L'afrique centrale face a la problematique de la securite alimentaire: la lutte contre l'insecurite alimentaire dans la zone cemac pendant la periode 2003 a 2015( Télécharger le fichier original )par Ghislaine Stéphanie PEFOUWO TSAMO Institut des Rélations internationales du Cameroun - Master en Rélations Internationales 2016 |
Section 1 : les enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique centrale.La sécurité alimentaire revêt une importance capitale et large dans le monde d'aujourd'hui, qui est constamment objet de menace de tout genre. Les enjeux de la sécurité alimentaire aux yeux du monde aujourd'hui sont indéniables et méritent d'être réitérés devant cette ascendance économique qui pousse la plupart des Etats dans le monde à se désintéresser de ce qui pourrait constituer demain leur avenir ou leur perte, savoir la sécurité alimentaire. L'Afrique Centrale n'est pas en reste dans cette houlette car, étant depuis quelques années objet de convoitise mondiale du fait de ses richesses naturelles et centre de tension, qui tendent à l'exposer aux ingérences de toute forme. Il parait donc nécessaire de revenir sur les différents enjeux dont revêt la sécurité alimentaire afin de mieux armer les consciences régionales sur le risque encouru dans cette affaire de sécurité ou de son corolaire d'insécurité alimentaire au sein de la région.Dans cette section il sera abordé les enjeux sociaux et sécuritaires en première partie et les enjeux économiques en seconde parties. Paragraphe 1 : Les enjeux d'ordre social et politique.Contrairement à ce que l'on pourrait penser, lorsqu'on entre dans le domaine de la sécurité alimentaire, plusieurs enjeux sociaux comme politique sont mis en jeu. La sécurité alimentaire ne se limite pas seulement au manger, mais va plus loin que ça dans une nation. Car elle peut être symbole de paix ou de guerre. Ici, nous nous limiterons aux enjeux d'ordre social et politique. A- Les enjeux d'ordre social. Comme principaux enjeux d'ordre social, il sera ici relevé l'enjeu du point de vue de la souveraineté alimentaire et de la sécurité sanitaire, et pour le développement des zones rurales. 1-La souveraineté alimentaire et sécurité sanitaire.L'étude de cet enjeu au sein de la CEMAC prend sa source sur les questions imminentes tels que, qu'est-ce qu'on mange ? Que devient ce que l'on mange ? La science nous apprend que les plantes se nourrissent à partir de leurs racines qui puissent dans le sol les éléments minéraux qui sont ensuite converti en serve par le métabolisme de la plante et reparti dans toutes les cellules de cette dernière. Aux Etats Unis, il est mené le combat contre les OGM (organisme génétiquement modifié) dans les aliments, le peuple américain se bat depuis des années pour l'étiquetage des produits alimentaires afin de savoir ce qu'il consomme. Un combat qui a récemment eu un écho favorable au sein de l'opinion politique et le président Barack Obama, a demandé que dorénavant les produits alimentaires doivent être étiquetés parce que le peuple américain doit savoir ce qu'il achète. En d'autres termes, le gouvernement américain pense que le peuple devrait être souverain dans les choix alimentaires, avoir la capacité de choisir est ce qu'il lui offre. Cette liberté de choisir ne se limite pas seulement au peuple américain car, nous croyons que tous peuples disposent de cette liberté si nous nous referons au droit fondamental de l'homme contenu dans la déclaration universelle des droits de l'homme en sonarticle 3 qui stipuleque «Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne». Aucun peuple ne doit être aliéné de ce droit car il est expressément écrit dans l'article 2 alinéa 1 du même document que : Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation . En plus, ce que nous mangeons impacte notre organisme. En Afrique aujourd'hui, il est fait état de ce que le taux de mortalité est croissant. En Afrique centrale en particulier, le taux de mortalité infantile est grandissant, les jeunes sont atteints des maladies qui n'étaient connu qu'aux vieillards. Tout le monde semble se poser la bonne question mais encore, la question de fond reste en suspens. D'où partent ces maladies ? Quand a-t-on eut connaissance de la présence de tels phénomènes au sein des sociétés africaines ?Si le peuple américain ne s'était pas posé la question de savoir quand est-ce que les maladies alimentaires ont pris ascendance dans la société, ils n'auraient certainement jamais fait le lien entre les OGM et les multiples maladies aux sources inconnues qui se rependaient dans le pays. De même en observant les cultures africaines anciennes, il ressort que tant que les Africains s'alimentaient selon leurs normes culturelles, ils vivaient longtemps et en bonne forme. Mais l'aliénation culturelle qui s'est étendue dans le domaine alimentaire s'est accompagné des conséquences dont nous pouvons aujourd'hui témoigner. La chine est dite conservatrice parce qu'elle est resté fidèle à sa culture sur tous les points, et ce fait est accompagné de plusieurs avantages qui ne sont plus à énumérer. Mais en regardant le taux de mortalité, les maladies, la moyenne d'âge de la population adulte, il est étonnant de constater que sur cette terre, il existe encore un peuple aussi solide. Ce n'est pas un hasard de la nature, ils le doivent à leur mode alimentaire. Toutes ces choses nous font état de l'importance de disposer d'une souveraineté alimentaire. D'ailleurs, au Québec, la sécurité alimentaire est entrée dans le domaine privé de la santé publique. Il est stipulé dans le programme national de santé publique 2003-2012, que cette fonction : « Englobe les activités qui visent avant tout à réduire les facteurs de risque associés aux maladies, aux problèmes psychosociaux etaux traumatismes ainsi qu'à détecter les signes hâtifs des problèmes de santé ou des problèmes psychosociaux.(Santé et services sociaux Québec,)55(*) ». Une étude faite sur le mode alimentaire des populations de l'Afrique Centrale par la FAO, révèle que les populations ont dans leur mode alimentaire, la consommation des produits agricoles locales qui sont les racines et les tubercules associés aux légumes, viandes de brousse et autres, et que ces aliments sont très riches en énergie. Il apparait donc de cette étude l'importance de production agricole locale. Car même si l'Afrique centrale est connu pour ses exportations de denrées alimentaires pour l'alimentation des populations citadines, il est juste de noter que ces produits importés ne sont pas des mets de choix pour ces populations qui, malgré quelques difficultés à souvent se nourrir de produits agricoles, il n'en demeure pas moins qu'ils demeurent la priorité alimentaire de ces derniers. En plus, ces aliments importés sont dans leur majorité de source douteuse, mais accèdent aux territoires du fait de la porosité des contrôles de normes et de qualité et causent des maladies sur le long terme. Des études faites en UEMOA par Michel Benoit-Cattin et Nicolas Bricas en 2008, montrent que dans les capitales des huit pays constituant l'Unionéconomique et monétaire ouest-africaine(UEMOA), seuls 22 % de la dépense des ménages portent sur des produits importés. Le reste concerne des denrées animales et végétales produites localement. Ce profil alimentaire ne s'éloigne pas de celui des villes des pays de l'Afrique centrale. L'évidence de disposer d'une souveraineté alimentaire en Afrique en générale et en Afrique centrale en particulier s'impose devant cette grande révélation du choix alimentaires des populations locales. Assurer la sécurité alimentaire en produisant ses produits de subsistance est ici un enjeu indéniable, que l'OMS et la FAO sur un constat selon lequel, le phénomène de malnutrition peut être lié au manque de contrôle des vitamines et des éléments minéraux qui, pour eux représente l'essentiel des efforts pour combattre la faim et la malnutrition, approuvent en affirmant que Policy and program responses include food-based strategies such as dietary diversification and food fortification, as well as nutrition education, public health and food safetymeasures, and finally supplementation. These approaches should be regarded as complementary, with their relative importance depending on local conditions and the specific mix of local needs»56(*). Ceci place les zones rurales au Coeur de ce combat. * 55 Direction de santé publique et d'évaluation, Régie régionale de la santé et des services sociaux de Lanaudière, « les nouveaux enjeux de la sécurité alimentaire dans une perspective régionale de santé publique », Janvier 2004.p.19. * 56 Guidelines on food fortification with micronutrients, edited byallen Lindsay, Bruno de Benoist, Omar Dary and Richard Hurrell, FAO and OMS |
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