II. Le Mécanisme d'Alerte Rapide et la Force
multinationale de l'Afrique centrale en théorie
Le MARAC et la FOMAC, sont des organes techniques de
mise en oeuvre du COPAX. Le premier est un organe de surveillance de la
sous-région Quant au second, il chargé d'intervenir dans les OMP
aussi bien dans la sous-région que sur l'ensemble du
continent.
II.1. Le Mécanisme d'alerte rapide de l'Afrique
centrale
L'alerte rapide est la « première
composante de la prévention des conflits»85. C'est dans
cette logique que l'Afrique centrale s'est dotée d'un mécanisme
l'alerte rapide qui fait partie intégrante du Système Continental
d'Alerte Rapide (SCAR).
II.1.1 Les missions et l'organisation du
MARAC
Les missions, l'organisation et le fonctionnement du
MARAC sont définis dans son règlement intérieur. Nous
allons, pour l'essentiel, faire la synthèse de ce texte.
II.1.1.1 Les missions du MARAC
Le Mécanisme d'Alerte Rapide de l'Afrique
Centrale est un mécanisme de surveillance, de prévention des
crises et des conflits au sein de la CEEAC. Il est chargé de la collecte
de données aux fins de la prévention des crises et des
conflits86. En d'autres termes, le MARAC, se veut un organe
d'observation des paramètres qui montrent les risques ou
l'évolution d'un conflit. Il analyse les risques, leurs causes ainsi que
la recherche des solutions techniques à y apporter.
II.1.1.2. L'organisation du MARAC
Selon les textes le MARAC devrait être
composé d'une structure centrale basée au siège de la
CEEAC au sein de laquelle nous avons trois bureaux
Le premier bureau est chargé de la veille
permanente et de la collecte des informations relatives à la situation
sécuritaire de la sous-région auprès des réseaux
nationaux et internationaux, de l'ONU et de l'UA et d'autres organisations et
institution publiques, privées, nationales et internationales. Le second
s'occupe de l'analyse et de l'évaluation de
85L'Institut italien des
Affaires Internationales, dans son Rapport rédigé en 2001 «
Early Warning and Conflict Prevention in the Euro-Med Area. A Research
Report.
86 Règlement intérieur du Mécanisme
d'Alerte Rapide (MARAC), art.1.
l'information, dont la mission est d'identifier les
situations susceptibles de constituer une menace pour la paix et la
sécurité d'un Etat ou d'un groupe d'Etats de la
sous-région. Le troisième est responsable de la banque des
données de l'Afrique centrale dont la mission est de stocker,
d'archiver, de conserver et de diffuser l'information sur tous support
appropriés, notamment écrits, imprimés, photographiques,
vidéo phonique, audio phoniques, optiques électroniques,
mécaniques et magnétiques et numériques du
MARAC87.
Aussi le MARAC dispose-t-il dans chaque Etat-membre
des structures décentralisées dénommées burgaux
nationaux. Chaque bureau national est constitué d'organes
gouvernementaux, législatifs, des agences des organisations
internationales, des ONG, de la société civile, des institutions
académiques et de recherche88. Les bureaux nationaux de
collecte et d'analyse de l'information forment les zones d'observation et de
surveillance89. La structure centrale du MARAC est animée par
un coordonnateur nommé par le Secrétaire Général de
la CEEAC90.
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87 Ibid. art 2.
88 Ibid.
89 Ibid.
90 Ibid. art 3.
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Figure 3: Organigramme du MARAC
M A R A C
Secrétariat
Bureaux nationaux, Zones d'observations
Bureau
d'observation et
de la collecte
Réalisation : Cyr Revelli MBA ABESSOLO,
à partir du Règlement intérieur du MARAC
Bureau d'analyse et Évaluation
Bureau banque des données
II.1.1.3 Le fonctionnement du MARAC
Selon le règlement intérieur, le MARAC,
dans le cadre de ses activités, assure la collecte et la gestion des
informations fournies spontanément ou sur sa demande par les
Etats-membres, les organisations internationales, les organisations non
gouvernementales, les experts indépendants, les institutions,
académiques et les instituts de recherche91. La plus grande
facilité est accordée au MARAC pour accéder au sources
d'informations disponibles dans les Etats membres.
Les bureaux collectent des données
consignées sur un état journalier des indicateurs qui produisent
un impact sur la paix et la stabilité de la sécurité de la
zone d'observation et de surveillance de la sous-région92.
Sous la supervision du Secrétaire Général adjoint charger
des questions de paix, de sécurité et de stabilité de la
CEEAC, le MARAC prépare à l'attention du président en
exercice, des rapports mensuels et circonstanciés sur la situation
politique, sociale, militaire, économique, sanitaire, climatique
susceptible d'avoir un impact direct ou indirect sur la stabilité de la
communauté.93
91 Idem, art.10.
92 Idem, art 11.
93 Idem, art 12.
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