A- les crises alimentaires en Afrique entre 2003 et 2015.
La sous-région Afrique Centrale a au courant de la
période 2003- 2015 enregistrée des crises alimentaires
sérieuses au Tchad, Congo, RCA. Dans cette partie, nous porterons notre
attention sur les cas de la république centrafricaine et du Tchad.
1-La crise centrafricaine.
Après trois décennies marquées par une
instabilité sociopolitique et des coups d'Etats à
répétition, la République Centrafricaine a connu un
nouveau conflit interne depuis fin 2012 qui a mené à la prise de
pouvoir d'une coalition de forces armées « Séléka
» en mars 2013. Elle a été suivie d'actes de violence et de
pillages qui ont engendré des représailles par les groupes
d'auto-défense « anti-balaka » et entrainé des conflits
intercommunautaires. Cette situation d'instabilité n'a pas
été sans conséquence sur la situation alimentaire du pays
qui, déjà n'était pas en bonne santé, mais aussi,
à aggraver la condition alimentaire de toute la communauté de la
CEMAC. La crise est partie du pays et s'est étendue aux alentours, les
actes de violence ont affectés les ménages sur le plan
alimentaire du fait des déplacements, la fermeture des marchés,
l'abandon des terres agricoles, etc. Il a été enregistré
pendant cette période des pillages dans des fermes, dans des champs,
dans des magasins, fragilisant ainsi l'économie familiale et
nationale.
Cette situation d'insécurité a également
conduit à une hausse des prix des produits vivriers qui étaient
restés relativement bas à cause de la demande faible due à
la baisse du pouvoir d'achat, ceux-ci se sont vues grimper à partir de
juillet 2014. Les prix des produits importés et transformés (sel,
huile, savon) ont également substantiellement augmenté compte
tenu de la hausse du coût du transport provoquée par
l'insécurité et la dégradation de l'infrastructure
routière. L'insécurité alimentaire n'a pas subi de
changements substantiels depuis 2013 avec près de 30 pour cent de la
population en insécurité alimentaire modérée et
sévère, soit approximativement 1,4 million de personnes. Pendant
la même période, le voisin de la Centrafrique, le Tchad, passe par
la même crise alimentaire animée par des raisons
différentes.
2-La crise alimentaire au Tchad.
La situation de sécurité alimentaire et de la
nutrition au Tchad est préoccupante comme le relève Wathi (2015).
En effet, cette situation y est caractérisée par de faibles
disponibilités calorifiques par personne et par jour. La
prévalence de l'insuffisance énergétique telle que
définie par la FAO y est de 30%, ce qui équivaut à 1
personne sur 3 touché par l'insuffisance énergétique
(EVRST-2009). Il est fait état de ce que cette prévalence de la
malnutrition, est beaucoup plus important en milieu rural qu'en milieu urbain.
On compte 35% d'enfants en zone rural contre 23,6% en zone urbaine souffrant de
malnutrition chronique (Wathi 2015). La prévalence de la malnutrition
aigüe y est 17% en milieu rural contre 10% en milieu urbain. La moyenne de
l'insécurité alimentaire au Tchad est de 44,2% dont 64% vivent en
dessous du seuil de pauvreté. Les plus vulnérables sont les
enfants, les femmes, les personnes âgées et les petits
agriculteurs (EVRST-2009). Contrairement au cas centrafricain dont
l'insécurité alimentaire résulte des multiples crises
sécuritaires que le pays a enregistré au cours de ces
décennies, le cas du Tchad est plutôt alarmant de ce que les
principales causes sont la pauvreté, les sources des aliments
consommés, la région de résidence ( principalement les
régions de Batha, Biltine, du mayo kébbi, du Ouaddaï, du
moyen chari, etc.), le nombre de personne dans un ménage exerçant
une activité génératrice de revenue, la pratique de
l'agriculture, les groupes de moyens d'existence, la stratégie de
survie, le niveau d'éducation du chef de ménage (record
tiré de l'enquête de la sécurité alimentaire et de
la vulnérabilité structurelle EVRST 2009).
Face à ce constat de sensibilité alimentaire
dans la sous-région, eu connaissance de la mise sur pied de plusieurs
stratégies dans le but de mettre de réduire cette crise, on est
sidéré de tomber sur le même résultat, d'où
notre curiosité à nous imprégner des politiques de
sécurité alimentaire qui ont été
élaboré à cette fin.
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