Conclusion
Dans la présente partie, il a été
question de situer tout d'abord le contexte de notre étude, qui est de
pallier au problème du PAPR. Nous avons ainsi montré que la
problématique du PAPR est réelle et que les enjeux
environnementaux et économiques sont importants. Aussi, nous avons dans
une seconde partie analyser le problème du PAPR des signaux
multiporteuses en nous limitant à l'étude de l'OFDM. Nous avons
montré l'incompatibilité entre un fort PAPR et un fonctionnement
énergétique optimal de l'amplificateur de puissance, qui pourtant
consomme le plus d'énergie dans les réseaux sans fil. Enfin, nous
avons donné un bref aperçu des méthodes actuels qui
permettent de faire face au problème du PAPR, ces méthodes sont
à plusieurs égards insuffisantes et ne sont pas optimales. Tout
ceci nous amènent à introduire l'idée de la nouvelle forme
d'onde qui est une combinaison des techniques traditionnelles de
réduction du PAPR (à base d'ajout de signal).
21
CHAPITRE 2
NOUVELLE FORME D'ONDE
Introduction
Dans le premier chapitre, il a été question de
l'incompatibilité entre un fonctionnement de l'amplificateur avec un
rendement maximal et des signaux multi-porteuses à fort PAPR. Aussi
compte tenu des nombreux avantages des signaux multiporteuses, plusieurs
efforts de recherche sont effectués pour pouvoir utiliser ces
modulations en réduisant au maximum leur PAPR. L'objet de ce chapitre
est de détailler une nouvelle forme d'onde qui posséderait tous
les avantages de l'OFDM classique et qui aurait un PAPR très faible.
Dans la présente partie, nous exposerons la nouvelle
forme d'onde multi-porteuse à très faible PAPR. Cette forme
d'onde est une combinaison intelligente de certaines techniques classiques de
réduction de PAPR telles que le clipping et la tone
reservation, et aussi du codage duobinaire qui reduit le spectre par
sous-porteuse de moitié. ?Pour mieux expliquer cette forme
d'onde nous aborderons dans une première partie les techniques de
réduction du PAPR à base d'ajout de signal (le clipping et la
Tone Reservation). Ensuite, dans une seconde partie, nous
étudierons le codage duobinaire. Et enfin dans une troisième
partie,nous introduirons notre technique de réduction de PAPR. Cette
technique garantit non seulement une réduction considérable du
PAPR mais aussi une efficacité spectrale et des performances identiques
à l'OFDM classique.
2.1 Techniques de réduction du PAPR
Nous n'éffectuerons pas ici une étude
exhaustive des techniques de réduction du PAPR rencontrées dans
la littérature, mais nous donnerons un bref aperçu de ces
techniques
- 22 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
en faisant le détail des techniques d'ajout de signal,
parce que c'est sur ces techniques que sera notre contribution.
Il existe plusieurs techniques de réduction du PAPR
que l'on peut regrouper en trois classes principales :
· les techniques probabilistes qui sont des
méthodes ou techniques de réduction du PAPR à
représentations multiples du signal et qui ont l'inconvénient de
ne pas être à compatibilité descendante1. On
peut citer entre autres le "random phasor" (RP), le "selective
scambling", ou le "selective mapping" (SLM), les "Partial
Transmit Sequences" (PTS), ou les techniques d'"optimisation de phase",
etc [7].
· les techniques de codage sont des techniques de
réduction du PAPR qui utilisent des formes particulières de
codage afin d'éviter la transmission des symboles qui présentent
un PAPR élevé. Tout comme, les techniques probabilistes, elles
ont l'inconvénient de ne pas être à compatibilité
descendante.[7]
· les techniques d'"ajouts de signal" consistent
à ajouter un ou plusieurs signaux appelés "signaux additionnels"
ou "signaux de réduction du PAPR" ou encore "signaux correctionnels" au
signal d'origine pour atténuer au maximum les variations d'amplitude.
Ces techniques sont intéressantes dans la mesure où elles peuvent
être à compatibilité descendante [7].
2.1.1 Techniques d'ajout de signal
Comme leur nom l'indique, les techniques "ajout de signal"
consistent à ajouter un ou plusieurs signaux appelés "signaux
additionnels" au signal original (en général large bande et
à fort PAPR) pour atténuer au maximum ses variations d'amplitude.
Comme exemples de techniques d'ajout de signal traditionnelles, nous avons la
Constellation Extension, la Tone Reservation,[7] . . . Mais
bien qu'il ne soit pas aussi trivial, le clipping sous toutes ses
formes est une technique d'"ajout de signal" de réduction du PAPR. Le
clipping est une technique de "distorsion" et dans le chapitre 4 de sa
thèse, Désiré Guel a montré que toute technique de
"distorsion" pouvait être formulée comme une technique "ajout de
signal", le clipping y compris [7]. Dans cette section, nous
étudierons deux techniques d'ajout de signal qui sont le
clipping et la Tone reservation, toutes deux seront
utilisées dans la nouvelle forme d'onde.
Principe général du
clipping
Le clipping dans sa forme la plus simple consiste
à un écrêtage de l'amplitude du signal à un seuil
prédéterminé. Ce procédé a donc pour effet
de diminuer la variation
1Les méthodes à compatibilité
descendantes n'ont pas besoin d'une modification architecturale majeure pour
leur implémentation.
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
de puissance du signal. La fonction d'écrêtage
g[r] du clipping classique qui agit sur l'amplitude
r des signaux s'écrit:
{ r si r =
A
g(r) = (II.1) A si r
A
A étant le seuil de clipping. Le signal
résultant est dégradé et n'aura pas les performances
"d'avant clipping" à la réception. Cette technique a
été proposée dès le début de la mise en
oeuvre de l'OFDM terrestre (DVB-T), dans les années 1997 [7]. De plus,
la saturation étant elle-même une opération
non-linéaire dont les défauts sous-jacents sont les suivants :
· remontée des lobes secondaires à cause
des produits d'intermodulation ce qui génère un bruit hors de la
bande utile du signal, encore appélé bruit Out Of Band (OOB).
· Génération de bruit dans la bande utile:
bruit qui correspond aux différents termes d'intermodulation qui tombent
dans la bande utile, encore appelé bruit In Band (IB).
Pour s'en rendre compte, nous modéliserons l'effet du
clipping qui est non-linéaire et sans mémoire, par une
transformation polynomiale, représentée comme suit:
y(x) = f0 + f1x+...+
fNxN (II.2)
où x représente le signal OFDM à
écrêter. Dans notre cas x est un signal OFDM, qui est un
multiplex de porteuses orthogonales. L'équivalent passe-bas d'un signal
OFDM est exprimé comme suit:
x(t) =
|
N-1
?
k=0
|
Ikei2ðk t T,0 =
t <T (II.3)
|
- 23 -
où Ik sont les symboles de donnée,
N est le nombre de sous-porteuses et T la durée du
bloc OFDM. En considérant les deux équations II.2 et II.3, on
comprend mieux l'apparition des termes d'intermodulations et des harmoniques.
Un filtre sélectif en fréquence situé juste après
l'écrêtage peut réduire considérablement le bruit
OOB. Par contre l'élimination du bruit à l'intérieur de la
bande est beaucoup plus subtile mais peut se faire au moyen du filtrage
FFT/IFFT.
- 24 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.1: Distorsions engendrées par le clipping:
remontées des composantes out of band.
La figure 2.1 représente le spectre de l'OFDM avant et
après le clipping. On remarque une remontée des parties OOB hors
bande utile (le signal utile est situé dans la bande
[-20 , 20]). Ceci est dû à la remontée des
lobes secondaires des sinus cardinaux qui constituent le spectre du signal OFM,
ces différentes rémontées se traduisent par une
augmentation de l'ACPR. Ainsi, pour combattre cet effet, l'opération de
clipping est toujours associée à une opération de
filtrage: on parle de clipping andfiltering. Ce filtrage peut etre
effectué par des filtres à base de FFT/IFFT [7]. Le clipping
classique, par écrêtage simple n'est pas la seule forme de
clipping, il existe d'autres manières d'éffectuer le clipping
comme en témoigne la Figure 2.2 tirée de [7].
- 25 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.2: Différentes manières
d'éffectuer le clipping
Nous pouvons appercevoir dans la Figure 2.2 que d'autres
fonctions d'écrêtage beaucoup plus complexes peuvent servir
à dimunier la dynamique du signal OFDM. Dans le cadre de ce stage, nous
utiliserons uniquement le "clipping classique" parce qu'il est le
moins complexe.
2.1.2 Tone Reservation
Cette méthode consiste à réserver un
nombre de sous-porteuses du signal OFDM sur lesquelles sera ajoutée de
l'information pour modifier le signal temporel, de sorte à diminuer la
dynamique de son enveloppe.
- 26 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.3: Schéma du principe de la Tone
Reservation.
Dans cette méthode qui est décrite par la Figure
2.3, l'émetteur et le récepteur s'accordent sur le nombre et les
positions des sous-porteuses qui sont réservées pour porter le
signal correcteur susceptible de diminuer le PAPR d'ou l'appellation de la
méthode : tone reservation. De façon
générale, le principe de la tone reservation est comme
suit:
Soit X = [ X0,. . . ,
XN-1] le vecteur des symboles de
données à partir duquel est généré le signal
OFDM et soient Ci, i = 0,. . . ,NR les NR
symboles pilotes qui seront utilisés pour réduire le niveau de
PAPR et avec NR < N. Désignons pas =
{io,...,NR}
l'ensemble des positions des NR symboles pilotes dans le
symbole OFDM. Ces sous-porteuses non utilisées serviront à
générer le signal de réduction du PAPR, comme le montre la
Figure 2.3. Une manière particulière de réaliser la
tone reservation qui a été développée par
Zabre Sidkièta dans sa thèse [13], consiste à utiliser les
porteuses "nulles"; comme par exemple les sous-porteuses
réservées pour la synchronisation ou l'égalisation ou
eventuellement pour l'annulation du bruit impulsif [6], pour porter le "signal
de réduction du PAPR" tout en respectant le gabarit d'émission du
standard.
2.1.3 Tone Reservation et clipping
Dans la section précédente, nous avons introduit
la notion de clipping ainsi que ses effets néfastes sur le
signal. Notre objectif est de nous inspirer de cette technique de
réduction
- 27 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
de PAPR, afin de proposer une autre basée sur un
clipping "intelligent" : c'est à dire effectuer le
clipping de sorte à n'avoir que ses effets positifs
(réduction du PAPR). La manière de réaliser ce
clipping sera décrite dans la présente section.
Mathématiquement l'opération de clipping correspond bien à
un ajout de signal. Considérons par exemple le signal s1 (t) de
la Figure 2.4,
Figure 2.4: Clipping au seuil Lclip.
On peut remarquer que écrêter le signal
s1(t), est équivalent à lui ajouter le signal
-s3(t) (en bleu, sur la Figure 2.4).
Aussi dans le présent stage, l'objectif est d'ajouter
le signal -s3(t) en gardant uniquement les
composantes fréquentielles qui ne dégradent pas le signal
d'origine. Ceci peut être réalisé par la technique Tone
Reservation selon le principe suivant:
1. générer toues les composantes
fréquentielles de -s3(t).
2. filtrer dans ces composantes fréquentielles
générées les fréquences qui dégradent le
signal OFDM, c'est à dire les composantes fréquentielles qui
coincident aux emplacements des sous-porteuses de données d'une part. Et
aussi filtrer les composantes OOB (out of band : les composantes
fréquentielles hors bandes) qui
- 28 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
pourraient se trouver dans le spectre adjacent. Ceci revient
à générer à nouveau le signal de clipping avec
uniquement les fréquences de -s3(t) qui correspondent
aux sous-porteuses libres.
En ajoutant le signal de clipping de façon orthogonale
aux signaux de données, nous ne dégradons pas le signal OFDM
d'origine, par exemple les performances en terme de TEB sont les mêmes
que pour l'OFDM sans clipping.
En résumé, nous avons donc une méthode
qui permet de réduire le PAPR et qui à priori n'impacte pas les
performances du système (pas de dégradation de TEB). Aussi pour
cette méthode nous constatons que le nombre de sous-porteuses d'ajout du
signal de clipping n'est pas suffisant. Très souvent, les
normes classiques prévoient un nombre réduit de symboles pilotes
alors qu'avec la technique de clipping que nous venons de proposer,
plus le nombre de pilotes est important, plus grand est le gain de
réduction du PAPR.
La question clé est la suivante: comment peut-on
obtenir plus de symboles pilotes tout en respectant les exigences de n'importe
quelle norme en nombre de symboles pilotes et sans modifier cette contrainte?
Le dilemme ici réside dans le fait que si l'on accorde plus de
sous-porteuses pour la réduction du PAPR ceci se fera au
détriment du débit (dimunition du débit de données
utiles). Une solution possible est le codage duobinaire. Dans la Section 2.2,
nous détaillerons comment à partir du codage duobinaire, il est
obtenu un gain de spectre et donc une réduction plus éfficace du
PAPR.
2.2 Dimunition du spectre réalisée par
le codage duobi-naire
2.2.1 Codes à réponse partielle: le
duobinaire
Nous commençons cette partie par l'introduction du
critère de Nyquist pour éliminer complètement l'IES en
supposant un échantillonnage idéal.
r(t), le canal global composé du filtre
d'émission, du filtre de réception adapté au filtre
d'émission, du canal physique, respecte le critère de Nyquist si
aux instants d'échantillonnage, le terme IES dans le signal reçu
est nul, i.e.,r(t) = 0 pour t =
#177;T,#177;2T,#177;3T,...,#177;kT,
avec k un entier quelconque. r(0) lui-même
doit être non nul. Si le canal global r(t) a un spectre R(f)
satisfaisant le critère de Nyquist ci-dessus, alors les
échantillons du canal enregistrés à une cadence1
T sont exemptés d'interférence entre
symboles, d'où le critère de Nyquist:
+8
?
n=-8
n
R(f - T ) = T (II.4)
où T est la période des symboles
émis.
L'idée des codes à réponse partielle est
d'introduire volontairement de l'Inter-Symbol
- 29 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Interference (ISI) (IES), de manière
contrôlée, pour pouvoir l'interpréter correctement dans le
récepteur. L'exemple le plus courant de codes à réponse
partielle est le codage duobinaire qui est effectué de la manière
suivante:
Considèrons un code binaire ak,
c'est-à-dire ak E {0,1}, nous
effectuons le précodage des élements binaires ak pour
obtenir d'autres éléments binaires bk. Le
précodage permet d'éviter la propagation des erreurs. Le
précodage considéré permet de générer une
séquence binaire bk suivant l'équation suivante:
bk = bk-1 ?ak
(II.5)
Ensuite les ik sont obtenus par codage BPSK des
bk. Les éléments binaires ik sont transmis
à un rythme1 T . Ils sont transformés
à la cadence1 T en symboles ck appartenant
à {-2,0,2} par le codage duobinaire
dont le filtre de la transformée est H(z) =
1+z-1. Le codage duobinaire
s'effectue par la transformation
ck = ik +ik-1
. Le canal à réponse impulsionnelle resultant de ce
codage duobinaire s'écrit:
h(t) = ä(t)+ä(t
-T) (II.6)
Les différentes étapes qui permettent de
génerer les éléments duobinaires sont
résumées dans la Figure 2.5.
Figure 2.5: Génération des symboles
duobinaires.
Le tableau 2.1 donne un exemple de la transmission d'une
séquence duobi-naire précodée et la séquence
décodée.
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Tableau 2.1: Exemple de codage duobinaire
Séquence binaire ak
|
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
Séquence précodée bk
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
Séquence BPSK ik
|
+1
|
+1
|
+1
|
-1
|
-1
|
+1
|
-1
|
-1
|
Séquence duobinaire dk
|
|
2
|
2
|
0
|
-2
|
0
|
0
|
-2
|
Séquence duobinaire décodée rk
|
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
L'opération de mise en forme est effectuée par
un filtre rectangulaire g(t) de largeur T. On obtient
donc:
g(t) = Rect[0,T](t)
s(t) = ?
k
(ik + ik-1)g(t
-kT)
(II.7)
Ce signal est aussi égal dans le cas particulier d'un
filtre de mise en forme rectangulaire à :
s(t) = ikp(t - kT) (II.8)
p(t) = Rect[0,2T](t) = g(t) + g(t
- T)
Il est utile de remarquer ici que le filtre p(t) ne
vérifie pas le critère de Nyquist, ceci est voulu. En fait c'est
l'étalement temporel de 2T qui engendre la compression de
spectre. Avec le précodage, l'effet mémoire introduit par le
codage duobinaire est supprimé et la détection à la
réception est facilitée et se fait par simple seuillage :
~ 1 si |ck|
< 1
rk = (II.9) 0 si
|ck| > 1
En l'absence de précodage, pour effectuer le
décodage des symboles duobinaires, on doit prendre en compte les
décisions passées comme le montre l'équation II.8.
?
???
???
rk =
1 si ck > 1
(II.10)
0 si ck < 1
drk-1
étant la décision passée.
1 si |ck| ? 1 et
drk-1 = 0 0
si |ck| ? 1 et
drk-1 =
0
s(t) = ? ikp(t -
kT)
k
p(t) = Rect[0,2T](t) = g(t) +g(t
- T)
(II.11)
- 30 -
Densité spectrale de puissance Nous
pouvons considérer notre système ainsi constitué comme
étant le même qu'une cascade de deux structures de filtres h
et g, avec p le canal global dont l'expression est la
suivante:
- 31 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
où g est le filtre de mise en forme.
Ainsi en considérant la fonction de transfert de h
qui s'écrit H(f) = 1 2(1 +
ej2ð fT) , nous déduisons que
l'expression analytique du spectre du signal duobinaire,
S(f) = cos(ð
fT)2Tsinc(ð fT)2 =
T[sinc(2ð fT)]2 (II.12)
Nous nous rendons compte ici que le codage duobinaire reduit
de moitié le spectre occupé pour un signal BPSK. L'idée
alors est d'effectuer cette opération dans chacune des sous-porteuses de
l'OFDM. Nous dimunions ainsi pour chacune des sous-porteuses l'occupation
spectrale de moitié et on utilise cet espace pour ajouter le signal de
réduction du PAPR.
2.3 La nouvelle forme d'onde
Considerons un système OFDM avec N
sous-proteuses. Notons par S(k) =
[S(k)
0 ,...,S(k)
N-1]t
le kème symbole OFDM (voir Figure 2.6):
- 32 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.6: Modulateur OFDM classique.
Nous considérons une constellation BPSK, c'est a dire
que les symboles S(k)
l , l =
0,...,N sont #177;1. Quand l'on
effectue du duobinaire sous-porteuse par sous-porteuse, on aboutit aux
conclusions suivantes:
- 33 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.7: Modulateur OFDM Duobinaire
En faisant le duobinaire, on obtient à l'entrée
du modulateur OFDM, à l'instant k les symboles
S(k)
l +S(k-1)
l , l = 0,...,N, ceci revient
à ajouter le symbole OFDM à l'instant k -
1 à celui de l'instant k (voir Figure 2.7). On garde
le même modulateur OFDM à l'émission donc on peut se rendre
compte qu'on a toujours d'un point de vu spectral les sinc(sinus cardinaux) qui
s'entrecroisent mais qui demeurent orthogonaux. Pour se rendre compte de la
réduction spectrale réalisée par le duobinaire, nous
traçons les DSP des signaux Duobinaires et ceux binaires(voir Figure
2.8).
- 34 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.8: DSP binaire et Duobinaire pour N=64
sous-porteuses.
En effectuant un zoom au niveau de la Figure 2.8, on se rend
compte que l'espace spectral occupé par chacune des sous-porteuse est
réduite de moitié.
- 35 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
Figure 2.9: DSP binaire et Duobinaire pour N= 64
sous-porteuses zoom.
Alors la question qui nous vient à l'esprit est de
savoir où s'effectue alors la réduction de spectre ? Nous allons
apporter une réponse, dans la section suivante.
2.3.1 Réduction de spectre pour l'OFDM avec du
duobinaire sous chaque sous-porteuse
Où s'effectue alors le gain de spectre?
Considérons le schéma de modulation OFDM
illustré par la Figure 2.7. Pour analyser comment se fait la
réduction de spectre nous considèrons une succession de quatre
symboles OFDM. L'addition du duobinaire se faisant dans le domaine
fréquentiel, que se passe t-il alors en temporel?
Tout d'abord, comme l'OFDM est un multiplex de porteuses
orthogonales, alors sur 4 temps symboles (c'est-à-dire sur l'intervalle
de temps [(k _ 3)T,(k +
1)T]), le signal OFDM peut s'écrire comme:
s(t) =
|
l=k+1
?
l=k_2
|
(Sl 0 +Sl_1
0 ) *g(t
_kT)e2jðF0t+
|
(Sl1 +
Sl_1
1 ) *g(t _kT)e2
jð f1t + ... + (SlN_1
+Sl_1
N_1) *g(t
_kT)e2 jð
fN_1t
où
· T : période des symboles OFDM,
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
· N : nombre de sous-porteuses
· g est un filtre rectangulaire
c'est-à-dire g(t) = rectT(t)
Nous allons considérer alors le signal modulé
par la sous-porteuse f0, puisque le duobi-naire effectue la
réduction de spectre sous-porteuse par sous-porteuse. Ce signal qui
correspond à la sous-porteuse f0 peut s'écrire pour 4
temps symboles:
sf0(t) =
|
l=k+1
?
l=k-2
|
(Sl 0 + Sl-1
0 ) * g(t -
kT)e2jðf0t
(II.14)
|
|
Posons sl j = Sl je2jð
f0t sur l'intervalle de temps [jT,(j +
1)T]. On peut réécrire le signal sur la
sous-porteuse f0 en temporel comme suit:
Sf0(t) =
|
l=k+1
?
l=k-2
|
(Sl 0 +Sl-1
0 ) *g(t
-kT)e2jf0t
=
|
l=k+1
?
l=k-2
|
(sl 0 +sl-1
0 ) *g(t -kT)
(II.15)
|
|
l=k+1
Sf0(t) = ? al 0
*h(t -kT)
(II.16) l=k-2
où h(t) = rect2T (t). Pour plus de
clarté, nous représentons l'évolution temporelle du signal
envoyé sur la sous-porteuse f0.
- 36 -
Figure 2.10: Evolution temporelle du signal sur une seule
sous-porteuse
On se rend bien compte que:
- 37 -
Chapitre 2 : Nouvelle forme d'onde
· d'une part les symboles OFDM Duobinaires durent T
mais ceux binaires durent 2T.
· d'autre part sur un intervalle de temps 2T,
de l'interférence vient s'ajouter au symbole binaire, de
l'interférence du symbole précédent et celui du symbole
suivant (nous détaillerons ce point dans le chapitre 3).
En conclusion nous obtenons des symboles binaires qui durent
2T (une porte rectangulaire de durée 2T) d'où
la compression spectrale.
|