l Avez-vous dû adapter vos pratiques professionnelles
à France Inter au quotidien depuis l'arrivée de la vidéo ?
(la formation, les compétences ou le savoir-faire qu'il faut
acquérir pour maîtriser les techniques permettant de produire ces
nouveaux contenus.) Avez-vous eu des appréhensions face à
l'entrée des caméras dans les studios de radio ? A être
filmée pendant une émission ?
Ah oui ça. C'est tout un sujet. J'ai
présenté les journaux avant, ce sont des formats plus courts,
plus écrits, il y avait beaucoup moins d'improvisation ; C'est vrai que
j'ai un problème depuis toujours, je fais des gestes avec mes bras
depuis l'école, ça m'aide à avoir un ton, on dirait une
tarentule, c'est pas du tout télégénique ; je me suis pas
du tout adaptée au fait d'être filmée. Y'a beaucoup de
personne qui regardent la radio sur leur téléphone, beaucoup de
proches à moi se sont moqués un peu. Maintenant il y a un truc
que je fais, c'est assez récent je remercie une personne un auteur en
brandissant le livre dans ma main (sans le préciser) je le fais pour
ceux qui regardent et je peux rajouter « je le fais pour ceux qui
regardent la vidéo » Un jour je recevais le patron du Un, un
journal qui se déplie. La règle à la radio c'est qu'il
faut tout décrire.
l 61
Pouvez-vous me raconter votre première expérience /
souvenir en Radio filmée ?
Dans le 5/7, La journaliste Hélène Roussel
a dit qu'on avait tous des pulls moches de Noel et elle recommandait aux gens
d'aller voir la vidéo.
Loana avait soulevé son pull, ce n'était
même pas pendant l'émission, c'est désespérant de se
dire que y'avait que ça qui avait tourné ; L'écueil de la
vidéo c'est que ça fait des trucs calibrés pour nos
réseaux sociaux, pour la culture du buzz
Avez-vous eu des appréhensions face à
l'entrée des caméras dans les studios de radio ? Avez-vous le
trac du direct ? Le fait d'être filmée peut-il accentuer ce trac ?
La possibilité qu'ont les auditeurs internautes de ré
écouter ou voir en vidéo les émissions influence elle
votre façon de travailler en amont ?
Dans des émissions un peu intimistes, on peut parfois
un peu plus penser à la caméra
La radio gesticulé, Claude Askolovitch, mais moi
en même temps je me sens plus à l'aise quand je suis un peu
agitée, donc je ne vais pas changer ça même si la
caméra me filme, c'est une question un peu compliquée
4 / Perception de la radio visuelle
l Que pensez-vous de la radio visuelle ? En quoi et pourquoi
est-elle amenée à se développer selon vous ? Quel avenir
pour la radio visuelle selon vous ?
Ils m'ont fait signer un droit à l'image une fois
pour toutes, je connais des producteurs qui ont refusé de signer le
truc. Moi je me dis que la radio filmée est une manière
d'évoluer même si je ne trouve pas ça forcément
utile tout le temps. Je trouve que ce n'est pas passionnant. Je comprends tout
à fait les réserves de beaucoup de personnes qui ne comprennent
pas pourquoi elles sont filmées ; Dans ce cas-là il faudrait
faire ça comme à la télé, prévoir
maquilleur, coiffeurs...
La radio, ce média de l'imagination, peut encore
être nommé ainsi si l'on pense présence des caméras,
émissions filmées ? D'après vous la vidéo peut
enlever de la liberté dans la production d'une émission, dans les
propos, le traitement de l'information ? Ou au contraire elle va permettre plus
d'ouverture sur multiple sujets ?
C'est très stressant d'être en direct
à la radio, en plus à France Inter ! Même pour le type
qu'on imagine le plus à l'aise quand le bouton rouge s'allume, tout le
monde stresse.
Je ne sais pas s'il y a vraiment un impact avec la
caméra, par contre ça peut jouer dans des émissions de
confidences, intimistes
? Nicolas Demorand, le 7/9
Lundi 30 avril, 11h45 à Radio France
1 / Profil et parcours de
l'interviewé(e)
l Quel métier exercez-vous à France Inter et
depuis combien de temps ?
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Je suis journaliste à la rédaction de France
Inter, j'ai fait mes premières émissions à France Inter en
2006, ça fait une douzaine d'années avec une interruption de 3
ans que je suis journaliste présentateur.