INTRODUCTION
La fertilité ou richesse d'un agro-système se
mesure par sa capacité à produire de manière performante
différents produits utiles à l'homme. Le maintien de cette
performance est vital tandis que sa baisse se traduit par une perte progressive
des rendements. Généralement, par le travail du sol et l'ajout
des substances nutritives, l'agriculteur compense les pertes causées par
les récoltes ou par d'autres facteurs dans le but d'améliorer le
rendement de son agro-système et la production de son travail
(Mbonigaba, 2007).Si cela est savamment réalisé en agriculture
moderne à travers l'emploi des fumures et amendements adéquats et
souvent couteux, l'agriculture traditionnelle pratiquée par la plupart
des ménages ruraux d'Afrique subsaharienne s'appuie sur la
résilience naturelle à travers leur mise en jachère (Kaho
et al, 2011).
Pourtant la pression démographique sur les terres
réduit sensiblement la durée de ces jachères et partant,
la capacité de régénération naturelle de la
fertilité de sols. Cela entretient un processus de dégradation
des sols dont les conséquences sur la sécurité alimentaire
et les revenus des ménages sont graves (Chukwuka et al., 2008).
La recherche des alternatives porteuses de soulagement est très
importante.
Dans un contexte d'insécurité alimentaire, de
réduction de la fertilité des sols et de la hausse des prix des
engrais sur les marchés, il apparait nécessaire d'utiliser pour
l'agriculture les nutriments disponibles et à faible coût (Useni
et al., 2013).Toutefois, selonBado (2002), les engrais minéraux
seuls ne suffisent pas, sur le long terme, à maintenir la
fertilité des sols ou augmenter le rendement des cultures. En effet,
leur utilisation exclusive entraine une augmentation de l'acidité, une
dégradation du statut physique et une baisse de la matière
organique de sol (Boli et Roose, 2000).
Etant donné que le sol n'est pas une ressource
inépuisable, il apparait nécessaire d'envisager des modes des
gestions qui permettent une exploitation rationnelle et durable des terres
(Manlay, 2000). Cette gestion durable du sol signifie que les
prélèvements des cultures doivent être compensés par
des apports, de telle sorte que l'équilibre dynamique soit maintenu.
Face à ces différentes contraintes, la fertilisation organique,
à travers l'utilisation de composts, d'engrais verts, de
légumineuses fixatrices d'azote atmosphérique (Harmand et
Ballé, 2011), de fumier, des fiente (Ganry et al., 2000).
La matière organique joue un rôle traditionnel
et essentiel dans la gestion biologique et durable des sols. Son utilisation
produit des meilleurs résultats lorsqu'elle est combinée à
d'autres pratiques renouvelables : la rotation des cultures ;
l'enfouissement d'engrais verts ; le chaulage ; etc. (Georges K.,
2003). Bien que la matière organique soit approuvée d'influencer
positivement l'écosystème, elle meurt aujourd'hui d'une
utilisation délicate par l'agriculteur.
Par ailleurs, les habitudes alimentaires ont changé
avec la révolution actuelle ; le monde est divisé en mode
d'alimentation (végétarien,...). Toutefois quelles que soit les
différentes tendances, la préférence est que chaque plat
soit accompagné par la soupe d'un légume. La population de
Kalemie n'est pas épargnée de cette réalité, et il
se réalise que la production locale légumière en
général et celle du Gombo en particulier devient
inférieure à la demande de celle-ci, ce qui fait que les produits
soient onéreux jusque-là. Cette situation est due à un
faible rendement de cette culture, malgré l'usage de
variétés améliorées disponibles sur les
marchés locaux et les efforts fournis par les agriculteurs paysans
(Anonyme, 2009).
Parmi les plantes candidates à la fourniture de la
matière première pour l'amendement organique, le
Tithoniadiversifolia a retenu l'attention de plusieurs auteurs. C'est
une espèce rudérale qui produit de grandes quantités de
feuilles facilement décomposables et riches en éléments
nutritifs. Elle se multiplie facilement par graines et par boutures et pousse
spontanément aux alentours des maisons et des routes (Kaho et
al., 2011). Des récentes recherches ont montré que les
biomasses de Tithoniadiversifolia ont augmenté les rendements
du maïs au Kenya (Niang et al., 1996 ; Jamaa et al.,
2000), au Zimbabwe (Jirri et Waddington, 1998), au Malawi (Ganunga et
al., 1998) et au Cameroun (Kaho et al., 2011).
A cette effet, il s'avère impérieux de savoir
plus sur l'influence des matières organiques, comme amendements dans des
sols tropicaux. D'où la nécessité d'orienter la recherche
dans un autre angle, soit la fertilisation et l'amélioration de
propriétés des sols de cultures, avec les techniques abordables
par la population paysanne encore pauvre.
Cette recherche est faite dans l'objectif d'évaluer
la réponse de la culture de Gombo à l'apport de biomasse fraiche
deTithoniadiversifolia, afin d'assurer la sécurité
alimentaire, un problème majeur qui se pose dans nos milieux.
L'objectif visé par cette étude est celui de
contribuer à l'augmentation du rendement du gombo à Kalemie par
l'apport de différentes doses de biomasse fraiche de
Tithoniadiversifolia et de déterminer la dose de ces
dernières qui répondrait mieux à cette culture.
Les hypothèses assignées à cette
étude ont été formulées comme suit : (i)
l'utilisation de la biomasse fraiche de Tithoniadiversifolia
permettait d'accroitre le rendement de Gombo dans le milieu (ii) il existerait
une dose qui influencerait le rendement du gombo à Kalemie. .
Commencé en janvier, l'expérimentation s'est
achevée au mois de mai de l'année 2016 sur le site
expérimental situé dans la ferme de la Faculté des
Sciences Agronomiques de l'Université de Kalemie dans la localité
Amisi, à 22km du centre-ville de Kalemie.
Outre l'introduction et la conclusion ; le
présent travail se subdivise en quatre chapitres dont le premier
est relatif à la revue de la littérature, le second étant
consacré à la méthodologie, le troisième
présente les résultats alors que le quatrième chapitre
présente la discussion.
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