I.3.
MISSION ET IMPORTANCE DE LA MICROFINANCE
Comme souligné ci-haut, pour jouer son rôle
fondamental à savoir l'intermédiation financière, une IMF
doit offrir des services d'épargne et de crédit. Son rôle
n'est pas de tout faire mais d'offrir des services financiers de manière
professionnelle, viable et adaptée aux besoins de la clientèle
pauvre.
D'une manière générale, les IMF ont aussi
pour rôle l'animation, l'information, le contrôle et la
formation.
La micro finance est certes un outil utile et potentiellement
efficace pour combattre la pauvreté. Le simple fait que le
microcrédit permette à des milliers sinon des millions des
personnes de se libérer des usuriers et la pauvreté devrait
être un argument suffisant pour reconnaître le rôle positif
qu'il peut jouer dans l'accès des populations pauvres aux services
financiers et dans l'amélioration de leurs conditions de vie.
La finalité d'une intervention en micro finance n'est
pas d'offrir des services financiers, mais aussi et surtout de promouvoir le
développement économique d'un quartier, d'une région, d'un
secteur ou d'une filière.
Il est important de réaliser qu'une IMF ne sera jamais
viable si les activités économiques qu'elle finance ne sont pas
elles-mêmes viables.
I.4.PARTICULARITES DE LA MICROFINANCE
Les
institutions qui offrent des services de micro finance se sont au départ
inspirées dusystème informel qui existait dans les régions
en développement. Elles encouragent, parexemple, le plus souvent les
bénéficiaires à former des groupes solidaires, le groupe
étantla garantie de remboursement de chacun des membres en reprenant le
modèle de tontinesen Afrique de l'ouest, des ROSCA (RotatingSavings and
Crédit Association) en AfriqueAnglophone et en Asie, etc. Les IMF
facilitent le recouvrement des prêts et réduisent lerisque des
aléas liés aux activités de financement (asymétrie
d'information). Elles créentdes mécanismes spécifiques
destinés aux micro-entrepreneurs ou aux pauvres (Montalieu,2002),
à savoir :
·
le prêt groupé : c'est un mécanisme permettant aux
entrepreneurs d'appartenir à des groupes solidaires afin de
bénéficier du crédit des institutionsfinancières
afin de réduire les risques de non remboursement ;
·
les incitations dynamiques : ce sont des moyens d'obtenir des taux de
remboursement élevés, en ce sens qu'un premier remboursement
donne l'accès à desmeilleures conditions de crédit ;
·
la responsabilité conjointe : lorsque le groupe bénéficie
d'un crédit, chaquemembre est tenu de respecter les obligations de
remboursement du groupe ;
·
les substituts aux garanties : bien que la technique du prêt collectif
à responsabilité conjointe assure des taux de remboursement
très honorables, le crédit sans apport de garanties reste une
activité risquée. Ainsi, l'institution financière obligeau
préalable une épargne proportionnelle à l'emprunt ;
·
les schémas de remboursement : les emprunteurs commencent à
amortir leur crédit dans les quelques semaines qui suivent le
déblocage des fonds, à un rythmehebdomadaire ou mensuel.
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