I.2.3. CO-INFECTION VIH/TUBERCULOSE
Les interactions entre tuberculose et le VIH sont multiples et
modifient l'épidémiologie, la présentation clinique et la
prise en charge de ces maladies ; le risque de développer une
tuberculose active lors d'infection latente dépend du degré
d'immunodépression. Ainsi la trithérapie antirétrovirale
joue un rôle majeur en réduisant l'incidence de la tuberculose
active de plus de 90%, le traitement de la tuberculose latente qui n'est pas
abordé dans cette revue est aussi efficace lors de la co-infection pour
prévenir la progression de la tuberculose active. Le traitement de la
tuberculose du patient infecté au VIH n'est pas à priori
différent du traitement d'une personne séronégative et
repose sur un traitement combiné, deux mois d'une quadrithérapie
intensive associant la rifampicine et l'isoniazide pour une durée totale
de six mois (ROBERT.A, 2009).
I.3 RESUME DES ETUDES ANTERIEURES
La tuberculose est la maladie opportuniste la plus
fréquente chez les patients infectés au VIH, la mortalité
induite par cette co-infection peut être diminuée par
l'introduction d'un traitement antirétroviral.
Les chercheurs à l'université d'Albertain au
CANADA ont passé en revue les données de santé se
rapportant au cas de tuberculose multi résistante co-infectés par
le VIH, recensés entre 2009 - 2011 parmi les résidents Canadiens
nés à l'étranger, l'équipe s'est concentrée
sur les cas de tuberculose et le VIH qui avaient été
confirmés par le test de laboratoire positif pour ces
résultats ; la répartition des cas de co-infection selon la
priorité était la suivante :
- 2009-2010 : 33.6% de cas
- 2010-2011 : 29.8% des cas de co-infection concernant
des personnes nées dans des pays affligés par un lourd fardeau de
tuberculose (FRANCOIS.D et COLL, 2012).
En 2009, l'étude faite par CHARBONIER et CALMY (2011)
a fourni des données robustes en faveur de l'initiation concomitante des
antirétroviraux et du traitement antituberculeux. Il s'agit d'une
étude prospectivecontrôlée, réalisée à
Durban en Afrique du sud qui a étudié trois stratégies.
Dans les deux premiers, le traitement était combiné et les
antirétroviraux ont été débuté soit dans
quatre semaines qui suivaient le débutdes antituberculeux, soit
après huit semaines. L'analyse intermédiaire a montré un
risque de décès de 5.45% par année pour les
stratégies combinées et un risque de 12.1% dans le groupe
traité de manière séquentielle. A la lumière de
ces nouvelles évidences en 2010 et propose de débuter une
thérapie antirétrovirale chez tous les patients VIH positif avec
tuberculose activequel que soit leur nombre de CD4, bien que les données
soient pour ceux qui présentent un taux inférieur à
350mm 3.
En RDC, dans une étude faite en 2011, la tuberculose
est une maladie la plus associée à l'infection par le VIH, une
analyse rétrospective sur deux années soit du 01 janvier 2009 au
31 décembre 2010 d'une série des maladies dépistées
et traitées à l'hôpital provincial du Nord Kivu
été réalisée afin de préciser ces aspects
épidémiologiques de l'association de la tuberculose et le VIH
plus particulièrement déterminer la prévalence du VIH chez
les patients sous traitement et analyser les dossiers des malades
co-infectés ; la proportion des patients dépistés
pour le VIH est passée de 31,2% en 2009 à 77.6% en 2010. Nous
observons une nette prédominance des cas de co-infection tuberculose-VIH
chez les femmes (57.8%), dans la tranche d'âge de 25-34 ans avec 39%et
dans la catégorie professionnelledes commerçants (23.7%)
(HYGENS.R, 2012).
L'association des femmes médecins oeuvrant au Congo
(AFEMECO) dénonce la situation sanitaire prévalant dans la prison
centrale de Mbujimayi (Kasaï oriental) la plus part des détenus qui
souffrent de la tuberculose ne bénéficient pas des soins
appropriés et le nombre des malades ne cesse d'augmenter dans cette
structure carcérale (ANNETTE.S, 2015).
Dans notre milieu une étude a été
menée par MALANDALA MUKANAYI (2013) sur la fréquence de la
co-infection VIH-Tuberculose à l'hôpital saint Jean Baptiste
KANSELE, cette dernière révèle la fréquence du
VIH/SIDA chez les tuberculeux est de 13.2% et que le sexe féminin est le
plus touché avec 76.9% quand à l'âge, la tranche
d'âge de 35 à 44 ans est la plus concernée avec 40.8%, les
malades sans profession sont les plus touchés par cette co-infection
avec 29.9% et beaucoup des tuberculeux co-infectés au VIH ont
été dépistés au IIIème stade de
la maladie avec 54.4%.
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