2-Justification de la nécessité de
création des coopératives agricoles en CEMAC.
Il est évident que l'on comprenne la
nécessité de mettre en place au sein de la zone CEMAC, des
coopératives agricoles mais du type ci-dessus décrit.Dans un
premier temps, il est connu que le contexte agricole en Afrique en
générale et en Afrique Centrale en particulier est marqué
par un dépeuplement des zones rurales au profit des zones urbaines.
Cette situation s'explique par les conditions difficiles que vivent ces
derniers du fait de l'enclavement des infrastructures et de la non
rentabilité de l'agriculture, conséquence de la
précarité des méthodes agricoles utilisées. Pour
pallier à ce problème, les coopératives serviront à
redonner au secteur agricole un pouvoir et une place importante dans la
société. Il est important que le statut d'agriculteur soit
reconnu et valorisé par les gouvernements. Cela ne pourra se faire que
par la mise sur pied des coopératives qui reconnaitront aux agriculteurs
un statut au même titre que celui d'enseignant, d'avocat,
d'administrateur, etc., enregistrer à la fois dans les
coopératives rurales et dans les comptes de la CNPS afin de garantie une
retraite assurer pour ceux-ci.En procédant de cette façon, les
Gouvernements pourront être certains que les jeunes
s'intéresseront de nouveau aux métiers agricoles, commenceront
à trouver la vie dans les zones rurales plus rentables que dans les
villes et s'y établiront libérant les villes.
Dans un second temps, la création des
coopératives agricoles pourra permettre aux Gouvernements de garder la
main mise sur le développement de l'agriculture et de la sauvegarde de
la sécurité alimentaire. Les Coopératives permettront
à ces derniers de mettre à la disposition des agriculteurs, les
outils nécessaires pour accroitre le rendement et contrôler le
niveau des prix sur le marché comme ce fut le cas avant les
années des PAS. Par ce moyen, ils pourront contrôler le taux de
production et être à mesure de définir les
stratégies agricoles viables et efficaces pour une atteinte de
l'autosuffisance alimentaire. En outre, le SMA de 1974 préconisait de
maintenir la stabilité des approvisionnements pour garantir la
disponibilité matérielle des vivres en cas de mauvaise
récoltes généralisées et surtout pour maintenir les
niveaux de consommation dans les pays vulnérables. Des Pays
vulnérable en zone CEMAC on en compte au moins deux, savoir le Tchad et
la RCA. Il est donc important que cet aspect soit regarder de près dans
la sous-région afin de chasser définitivement
l'insécurité alimentaire des ménages des populations de
cet espace et ce rôle ne peut être joué que par les
coopératives agricoles qui sont aussi de forme de greniers capables de
de maintenir les approvisionnements.
D'un autre côté, les coopératives pourront
servir au contrôle du flux des crues qui sont exportés à
travers la sous-région et même en dehors. Il est clair que dans la
sous-région, le commerce intra régionale ne porte que sur le
commerce des produits agricoles sous forme de crue. Bien qu'il soit connu qu'il
existe un tel échange entre les Etats de la région et qui semble
le seul aspect de l'intégration en matière de libre circulation
qui semble fonctionner, il est aussi certain que les Gouvernements ne sont pas
au courant du flux exact des denrées exportés. Au Cameroun par
exemple, il existe un trafic entre les agriculteurs principalement dans le
département du Noun et les acheteurs gabonais qui achètent les
productions agricoles encore dans les champs, ces derniers s'occupent de la
récolte et le transportent directement au Gabon. Même s'il n'est
pas possible d'affirmer avec assurance que le Gouvernement du Cameroun soit
informé de cela, il est certain que ce commerce fait de façon
illégale, certes profite à l'agriculteur qui s'y prend mais, est
un problème pour les populations locales qui ne peuvent plus entrer en
possession de ces denrées du fait de leur rareté et de leur cout
élevé sur le marché ; c'est aussi un problème
pour les régis fiscales qui ne parviennent pas à prélever
les taxes règlementaires sur ce type de commerce et une perte pour
l'Etat tout entier. Les coopératives dans ce cadre pourront recenser
toutes les grandes fermes agricoles, et contrôler les récoltes et
les ventes en se rassurant qu'ils soient fait selon les règles
commerciales communautaires, et en veillant que le marché locale soit
d'abord saturé et n'exporter que le supplément de
récolte.
Améliorer les conditions agricoles ne servira pas
à grand-chose en Afrique Centrale dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire si le choix de la production n'est pas
spécifique et tourné dans ce sens.
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