WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Profil épidemioclinique, thérapeutique et évolutif de l'ictère néonatal à  l'hôpital provincial général de référence Sendwe du janvier à  décembre 2017


par Joseph Diangienda Mbulu
Université de Lubumbashi - Docteur en Médecine 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE VI DISCUSSIONS ET COMMENTAIRES

I. LA FREQUENCE HOSPITALIERE DE L'ICTERE NEONATAL

Sur un total de 1001 nouveau-nés, nous avons enregistré dans notre serie 236 cas, soit une fréquence hospitalière de 23.57%.

> Ce résultat se rapproche de ceux trouvés par :

V' BARKAT, en 2003 à rabat(Maroc) (26.3%) [12].

V' RIMBAUD, en 2005 à Grenoble (France) (20.9%) [37].

V' HASSNA TAIRAN, en 2009, Rabat (Maroc) (25.2%) [5].

V' SAOUDI F. en 2011, au Caire (Egypte) (27%) [38].

> Cependant, il est supérieur à ceux rapportés par :

V' MONGA KALENGA, en 2010 à Lubumbashi (RDC) qui avait trouvé 17.7% avec un échantillon de 51 cas sur 297 nouveau-nés concernés pour une période d'étude de 9 mois. ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'elle a travaillé sur l'ictère à bilirubine indirect seulement ; la taille de son échantillon et la durée d'étude étant réduites par rapport aux nôtres, mais aussi le type d'étude qui était prospective transversale [13].

V' OZKAN H. en 2008 à Bamako(Mali) : 19.5%, ceci pourrait être dû à un faible échantillon de 310 cas sur 1583 nouveau nés, malgré une période d'étude de 2 ans [39].

V' KABAMBA MUKUKU, en 2014 à Mbuji-Mayi (RDC) qui avait obtenu une fréquence de 4,9%, cette infériorité s'expliquerait par le fait que celui-ci a travaillé uniquement sur l'ictère pathologique dont la survenu est rarissime avec un taux annuel de 24 cas [40]. Alors que nous par contre, avons travaillé sur tous les ictères.

> En outre des taux supérieurs sont rapportés dans les séries de KHARTOOM et RFFIONG qui ont respectivement trouvé 35% et 32% [41].

54 | P a g e

II. CARACTERISTIQUES SOCIO DEMOGRAPHIQUES

a. Le Sexe

Une légère prédominance masculine a été notée dans notre série avec un sexe ratio de 1,13 ; Même constat fait par MONGA KALENGA avec un sexe ratio de 1.04 et BARKAT et all soit un sexe ratio de 1.3 [12].

b. La Commune de provenance

La commune de Kampemba était la plus représentée avec 26,27%. Cette fréquence s'expliquerait d'une part par la proximité géographique et l'accessibilité facile aux soins, d'autre part le fait que l'hôpital SENDWE est une structure sanitaire de référence par excellence. Nos résultats rejoignent ceux rapportés par CHOLA CHEMBO en 2014, soit 25% [41].

III. CARACTERISTIQUES CLINIQUES

1) L'âge maternel

La tranche d'âge maternel de 25 à 31 ans était dominante, soit 29.23% avec un minimum de 15 ans, un maximum de 45 ans et une moyenne de 28.85 #177; 3.39 ans alors que l'étude de BERKOUD NAIMA en Algérie (2016) a trouvé que l'âge maternel moyen est de 24 ans [42]. Nos résultats peuvent s'expliquer par le fait que la tranche d'âge correspond à l'âge de la procréation avec une activité sexuelle intense.

2) Les consultations prénatales

Notre étude a révélé que 86,44% des mères ont suivi les consultations prénatales. Cette fréquence est approximative à celle trouvée par MBO LESELEBE, soit 84 % [43]. Mais elle est largement supérieur à l'étude de BARKAT et all. qui ont rapporté 32 %. L'étude de MONGA KALENGA avait rapporté aussi un taux élevé, soit 96,1 % des cas. Ceci s'expliquerait par le fait que la majorité des femmes soient informées sur l'importance des consultations prénatales et les complications lors de l'accouchement.

3) Antécédent d'IUG

Nous avons enregistré 48.09% des mères avec antécédent d'infection urogénitale au troisième trimestre de la grossesse contre 18% dans l'étude de MBO LESELEBE. Ceci peut s'expliquer par le fait que l'IUG au 3ème trimestre peut favoriser une infection néonatale qui sera responsable de l'ictère chez le nouveau-né.

4) 55 | P a g e

Maturité

Dans notre série, les prématurés ont représentés 33,05% soit 78 cas contre 69 ,95% soit 158 nouveau-nés à terme. Ces résultats se rapprochent de ceux de KABENGELA KABAMBA en 2015 à Lubumbashi et BARKAT au Maroc en 2003 qui ont trouvés respectivement : 22,13% des prématurés soit 15 sur 71 cas contre 78,8% des nouveau-nés à terme soit 56/71 cas [44]. Et 40% des prématurés contre 60% des nouveau-nés à terme. Ils se conforment aussi au rapport de la société suisse de néonatologie de mai 2006 qui a rapporté qu'environ 60 % des nouveau-nés à terme présentent l'ictère dans leurs premiers jours de vie.

5) Antécédent d'ictère néonatal dans la fratrie

Dans 4,1% des cas, nous avons noté les antécédents d'ictère néonatal dans la fratrie, ce qui nous rapproche des travaux de MAUD BELLAVARY et de SAOUDI F qui ont trouvé respectivement 4% et 5% des cas [7, 38].

6) Type d'accouchement

Plusieurs études ont montré que le clampage tardif du cordon et les extractions instrumentales par forceps ou ventouse sont des facteurs favorisants reconnus de l'ictère néonatal. Les extractions instrumentales étant peut-être à l'origine d'une stimulation de l'hème-oxygénase liée au stress [45]. L'utilisation d'ocytocine au cours du travail augmente l'incidence de l'hyper bilirubinémie néonatale [46-48]. Mais il existe une controverse [49] et le mécanisme en cause n'est pas bien défini. L'anesthésie péridurale surtout avec l'utilisation de xylocaïne est aussi incriminée [50].

Des taux relativement importants des accouchements par voie basse sont marqués dans notre étude soit 58.47 % et 68 césarienne soit 28.81 %

7) APGAR et réanimation néonatale

33.9% des nouveau-nés avaient un APGAR déprimé et ont bénéficié de ce fait d'une réanimation néonatale. Ce résultat est supérieur à celui rapporté par KABAMBA M. et MONGA KALENGA qui ont trouvé respectivement 12,5% et 5,9% des cas avec APGAR déprimé. La différence ainsi constaté peut s'expliquer par le fait que notre échantillon contenait plus des prématurés que les leurs (33.5%). Le lien entre ictère et APGAR déprimé peut s'expliquer par le fait que ce dernier traduit une hypoxémie, qui est reconnue comme facteur favorisant l'ictère.

8) 56 | P a g e

Poids de naissance

Dans notre série, 45.76% des cas avaient un faible poids de naissance.

Ceci peut s'expliquer par le fait que la plupart étaient prématurés et donc, présentant une immaturité hépatique les exposant à l'ictère.

9) Age d'apparition de l'ictère

L'ictère néonatal était plus d'apparition tardive (> 48h) dans 47,66% et d'apparition précoce (premières 24 h) dans 9,36% des cas. L'étude de HASSNA TAIRAN évoque un taux de 92.3 % d'ictère d'apparition entre 36h et une semaine ; KABAMBA M. : ictère avant 48h avec un taux de 31,2% ; entre 3ème et 4ème jour avec un taux de 48% des cas et MONGA KALENGA : 39,2% au 3ème jour de vie, nous pensons que c'est l'intervalle des temps qui explique ces différences.

10) Mode d'alimentation

Dans notre série L'allaitement au lait maternel était prédominant suivi de l'allaitement mixte avec respectivement 82.05% et 16.67% des cas. Ce taux élevé se conforme aux objectifs du programme national de nutrition (PRONANUT) qui lutte pour un allaitement maternel exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois. Ceci rejoint des multiples études qui ont démontré au cours des 25 dernières années une forte association entre l'allaitement maternel et l'hyper bilirubinémie du nouveau-né [51]. L'étude de Schneider met en évidence un risque 3 fois plus important pour les nouveau-nés recevant un allaitement maternel d'avoir une BT >12 mg/dl par rapport aux enfants recevant un allaitement artificiel, et 6 fois plus important d'avoir une BT >15mg/dl [52].

11) Les Facteurs de risque

La souffrance foetale et néo-natale a été retenue par certains auteurs, comme facteur favorisant la survenue de l'ictère nucléaire [53]. L'apparition des facteurs favorisant a été remarqué dans 39.98% des cas : l'asphyxie périnatale dans 12.29%, les bosses sero-sanguines et hématomes dans 11.86%, et en fin l'hypothermie est survenue dans 2.97% seulement.

12) Les étiologies

L'ictère était physiologique dans 51,27% des cas, résultat semblable à celui de ABDULAZIZ et all. qui a trouvé l'ictère physiologique dans 53,9% des cas (129/239) [54]. Concernant l'ictère pathologique, les infections ont occupé la 1ère place dans notre série, suivies des incompatibilités matérno-foetales soient respectivement 24,15% et 13,56% des cas. Ce

57 | P a g e

constat est similaire à celui fait par CHOLA CHEMBO en 2015, soit 53,7% et 27,8%. Les causes indéterminées représentent 11,02% dans notre étude.

13) Signes cliniques associés

Nous avons constaté que 25.42% des cas étaient associés à la fièvre ; 7.20% à la pâleur alors que les selles décolorés sont apparus seulement dans 1.69% et l'hépatomégalie dans 0.42% des cas contrairement au travail de HASSNA TAIRAN qui avait trouvé les anomalies neurologiques dans 45,7% des cas ; à l'étude de MONGA Joséphine qui avait trouvé la pâleur avec 15,7% et à celle de KABAMBA M. qui avait trouvé le même signe pâleur cutanéomuqueux à 100% des cas, ce qui était normal puisqu'il avait travaillé sur l'ictère pathologique.

IV. CARACTERISTIQUES PARACLINIQUES

1) le groupe sanguin maternel et du nouveau-né

Nous avons remarqué au cours de notre étude que la majorité des mères étaient du groupe O avec 38,57% suivi du groupe B avec 16,52%. Ces résultats se rapprochent des ceux trouvés par MONGA KALENGA et MBO LESELEBE qui avaient rapporté respectivement 51% des mères du groupe O suivi du groupe A avec 29% et 44% du groupe O suivi du groupe A avec 20%.

De même que chez les nouveau-nés, le groupe O était fréquent dans 32,2 % suivi du groupe B avec 19.92%, résultats presque similaires à ceux trouvés par MONGA Joséphine : 43,1% des nouveau-nés du groupe O, suivi du groupe B avec 27,5% et SAOUDI F. : 52% du groupe O suivi du groupe A soit 38%.

2) le groupe rhésus maternel et du nouveau-né

Le groupe rhésus positif était prédominant chez les mères tout comme chez les nouveau-nés avec respectivement 94.34% et 98.8 % rejoignant ainsi l'étude de KAFUTI NGOY qui avait rapportée 88,68% des mères rhésus positif [55]. Concernant le sous-groupe rhésus, nos résultats sont approximatifs à ceux de KABENGA KABAMBA réalisée en 2015 qui a rapportée 94.4% des rhésus positif chez les nouveau-nés [44].

3) Les bilirubinémies

Les valeurs de la bilirubinémie indirectes variaient de 0,65 mg/dl à 26,3 avec une moyenne de 8,76 #177; 5,23 mg/dl. Tandis que dans la série de SAOUDI F. la moyenne était de 22,5#177; 5,2 mg/dl. Cette différence se justifie par le fait que son étude concernait les ictères néonatals intenses d'origine indéterminée alors que la nôtre concerne toutes les formes d'ictère.

58 | P a g e

C'est le double de médiane du travail de MONGA Joséphine qui était de 11,56 mg%, qui concernait l'ictère à bilirubine libre.

La bilirubinémie totale fluctuait entre 1,08 et 33,71 mg% avec une moyenne de 11,53 #177; 6,01 mg%. Notre constat se rapproche de celui de OZKAN H et coll. qui rapportait une moyenne de 14,1#177;2,7 mg% et s'éloigne cependant de la recherche de MAUD BEVALLARY qui a rapporté 24 à 26 mg%. Les différences ainsi constatée peuvent s'expliquer par des échantillonnages totalement différents, les types d'études et milieux d'études respectifs, et des critères de sélection différents.

4) Le type d'ictère

Selon la prédominance du type de bilirubine, nous avons ressorti dans notre série que la majorité des nouveau-nés soit 62,29% ont présenté l'ictère à bilirubine indirecte suivi de l'ictère à bilirubine mixte avec 8,90 % ; ceci confirme ce que nous dit la littérature par rapport à la prédominance de l'ictère à bilirubine indirecte [27].

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius