SECTION II. ANALYSE DES STRATÉGIES NATIONALES DE
RÉDUCTION DE
LA PAUVRETÉ
Devant le défi de combattre la pauvreté,
Madagascar a adopté plusieurs programmes de lutte contre la
pauvreté préconisés par les organismes internationaux, et
dans une série de documents. Les grandes orientations des politiques
appliquées ont leurs origines dans les programmes de stabilisation et
d'ajustement structurel entrepris par le Gouvernement malgache depuis le
début des années 1980.
Deux DCPE ont été rédigés pour
Madagascar. Le premier avait eu cours de 19961999 et le second de 1997-2001. En
fait, le second est un remaniement du premier. Le DCPE est un outil qui
détaille les politiques que les Gouvernants voulaient mettre en oeuvre
pour accélérer la sortie de crise de Madagascar. Vers le
début de l'année 2000, le gouvernement malgache s'est
décidé de mettre en place le DSRP. Le dernier1
document stratégique du pays est le MAP, entrepris depuis 2007.
II-1. Ajustement structurel
Dans les années 80, le problème de l'endettement
de nombreux PED a conduit la banque mondiale et le FMI à formuler une
politique d'ajustement pour résoudre le problème et
rééquilibrer la balance des paiements de ces pays.
II-1-1. Définition de l'ajustement structurel
L'Ajustement Structurel signifie une adaptation de la
politique et des structures économiques pour rendre un pays plus
productifs, en augmentant ainsi les emplois et les revenus et en
améliorant le niveau de vie1. Il est à noter qu'elles
doivent s'adapter au contexte et à la situation du pays
concerné.
Par ailleurs, l'ajustement structurel préconise une
utilisation meilleure et efficace des ressources du pays. Le gaspillage des
fonds est à éviter ; il implique aussi que le pays sous
ajustement ne doit pas vivre au-dessous de ses moyens. Autrement dit, la
création monétaire sans contrepartie surtout à des fins de
consommation est déconseillée. Comme il s'agit d'un ajustement
structurel, des reformes ou réorientation des divers secteurs sont
à effectuer pour rendre les pays plus productifs.
1 La feuille de route de 2009 à 2013, durant
la période de transition, n'est pas mentionnée dans cet ouvrage
car ce document a été rédigé, en grande partie par
les politiciens, pour résoudre les discordes politiques pendant cette
période.
1 M. Jean ROBIARIVONY, rapport sur l'achèvement
du PAS à Madagascar en 1994, p. 25.
II-1-2. Modèle de stabilisation utilisé dans
le cadre du PAS
En fait, les institutions de Bretton Woods ont
élaborés ensemble des modèles de stabilisation
structurelle. Ces modèles permettent de mettre en évidence le
fondement des deux catégories de mesures : celles de stabilisation
à court-terme et celles à caractère structurel.
? Présentation du
modèle
L'hypothèse retenue est « la stabilisation de
petite économie ouverte »1. Compte tenu de ces
hypothèses, l'équilibre macroéconomique dépend de
trois équations indépendantes :
- la demande de monnaie (Md), qui est fonction de la
proportion fixe (K), du niveau général des prix (P) et du revenu
réel (Y) (équation de Pigou) ; Ou bien
Md = K*P*Y (1).
- l'offre de monnaie (Ms) dépend, d'une part, du volume
du crédit (C) accordé par le système bancaire au secteur
privé et à l'Etat pour financer son budget, d'autre part, de la
variation des réserves de change avec l'extérieur (R). Soit :
Ms = C + R (2).
- le niveau général des prix domestiques (P),
est égal au niveau des prix extérieurs (Pw) multiplie
par le taux de change (e). Soit :
P = e*Pw (3).
La condition d'équilibre dans ce modèle, en
situation de change fixe, est :
Ms = Md (4).
? De quoi dépend l'équilibre
extérieur ?
En introduisant (2) dans (4), et les
expressions par leur valeur, la variation de R
s'écrit :
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R= K*e*Pw*Y - C
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(5)
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1 Elle est ouverte car aucune réglementation
n'entrave les échanges avec l'extérieur ; elle est petite car le
niveau des prix extérieurs s'impose à elle [J. J. Polak,
1987].
63
R dépend donc du crédit
intérieur, et du revenu (ou de la production). De ce fait l'Etat peut
rétablir l'équilibre extérieur : i) en restreignant le
crédit , · ii) en dévaluant , · iii) en
accroissant l'offre de biens. Les deux premières mesures sont des
mesures de stabilisation à court terme.
Toutefois, la dévaluation doit contribuer à
relancer l'offre (Y) à moyen terme, en redonnant à
l'économie une compétitivité qu'elle avait perdue.
Dès lors, la stabilisation de ce paramètre est surveillée
de près par le FMI et la Banque Mondiale.
D'une manière générale, le PAS
étant l'application d'un ensemble de mesures élaborées
conjointement par le gouvernement du pays en concertation avec les institutions
de Bretton Woods. Ces deux derniers sont les partenaires potentiels dans le
processus.
Nous pouvons dire que les mesures indiquées par le PAS
sont des mesures structurelles, qui concernent les fonctions publiques, les
secteurs extérieurs, le système financier et les prix.
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