I-3. L'ASTHME
Dans ses travaux, Lebeau (1994) définit
« l'asthme comme étant une affection
caractérisée par une hyperréactivité de la
trachée et des bronches à des facteurs irritatifs variés,
qui induisent un rétrécissement diffus du calibre des voies
respiratoires, rétrécissement dont le degré varie soit
spontanément, soit sous l'effet de diverses drogues ». En
relevant certains termes de cette définition, cet auteur pense que
l'hyperréactivité traduit un état permanent correspondant
à une anomalie de réponse des récepteurs tissulaires
bronchiques, soit réaction d'hypersensibilité immédiate de
type 1 due à une allergie en règle à un
pneumallergène inhalé, soit par altération anatomique de
la muqueuse, les deux pouvant se combiner. Pour des précisions sur les
facteurs irritatifs, il s'agit avant tout d'antigènes responsables de
réactions allergiques, mais il est aussi de plus rares asthmes non
allergiques dont l'agent est varié : toxiques souvent
professionnels, asthme induit par l'exercice ou le froid, etc. dans ces
asthmes, le rôle du système parasympathique est important. Par
contre, le rétrécissement est la notion de bronchospasme qui
n'est pas spécifique de l'asthme, notamment dans sa traduction
clinique : les sibilants ne sont pas pathognomoniques de l'asthme,
contrairement à ce que laissait suggérer son ancienne
définition, purement clinique (« syndrome fait de
dyspnée bronchique sibilante »).
Pour Gibert (1997), l'asthme est une maladie liée
à une sensibilité anormale des bronches, qui réagissent
à une irritation par une fermeture exagérée. C'est une
maladie souvent allergique, génétique, qui persiste toute la vie
sous les aspects divers. On trouve souvent chez un asthmatique ou chez les
membres de sa famille directe, des manifestations allergiques
équivalentes.
I-3-I. Ethiopathogénie
L'asthme est une maladie multifactorielle. Ces facteurs
agissent de façon concomitante :
- les facteurs génétiques : En effet, chez
un sujet asthmatique, on retrouve souvent une notion d'atopie familiale
(eczéma, rhinite allergique, asthme, etc.) ;
- les facteurs environnementaux : Ils sont notamment
constitués de substances allergisantes (pneumallergènes) et
autres (effort physique, froid) ;
- les facteurs infectieux : chez le jeune enfant,
l'asthme apparaît le plus souvent dans les suites des bronchites
sévères à virus respiratoire syncytial. Ce risque est de
75% au bout de 2 ans, de 42% au bout de 5 ans et de 22% au bout de 8 à
10 ans d'évolution (Dutau, 1996).
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