II. RESULTATS DE
L'ETUDE
2.1. Présentation générale du pays
La R.D.C est inclut la plus grande partie du bassin du fleuve
congo, avec une superficie de 2345410 km2, avec plus de 50 millions
d'habitants, organise 26 provinces, 250 tributs, 200 dialectes, langues
nationales : Swahili, kikongo, Lingala, Tshiluba, son hymne est la
congolaise.
Figure I :Pyramide sanitaire en
RDC
Intermédiaires
Tertiaire
Première ligne
Après l'indépendance, le Gouvernement Congolais
a tenté de dispenser des soins de santé gratuits à la
population. La structure sanitaire en place en RDC pendant les années 60
était considérée parmi les meilleures de l'Afrique
subsaharienne.
Toutefois, le Gouvernement Congolais n'a pas été
en mesure d'affecter un financement suffisant pour faire fonctionner le
système. Au début des années 80, la majeure partie de la
population était ainsi privée d'accès aux services de
santé de base. A la suite d'études pilotes
réalisées à la fin des années 70 et début
80, la RDC s'est engagée en 1982 dans le développement du
système des zones de santé. La stratégie de financement
des zones de santé se fondait sur le partage des coûts:
l'assistance des donateurs pour les dépenses d'investissement, le
paiement des salaires de base et du fonctionnement des structures centrales et
intermédiaires par le gouvernement et le quasi-autofinancement à
terme des
Dépenses de fonctionnement et d'entretien du niveau
périphérique. La nécessité d'assurer les
dépenses de fonctionnement avait obligé les zones à
instaurer des services de santé payants ou à établir
d'autres mécanismes de recouvrement des coûts.
Des résultats positifs avaient été
enregistrés et en 1987, on considérait que 220 sur 306 des zones
existantes étaient opérationnelles. Toutefois, la majorité
des zones signalait des difficultés à assumer totalement le
financement des dépenses de fonctionnement. Le Document du Projet de
soins de santé primaires en milieu rural, 1986-1992 (SANRU II) indiquait
que d'après
L'expérience de SANRU, la zone avec la meilleure
capacité d'autofinancement arrivait à récupérer 90%
de ces dépenses de fonctionnement, celle avec la plus faible atteignait
67%, la moyenne arithmétique pour sept des dix zones
s'élève à 79%. Il faut néanmoins noter que ce taux
de couverture était très variable entre le BCZ (40%), le HGR
(79%) et le CS (90%).
A l'aube du conflit en 1992, l'aide extérieure dans le
secteur de la santé, qui couvrait les coûts d'investissement du
système et palliait aux difficultés d'autofinancement des ZS, a
fortement diminué suite aux sanctions internationales contre le Congo.
Seules la Commission Européenne (Programme d'Appui Transitoire à
la Santé (PATS I et II), les gouvernements belges et allemands et
l`UNICEF ont continué une aide sporadique à travers les ONG et
les églises pour assurer le maintien d'un niveau minimal
d'activités dans le secteur et l'accessibilité aux soins de
santé de base ainsi qu'aux hôpitaux de référence.
Dans le même temps, le système de Santé a vu au cours des
années l'appui de l'état diminuer.
Plusieurs organismes nationaux qu'internationaux, tente à
couvrir les soins de santé dans notre pays notamment :
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS)
(UNICEF) Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
(PAM) Programme alimentaire mondial
(OCHA) Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires
(FNUAP) Fonds des Nations Unies pour la population
(CDC) Centres pour le contrôle et la prévention
des maladies
Puis, le Plan National de Développement Economique et
Social tiré des priorités du programme de son Excellence Monsieur
le Président de la R.D.C, de développementcommunautaire,
l'entreprenariat et la lutte contre la pauvreté, santé
universelle...
Malgré ces efforts programmatiques et les nombreuses
actions entreprises, nombres de besoins des populations restent non
satisfaites, surtout dans les secteurs non assez investis.
L'analyse de la situation socio-économique de notre
pays montre la demande sociale forte et notamment des besoins non satisfaits
qui demeurent importants dans le secteur de la protection sociale au sens
large, et de l'accès à la santé pour tous en
particulier.
La RDC organise :
Tableau I :Représentation des
structures sanitaires en RDC
Structures
|
Nombres
|
Bureau Central de la Zone de Santé
|
515
|
Hôpital Général de
Référence
|
515
|
Aires de Santé de la zone
|
515
|
Structures intermédiaires et Centrales
|
76
|
Bureau Central de District
|
41
|
Inspection Médicale Provinciale
|
11
|
Direction Centrale/ Programme
|
28
|
Nous remarquons une insuffisance des structures sanitaires
dans un pays si vaste que le nôtre.
2.1.1. la Province du Haut-Katanga
a. Ville de Lubumbashi.
La ville de Lubumbashi sise au Sud-Est de la province du
Haut-Katanga en est le chef-lieu
Sa superficie de 747 km2, dont 140 km2 urbanisés, et sa
population estimée en fin 2006 à 1 500 000 habitants dont environ
1 400 000 habitent dans la partie urbanisée (soit une densité de
10 000 habitants/km2), en font la deuxième ville de la RD Congo,
après Kinshasa, la capitale. Avec les multiples mouvements de
populations occasionnés par les conflits armés
susévoqués, La proportion de la population vivant en milieu
urbain en RD Congo atteint 40 à 45%(16).Le système sanitaire de
la RD Congo est composé de trois niveaux : central, intermédiaire
et périphérique. Le niveau périphérique ou
opérationnel est la zone de santé. La ville de Lubumbashi compte
9 zones de santé, géographiques et 2 zones de santé
spéciales.Les zones de santé sont subdivisées en aires de
santé, au nombre de 106 pour la ville. Etant donné la
présence de plus d'une structure de soins dans les aires de zones de
santé de Lubumbashi, la notion de « structure responsable » de
l'aire n'existe pas. Théoriquement, chaque zone de santé est
sensée avoir un réseau de centres de santé
(première ligne de soins) autour d'un hôpital
général de référence (hôpital de premier
recours) ; ces deux niveaux opérationnels devant fonctionner de
manière complémentaire comme un système
intégré. Dans des zones de santé vastes, comme c'est
souvent le cas en zones rurales en RD Congo, on admet la création de
centres de santé de référence pour résoudre le
problème d'accessibilité géographique, notamment en ce qui
concerne la prise en charge de certaines urgences médico-chirurgicales
(transfusions sanguines, césariennes...) dont le délai pour
atteindre l'hôpital de référence peut être
inévitablement préjudiciable pour le patient.
L'étude de l'installation de la Mutuelle de
Santé Gériatrique en R.D.Congo particulièrement à
Lubumbashi est motivé par un aflux des vieillards sur la ville,
certaines causes montrent un déplacement massif de la population du
milieu rural vers le milieu urbain, sans exclure certains facteurs entre
autres: manque des soutiens familiaux, négligences des
enfants, manque d'enfants, abandon des enfants ou membres de la famille par
rapport à certaines croyances mystico-religieuses, migration d'une ville
à l'autre, manque des activités financières pour la
rémunération, situation économique difficile du pays,
Région déchirée par les guerres, Tous ces
facteurs font que la classe gériatrique serait une injonction sociale
à agir immédiatement.
Figure II(Pg 17) : Carte de
la République Démocratique du Congo situant la ville de
Lubumbashi dans la province du Katanga
Figure III : Carte sanitaire
de la ville de Lubumbashi
Un des éléments qui caractérisent l'offre
de soins à Lubumbashi est la diversité institutionnelle des
structures de soins. Il s'agit du gouvernement (Ministère de la
santé, université de Lubumbashi, police et armée, affaires
sociales), des confessions religieuses (Églises catholique,
luthérienne, adventiste, kibanguiste, gareganze...), des entreprises
locales (Gécamines, SNCC, Régideso, SNEL...), des ONG locales
(Radem, Bumi...) et des agents privés indépendants travaillant en
groupe ou en solo. Les structures de soins gouvernementales représentent
moins de 10% du total alors que les structures de soins privées
appartenant à des agents indépendants se taillent la part du lion
avec 164 structures dénombrées, soit 3/4 du total. Dans cette
dernière catégorie de structures, les professionnels de
santé qui y travaillent (médecins, infirmiers et autres
paramédicaux) sont aussi les propriétaires de 134 structures,
représentant 61,2%du total des structures de première ligne. Les
médecins sont propriétaires de 56,5% du total des structures
intermédiaires. Le gouvernement, l'Eglise catholique et les entreprises
sont les seuls à offrir des soins hospitaliers. En 2006, nous avons
dénombré à Lubumbashi 1913 lits effectifs
(c'est-à-dire lits montés et prêts à accueillir des
malades).
NB : La répartition
géographique est caractérisée par une concentration vers
le centre urbanisé de la ville.
2.1.2. Données
économiques
La République Démocratique du Congo (RD Congo)
connaît depuis 1990 des crises politiques et des guerres. Celles-ci ont
plongé sa population dans un état d'extrême pauvreté
: 59.2% de la population vit avec moins d'un dollar par jour. Elles ont
également contribué à la destruction de l'essentiel de son
système de santé.
2.1.3. Données socioculturelles
Estimé à 45,7% en 2015-2016, le taux brut de
scolarisation au primaire a atteint 16.5 millions à 18.millions. Cette
évolution cache les fortes disparités selon le sexe et les zones
géographiques. Chez les femmes, il est estimé à 12,5%
contre 14,4% chez les hommes. Le taux d'alphabétisation au niveau
national reste élevé, autour de 88,9% des hommes et 66% des
femmes. En 2018 avec encore de fortes disparités. Ce faible niveau
général de scolarisation influence négativement l'impact
des activités de promotion et de restauration de la santé.
Le pays est d'une très grande diversité
culturelle et religieuse. On dénombre plus d'une 143 de groupes
ethniques. Au plan religieux, on note trois grandes religions qui sont l'islam,
le christianismeet l'animisme.
DONNEES GENERALES SUR LE PLAN
SANITAIRE
2.1.4. Profil
épidémiologique
Le profil épidémiologique du pays est
marqué par la persistance d'une forte charge de morbidité due aux
endémo-épidémies y compris l'infection à VIH,
Fièvre Hémorragique d'Ebola, cholera...
La mortalité reste-t-elle encore élevée.
Suite à la persistance des endémo épidémies et
à l'infection à virus Ebola, cholera, le paludisme reste la
première cause de morbidité et de mortalité, suivi des
infections respiratoires aigües et des maladies diarrhéiques.
L'espérance de vie à la naissance est en
amélioration depuis 1985. Il est ainsi passé de 48,5 en 1985
à 56,7 ans en 2000, puis à 62 ans en 2019, cette augmentation
traduise en partie un impact positif des efforts déployés par les
acteurs de la santé.
Au niveau districts sanitaires, Le paludisme demeure le
principal motif de consultation avec 47,3% suivi des infections respiratoires
aigües (17,8%) et des affections diarrhéiques (3,5%). en 2016.
Au cours des cinq dernières années, le paludisme
a constitué le premier motif de consultation et d'hospitalisation. Il
est également la première cause de décès dans les
structures de soins. En 2016, les proportions enregistrées sont de 45,9%
pour les consultations, 52,3% pour les hospitalisations et 36,4% pour les
décès
2.1.5. L'utilisation des
services de santé
Au vue de la diversité de catégories, on se rend
compte de l'hétérogénéité possible des
coûts appliqués dans les formations sanitaires.
Cependant, les tarifications appliquées dans les
formations sanitaires publiques sont assez harmonisées. Elles sont
fixées sur une base définie par le Ministère de la
Santé.
Au niveau des hôpitaux confessionnels (H.C) et
Centre Privé (CP) :
ü Le coût moyen de la consultation curative est de
15000 - 25000 FC.
ü Le coût de l'hospitalisation est de 155.000 FC
à 200.000 FC pour une moyenne de 5 jours ;
ü Le coût moyen d'une ordonnance de
médicaments génériques est de 15.000 FC. Et 25.000FC en
cas d'hospitalisation dans les centres confessionnels ;
ü Le coût moyen des analyses médicales est
de 30.000FC et de 45.000 FCpour les centres confessionnels ;
ü Le coût moyen de l'imagerie médicale est
de 32000 FC dans les CMC et de 45000 FC dans les centres confessionnels.
Au niveau des Hôpitaux Publics :
ü Le coût moyen de la consultation curative est de
10.000FC ;
ü Le coût de l'hospitalisation est de 82000FC
francs pour une moyenne de 5 jours ;
ü Le coût moyen d'une ordonnance de
médicaments génériques est de 15000FC.
ü Le coût moyen des analyses médicales est
de 20.000FC.
ü Le coût de l'imagerie médicale est de
32000FC.
Ces coûts sont ceux jusque-là pratiqué au
niveau national. Le tableau suivant fait la synthèse des coûts de
prestation, et donne la moyenne au niveau national.
Tableau II :Evaluation des
coûts des soins selon différentes structures sanitaires
Types d'actes ou de service
|
C.P
|
Hôpitaux Publics
|
CM Confessionnels
|
Moyennes
|
La consultation curative
|
25.000
|
10.000
|
15.000
|
16.666
|
Hospitalisation (pour 5 jours et 3 jours en
privée)
|
200.000
|
82.000
|
155.000
|
85.666
|
Analyses biologiques
|
30.000
|
20.000
|
45.000
|
31.666
|
Imagerie médicale
|
32.000
|
32.000
|
45.000
|
36.333
|
Coût ordonnance
|
25.000
|
15.000
|
25.000
|
21.666
|
Soins ophtalmo
|
-
|
-
|
-
|
|
Soins odontologie
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Soins spécialisés
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source :Données terrain de l'étude,
Décembre 2018
2.1.6. Paquet des soins qu'organise la Mutuelle
1. Consultation Médicale
2. Analyse Biologique (Examen de Laboratoire)
3. Imagerie (Echographie Abdominale et la Radiologie)....
4. Médicaments génériques
5. Hospitalisation de 5 jours
|