2.2.1.1.2. La théorie des coûts de
transaction
La théorie des coûts de transaction enrichit
l'analyse de l'efficacité et aborde des notions telles que les
économies d'échelle, les effets de synergie entre deux ou
plusieurs institutions.
Le concept de coût de transaction apparait pour la
première fois en 1937 dans
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l'article de Ronald Coase, « The Nature
of the Firm ». C'est cependant Oliver Williamson (Prix
Nobel 2009) qui est considéré comme le fondateur de ce courant
théorique18. La théorie des coûts de transaction
postule que les agents ne sont dotés que d'une rationalité
limitée (concept que l'on doit à Herbert Simon)
tout en se comportant de manière opportuniste. Le point de départ
de Williamson et de la théorie des coûts de
transaction est de postuler que toute transaction économique engendre
des coûts préalables à leur réalisation :
coûts liés à la recherche d'informations, aux
défaillances du marché , à la prévention de
l'opportunisme des autres agents etc. Ainsi, certaines transactions se
déroulant sur le marché peuvent engendrer des coûts de
transaction très importants. Dès lors, les agents
économiques peuvent être amenés à rechercher des
arrangements institutionnels alternatifs permettant de minimiser ces
coûts.
Les coûts de transaction, c'est-à-dire le temps
et l'argent dépensés pour réaliser les transactions
financières, sont un problème majeur pour les gens qui ont de
l'argent à prêter. Même si quelqu'un qui connait un
entrepreneur qui veut lancer une entreprise, et souhaite lui prêter de
l'argent, doit pour se protéger contre toute éventualité
payer un juriste pour rédiger le contrat de prêt et
préciser les conditions de paiements des intérêts et du
remboursement. Si le montant de prêt est peu élevé, le
paiement de ce spécialiste risque de lui coûter plus cher que tous
les intérêts qu'il ne pourra jamais obtenir, de sorte que le
prêt peut ne pas être réalisé.
2.2.1.1.3. La théorie d'agence ou théorie
principal-agent
La relation d'agence peut être définie comme une
relation au cours de laquelle une ou plusieurs personnes (le principal)
engagent une ou plusieurs autres personnes (les agents) pour exécuter en
leur nom une tâche qui implique la délégation d'un certain
pouvoir de décision de ces derniers (Jensen et Meckling,
1976)19. Partant de cette définition, on retient que
toute relation d'agence donne parfois lieu à une asymétrie de
l'information entre les individus à travers soit le risque moral ; soit
la sélection adverse.
L'asymétrie de l'information peut être à
l'origine de comportements conduisant à des rigidités des
quantités et des prix, au déséquilibre, voire à la
disparition du marché (G. Akerloff, 1970)20.
On suppose qu'un des agents, le prêteur ou l'emprunteur, dispose d'une
information privée qui n'est pas totalement transmise aux prix des
actifs sur le marché et
18 D'après l'encyclopédie libre
Wikipédia, lu le 08 Août 2013
19 Cité par Smahi Ahmed, 2010
20 G.Akerloff, 1970, cité par L. Nembot
Deffo (2012) ; Cours d' Intermédiation bancaire, niveau 5,
banque-monnaie-finance, Université de Dschang.
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qu'il peut exploiter aux dépens de l'autre.
+ Le risque moral ou aléa
moral qui peut être défini de deux manières
à savoir : le risque moral ex ante qui regroupe toutes les
actions de l'emprunteur qui ne peuvent pas être observables par le
prêteur une fois le prêt obtenu, mais avant que le rendement soit
réalisé, et le risque moral ex post qui regroupe toutes
les actions de l'emprunteur une fois le rendement du prêt obtenu.
+ La sélection adverse ou
anti-sélection qui se présente dans la situation
où des emprunteurs détiennent des renseignements qui leur
permettent d'obtenir des prêts qui leur sont favorables et qui
défavorisent la banque ou l'IMF.
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