Performance sociale et viabilité financière des IMF au Sénégal( Télécharger le fichier original )par Moussa DIOUF Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA Sciences de gestion 2012 |
2. Les dispositifs de financement alternatifsPour faire face aux insuffisances du marché en termes d'octroi de crédit, un certain nombre des mécanismes alternatifs de financement ont été mis en place dans les pays du sud (pays en voie de développement) en général et au Sénégal en particulier. 2.1. Les financements alternatifs dans les pays en voie développementLes différentes formes de financements alternatifs dans les pays du sud sont présentées de manière chronologique. 2.1.1. Les financements informelsAdams (1994) considère que depuis les années 1950, l'alternative principale pour les micro-entrepreneurs était de se tourner vers des sources de financement informelles (tontines, banquiers ambulants, etc.). Ce secteur très diversifié regroupe toutes les transactions financières (emprunts et dépôts) qui ne sont pas réglementées par une autorité monétaire centrale ou par un marché financier central. En plus ces transactions, relevant généralement du court terme, sont fondées sur des relations personnelles et se caractérisent par une très grande souplesse. C'est la raison pour laquelle Aryeetey et Udry (1997)20(*) considèrent que deux caractéristiques essentielles contribuent au succès de leurs activités. Il s'agit, entre autres, de la proximité (géographique, locale et culturelle) que les prêteurs informels entretiennent avec les micro-entrepreneurs de même que les mécanismes incitatifs auxquels ils recourent tels que la pression sociale et la subordination d'un prêt au remboursement du crédit antérieur. Ces mécanismes leur permettent, en effet, de diminuer les risques de sélection adverse et d'aléa moral et par conséquent les coûts de transaction associés à l'opération de prêt. Par ailleurs, Lambert et Kefing (2002) estiment que les financements informels peuvent être subdivisés en trois domaines : les institutions communautaires reposant sur des droits et des obligations hiérarchiques (clans, lignages, classes) sans adhésion volontaire ; les organismes tontinières ou associations de crédit rotatif qui reposent sur une adhésion volontaire ; · les mécanismes incitatifs basés sur la proximité permettent de bons taux de remboursement. Ce système de crédit est organisé autour de groupes sociaux homogènes comme les prêteurs et banques privées non officielles qui sont des circuits non institutionnalisés répondant à des logiques marchandes, tout en se situant hors des réglementations et contrôles officiels. Toutefois, nous pouvons opposer deux limites à ce mode de financement. D'une part, il est onéreux du fait de la position monopolistique de certains intermédiaires et d'autre part, la personnalisation des relations ainsi que la vision court-termiste réduisent l'étendue de ces circuits. La portée se limite aux activités des ménages et se révèle insuffisante pour financer l'investissement des micro-entreprises. * 20 Cité par Cornée, 2007 |
|