du terrorisme, il est tout
à fait légitime au besoin de sauver la vie de milliers de
personnes que le langage des armes soit utilisé comme le premier
recours.
Mots clés : Afrique, Afrique de
l'Ouest, États ouest-africains, lutte contre le terrorisme, lois,
terrorisme, radicalisation, droit, dérives, fondamentalisme
islamiste.
Executive summary
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Option : International Law
Dissertation subject : The legal framework of
the fight against terrorism in West Africa
Author : Second-lieutenant Akpélé
Aimé Timalelo KOUASSI
Head of seminar : Mister Ronan DOARÉ
Dissertation director : Mister Ronan
DOARÉ
Day of defense : January,4th 2017
Jury : Army General WATIN-AUGOUARD, Senior
Commissionner RICHARD, Mister Ronan DOARÉ
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