PARTIE II
L' « autre » dans les organes d'information : la
légende renouvelée
81 LEÓN Leonardo, Los
combates por la historia, in GREZ Sergio et SALAZAR
Gabriel, Manifiesto de
historiadores, Santiago, Editions LOM, 1999, p 93.
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CHAPITRE 1- Le pouvoir symbolique des moyens
de communication
Section 1- Le rôle discriminatoire des
médias et des élites
Avant de s'attacher à l'étude du racisme dans
les médias à proprement parler, il convient de revenir sur la
définition de l'altérité qui semble traverser les
réflexions des intellectuels du siècle dernier. Cet
«autre» est constamment approprié par les penseurs, les
politiciens et les journalistes. Mais comment cette élite, et la
société chilienne en général, se positionne-t-elle
par rapport à «l'autre» ?
§1- L'altérité comme représentation
sociale
A ce titre, les recherches de l'anthropologue Marc
Augé82 sur le sentiment social nous apporte un
véritable socle d'interprétation à partir duquel la
perception de l'autre dans la société chilienne mérite
d'être évaluée. Le sentiment social se positionne
d'après Augé en fonction de deux axes précis.
Premièrement, l'axe de l'identité à l'aune duquel se
82 AUGÉ Marc, Le sens des
autres, Paris, Editions Fayard, 1994.
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mesurent les divers types d'appartenance qui
définissent les identités de classe d'un individu. Le sentiment
social va donc du plus individuel ou plus collectif. D'autre part, l'axe de
l'altérité met en jeu des catégories plus abstraites et
plus relatives du soi-même et de l'autre. L'hypothèse du
sociologue réside dans le fait que l'activité rituelle aurait
pour objectif principal la conciliation de cette double polarité :
individuel/collectif et soi même/autre.
A la lumière de cette analyse, le problème de
«l'autre» s'est manifesté dans son acception la plus globale
comme un problème de communication entre les différentes
cultures. La découverte de l'autre s'opère dans la
proximité (différences intra-sociales et intra-culturelles) mais
aussi dans la distance (exotisme), celle d'un nouveau monde
défloré au XVIe siècle. L'ethnologie par exemple a mis en
lumière ce phénomène en relation avec la logique de
segmentation de groupes qui se distinguent entre eux et par rapport aux autres
selon différents niveaux de solidarité et/ou d'opposition. Ce
mouvement démontre la difficulté de s'identifier tant au niveau
individuel que collectif.
Dans la perspective latino-américaine, Rossana
Reguillo83 explique que la différence est toujours une «
différence située » ce qui signifie que la différence
acquiert un sens à partir d'un lieu puisqu'il établit les
frontières qui donnent un sens à cette différence. C'est
presque une signification topographique que l'anthropologue délivre.
Ainsi, la différence a été perçue comme une «
déviation » et cette tendance ne cesse de se renforcer aujourd'hui.
Le paysage médiatique, d'après Reguillo, regorge d'exemples qui
montrent que la stratégie centrale pour réprimer la
différence est de la représenter de manière caricaturale.
Enfin, l'évolution actuelle des TIC provoque l'universalisation de la
caricaturisation de l'autre.
Pour Martín-Barbero, ce processus planétaire
qu'il appelle inclusion/exclusion est en train de convertir la culture en un
espace stratégique de tensions émergeantes. Cet espace
déchirerait et recomposerait le vouloir vivre ensemble et les diverses
manifestations (politiques, religieuses, sociales, ethniques, sexuelles). C'est
à partir de ce processus que
83 REGUILLO Rossana, El otro
antropológico. Poder y representación en una contemporaneidad
sobresaltada in Revista Análista 29, Université Autonome
de Barcelone, 2002.
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se définit la diversité culturelle, à
partir de ce mécanisme qu'il est possible aux communautés
indigènes de résister, de négocier et d'interagir avec la
globalisation.
Finalement à partir du thème de
l'altérité, les deux concepts fondamentaux et
complémentaires sont l'identité et la différence.
L'identité dans sa définition même, implique la
présence de «l'autre» qui se différencie du
«nous». Il y a bien une relation dialectique qui s'établit
entre le «je» et «l'autre» puisque l'identité
n'existerait pas sans l'autre. Finalement, parler de l'identité propre
revient à prendre en compte celle d'autrui.
§2- Le discours médiatique raciste
Nous l'avons expliqué, le XIXe siècle a
été marqué par l'élaboration du mythe de l'indien
sauvage dans les pages des grands quotidiens nationaux et régionaux. Ces
titres de presse tenus par les grands propriétaires blancs ou
créoles contribuent à bâtir les structures d'une
société raciste et excluante, où l'autre n'a pas son
rôle à jouer dans l'histoire et l'identité nationale.
L'Etat est perçu pour de nombreux sociologues comme l'un des instruments
de la classe dominante à travers lequel les indigènes sont
spoliés de leurs droits fondamentaux, au plan matériel
-accès aux terres et à l'eau- mais aussi au plan spirituel. Cette
incorporation des ethnies au modèle dominant provoque la disparition
totale ou partielle des cultures originaires.
Toutefois, depuis la fin de la dictature, un lent mouvement de
pensée souhaite accorder une place importante à la reconnaissance
de la diversité culturelle des ethnies indigènes et leur droit
à vivre sur leurs terres ancestrales. Cet état d'esprit a
conduit, dans les années 1990, à l'instauration de la ley
indigena, la loi indigène. Mais il reste encore beaucoup à
faire. L'indigène continue à être dans une position
marginale. Les prisons d'Iquique - situé dans la 1ere
région- regorgent d'indiens d'Aymara accusés de narcotrafic. A
Santiago, les Mapuches ont des emplois précaires et mal
rémunérés et vivent pour beaucoup sous le poids de la
suspicion et de la discrimination. La société chilienne, classes
populaires incluses, est profondément discriminatoire et
intolérante. Les enquêtes
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sur l'opinion publique le montrent et l'expérience
quotidienne le confirme. L'opinion de la majorité vante l'illusion
passée de l'indigène et insulte le visage du présent.
A- L'étude de Teun Van Dijk : les représentations
véhiculées par les médias
En 1980, le professeur et linguiste hollandais Teun Van Dijk
développe ses recherches dans des champs politiques et sociaux,
notamment sur la question du racisme dans le discours des élites en
Europe. Il a commencé à s'intéresser aux formes
d'expression, de reproduction et de légitimation du racisme. Il met en
lumière la multitude de supports de diffusion et de discussion qu'il
utilise, tant écrits qu'oraux : les conversations, la presse,
l'information en tant que discours, les livres, les débats
parlementaires ou au sein des élites, les discours corporatistes... Il
s'attache également à étudier les composantes et les
enjeux des discours anti-racistes.
Il existe sans nul doute, des restrictions sociales,
culturelles et cognitives dans les propriétés du discours
informatif. C'est-à-dire qu'il existe une relation systématique
entre le texte informatif -la nouvelle- et le contexte -les circonstances-.
D'après Van Dijk, « il est donc plausible que les formes
structurelles et le signifiant global d'une information ne soient pas
arbitraires, mais plutôt le résultat d'une routine professionnelle
des journalistes dans un cadre institutionnel ainsi que d'une condition
importante pour le processus cognitif effectif tant pour les journalistes que
pour les lecteurs »84.
Afin de saisir le rôle des médias informatifs et
la portée de leurs messages, il est important d'analyser les structures
et les stratégies des différents discours mis en cause mais aussi
les relations entretenues avec les institutions d'une part et le lectorat
d'autre part. Si la compréhension ou la construction de modèles
mentaux est une fonction de la connaissance générale
partagée socialement, alors le contrôle de la dite connaissance
peut contrôler indirectement l'entendement. Par la même, il serait
logique que « les élites souhaitent que cet entendement soit
minimum ou que le public n'ait pas accès aux moyens de communication qui
les pourvoiraient en connaissances antérieures »85.
En
84 VAN DIJK Teun, Discourse
and Communication. Structures of news in the press, Berlin, Editions De
Gruyter, 1985, pp. 69-93.
85 Power and the news media, article ayant
contribué à la conférence internationale «The role of
comunication and information in contemporary societies», Mundaka, Vizcaya,
Espagne, du 13 au 15 septembre 1992 in PALETZ D.,Political
Communication and Action, Cresskill (New Jersey), Editions Hampton Press,
1995, pp. 9-36.
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clair, dans le cas du Chili, les élites retiendraient
volontairement les informations qui pourraient donner les clés de
compréhension du problème mapuche et donc discréditer le
discours raciste, l'homogénéité de l'identité
chilienne et les actions étatiques répressives.
En plus de la connaissance, Van Dijk mentionne l'existence de
cognitions sociales telles que les schèmes des opinions socialement
partagées, il les appelle les attitudes. Si le contrôle de la
connaissance influence l'entendement, le contrôle des attitudes influence
l'évaluation. Contrôler ces dites attitudes peut être
l'expression du contrôle des moyens de communication de masses, tout
comme leurs sujets, leurs contenus, leur style et leur rhétorique.
Finalement si nous abordons l'influence des messages
médiatiques, il convient d'examiner les processus cognitifs et les
représentations impliquées dans les effets et les usages des
médias pour savoir exactement ce que signifie les termes tels que
«opinion», «attitudes» ou «idéologie du
public» et de quelle manière ils sont liés aux pratiques des
utilisateurs. « Il nous faut mettre l'accent sur l'étude
critique des relations entre discours médiatique et idéologie
dominante qui sont à la base des politiques contemporaines occidentales.
Dans le même ordre d'idée, nous pouvons chercher et formuler des
anti-idéologies capables de cautionner le contre-pouvoir pour
résister aux forces qui s'opposent à l'équité, au
multiculturalisme et à la véritable démocratie
»86.
B- Les médias : une structure intégrante du
pouvoir des élites
D'après le chercheur hollandais, les vecteurs
d'information ne se contentent pas de descriptions passives mais les
reconstruisent activement en se basant sur des sources diverses, elles aussi
bien connotées : les intérêts corporatifs, les valeurs de
l'information, les routines institutionnelles... En un mot, les médias
de l'information oeuvrent à la reproduction et à la
légitimation de l'idéologie, du racisme des élites
politiques, socioéconomiques et culturelles.
· Médias et politique
86 VAN DIJK Teun, The mass
media today. Discourses of domination or diversity?, Ljubljana, Editions
Javnost/The Public, 1995, pp. 27-45.
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Si les médias ne représentent pas la seule
institution d'élite impliquée dans la reproduction du racisme,
ils restent, pour Teun Van Dijk, les acteurs les plus efficaces dans
l'élaboration d'un consensus ethnique et l'opinion publique. Les
médias remplissent cette fonction en « supportant ou
légitimant les politiques ethniques d'autres groupes d'élite tels
que les politiciens, la police, le pouvoir judiciaire, scolaire ou la
bureaucratie sociale »87. A ce titre, l'analyse des
débats parlementaires, même s'ils sont souvent noyés dans
un discours consensuel et démagogique teinté d'appels à la
tolérance et à l'hospitalité, prouve que l'attitude de
cette élite blanche est à peine différente de celle
professée dans les médias grand public.
En effet, les politiques d'immigration, de populations
réfugiées, les mesures anti-délinquance sont largement
encouragées par la presse grand public et même
légitimées par des reportages volontairement faux et
biaisés. Cette accusation est mise en forme par Van Dijk dans son
article. Il souligne, dans le cas du Chili, la connivence tant de fois
décriée entre grands titres de presse et pouvoir politique. Il
est alors clair que les revendications identitaires des Mapuches ne peuvent pas
pleinement s'exprimer à travers la dite grande presse nationale. Pire,
c'est même elle qui va contribuer à ce que l'image du Mapuche soit
celle d'un voleur barbare et va inculquer le mépris et la stigmatisation
de l'ensemble de la population indigène.
De plus, comme c'est à travers les médias que
le ressentiment populaire atteint les politiciens, ils utilisent en retour
l'argument de la vox populi pour justifier l'élaboration et
l'exécution de politiques ethniques sur l'immigration extrêmement
sévères à l'égard des minorités
ethniques.
· Médias et science
Lorsque de grandes recherches scientifiques menées par
des spécialistes se polarisent sur les propriétés
ethniques des différents groupes en s'appuyant sur des «penchants
culturels» tels que la délinquance, le crime, les déviances
culturelles, la drogue, il est à
87 VAN DIJK Teun, Power and
the news media, article ayant contribué à la
conférence internationale «The role of comunication and information
in contemporary societies», Mundaka, Vizcaya, Espagne, du 13 au 15
septembre 1992 in PALETZ D., Political Communication and
Action, Cresskill (New Jersey), Editions Hampton Press, 1995.
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regretter que la presse exhibe par la suite ces «
résultats scientifiques ». Le cercle vicieux se dessine alors de
manière évidente. Les enquêtes qui confirment ces
stéréotypes négatifs sont très souvent en page de
couverture, alors que les contre-études qui affirmeraient le
caractère raciste et xénophobe des ces recherches sont totalement
ignorées ou largement discréditées, critiquées pour
leur exagération ou leur caractère ridicule.
En bref, les médias grand public sont une partie
inhérente de la structure de pouvoir des groupes d'élites et des
institutions. Ils mettent en place des modèles de la situation et de la
répartition ethnique qui favorise largement « l'ethnique statu
quo du groupe blanc dominant »88.
Face à ce courant dominant, les acteurs capables de
proposer des définitions alternatives, comme des représentants
des minorités, des partis d'opposition, des critiques universitaires
rencontrent des obstacles systématiques leur empêchant
l'accès aux moyens de communication de masse. Selon Teun Van Dijk, ils
doivent faire face à une violente marginalisation car ils sont vus comme
une menace à l'ordre, à la morale de l'hégémonique
élite. Les recherches universitaires critiques concernant l'implication
des médias dans la reproduction du racisme se voient refuser
l'accès à ces mêmes médias et ne peuvent très
rarement toucher le grand public.
· L'hypocrisie des médias
Van Dijk pousse l'explication du comportement des
médias face à la critique du racisme. En effet, ces derniers ne
se gênent pas pour critiquer ouvertement le racisme latent et virulent de
l'extrême droite en se présentant, à l'inverse, comme
porteurs de valeurs humaines, de tolérance et de respect. Mais cette
dénonciation du racisme implique le déni de leur propre racisme.
Le chercheur ne manque pas d'analyser cet aspect paradoxal en l'expliquant par
la profonde hypocrisie de l'ensemble des médias. Dans le cas du Chili,
les grands quotidiens comme El Mercurio, d'orientation politique
conservatrice, illustre bien cet état de fait. En stigmatisant le
discours ouvertement xénophobe et insultant de l'extrême droite
issue de la dictature, les rédacteurs du Mercurio laissent
penser qu'a contrario ils ne sont pas racistes. Or, nous le démontrerons
par la suite, la teneur
88 VAN DIJK Teun, Op. Cit.
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idéologique des chroniques de ce quotidien de renom
reste très largement marquée du sceau de la stigmatisation
raciale et de l'intolérance. Cette méthode opérée
par les patrons de presse est la même à l'oeuvre lorsque des
partis franchement xénophobes ne sont pas interdits dans le paysage
politique d'un pays. En effet, ces groupes ou organisations deviennent les
parfaits boucs émissaires en cristallisant les critiques et l'attention
du public. Simultanément, un racisme plus souterrain, moins
évident peut prendre tranquillement forme dans les organes de presse ou
les discours des élites supposées plus consensuelles.
De plus, en ignorant les nombreuses formes de discriminations
quotidiennes, les médias lancent des accusations sporadiques contre des
individus qui ont violé les consensus de manière trop
évidente. La couverture médiatique de tels
évènements même si elle est extensive, ne manque pas
d'indiquer le caractère exceptionnel ou individuel de la situation et
non pas structurel tel qu'il serait juste de l'admettre.
La presse ne joue donc pas le rôle d'un passif
rapporteur de la réalité, du mécontentement social, des
décisions politiques ou autre, elle incarne bel et bien pour Van Dijk un
outil de diffusion et de reproduction du racisme. L'auteur précise
« même si la presse libérale exprime des
idéologies ethniques plus modérées qu'une grande part de
la population blanche, la majorité des titres de presse, subtilement et
parfois plus manifestement (pour la presse d'extrême droite) mais
toujours activement, alimente et propage les attitudes ethniques qui
soutiennent le racisme contemporain. Cela se voit [...] à travers les
politiques de recrutement discriminatoire, le regroupement d'informations
partiales, la marginalisation de l'anti-racisme, la sélection de
citations de l'élite blanche, des sujets renforçant les
préjugés, le déni du racisme, la constante
sémantique, stylistique et construction rhétorique du contraste
entre (le bon) nous et (le mauvais) eux »89.
Finalement, la responsabilité des médias dans
la reproduction du racisme s'explique par son unique et vaste champ
d'accès donné au public -il n'y a pas ou très peu de
presse contestataire sur le marché de l'information- en fournissant aux
lecteurs blancs une structure d'interprétation des
évènements liés aux communautés ethniques qui
permettent
89 VAN DIJK TEUN, Op. Cit.
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très difficilement une compréhension et une
(ré)action anti-raciste -c'est le façonnement idéologique
souterrain du lectorat-.
Dans le cadre du territoire chilien, l'attention que
prêtent les journalistes aux groupes ethniques est limitée ou tend
systématiquement à les associer aux faits de violence, de
délinquance ou encore à l'illégalité de leurs
mouvements. La description des minorités indigènes selon des
schémas d'analyse et des discours stéréotypés
conduit certains rédacteurs à parler d'« un peuple
problématique ». Les Mapuches, puisque c'est de ce peuple dont il
est question, sont systématiquement décrits en terme
d'instabilité -sociale, économique, politique-, de trouble
à l'ordre public, ou bien encore de problèmes intrinsèques
à la communauté largement dus à leurs
spécificités culturelles (langue, éducation, religion...).
Les préjudices ethniques médiatisés sont les
éléments déclencheurs de la réaction mapuche,
à travers la création d'un discours public polymorphe que nous
allons aborder dès à présent.
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