II-2-3. Effets sur la croissance
En Corée, il y eu une surproduction de
diplômés des lycées et des universités qui sont
incapables de trouver des emplois correspondant à leurs diplômes,
ont été alors obligés de se disputer des emplois demandant
moins de qualification (Sharpe M.E, 1998 ; Mason et al., 1980).
A priori dans ce cas, le développement de
l'éducation contribue mal au développement économique du
pays et vérifie la théorie de la socialisation de
l'éducation, présentée antérieurement.
Cependant, cette situation signifie également que,
déjà en 1960, la Corée avait un énorme
réservoir de main d'oeuvre à bon marché possédant
les éléments à la base de l'affirmation qu'une personne
plus éduquée est plus productive et reçoit un salaire plus
élevé.
La part importante occupée par le travail dans la
valeur ajoutée nationale, estimé à 60 % en 1970 (McGinn et
al., 1980), peut être considérée comme l'effet
direct et indirect du niveau initial élevé d'accumulation du
capital humain.
La contribution de l'éducation à la croissance
économique à partir 1960 en Corée a été
estimée par McGinn et al. (1980), moyennant la méthode
d'évaluation de Denison (1966).
Selon cette méthode, la contribution directe de
l'éducation à la croissance est obtenue en multiplient le taux de
croissance annuel moyen de l'indice de qualité de l'éducation par
la part des rémunérations du travail dans la valeur
ajoutée national. Le tableau 10 montre les résultats de cette
méthode.
Un enseignant coréen recevait en moyenne un salaire
inférieur à celui d'une personne à qualification
égale dans d'autres pays en développement à la même
époque.
49
Tableau n°X. Taux de croissance des facteurs de
production et leur contribution à la Croissance
économique
|
1960-74
|
1960-66
|
1966-70
|
1970-74
|
Taux de croissance annuel du PNB et des facteurs en(%)
|
PNB
|
9,07
|
7,25
|
10,78
|
10,41
|
Capital
|
7,19
|
3,75
|
10,43
|
9,27
|
Travail
|
3,55
|
2,11
|
6,26
|
3,06
|
Éducation
|
1,18
|
1,72
|
0,82
|
0,73
|
Répartition de croissance du PNB par facteur (%)
|
Capital
|
2,88
|
1,5
|
4,17
|
3,71
|
Travail
|
2,13
|
1,27
|
3,76
|
1,84
|
Éducation
|
0,71
|
1,03
|
0,49
|
0,44
|
Résidu
|
3,35
|
3,45
|
2,36
|
4,15
|
Contribution des facteurs dans la croissance du PNB (%)
|
Capital
|
31,8
|
20,7
|
38,7
|
36,6
|
Travail
|
23,5
|
17,5
|
34,9
|
18,1
|
Éducation
|
7,8
|
14,2
|
4,5
|
4,3
|
Résidu
|
36,9
|
47,6
|
21,9
|
40,9
|
Source : A partir des statistiques de McGinn et al.
(1980).
Nous en déduisons que cette contribution de
l'éducation est de 7,8 % du PNB entre 1960 et 1974, (14,2 % pour les six
premières années, indiquant ainsi le rôle
déterminant de l'accumulation initiale du capital humain dans le
développement économique rapide après 1960 en
Corée). De plus, si nous tenons compte des contributions de
l'éducation aux autres facteurs de la croissance économique tels
que la stabilité politique, l'efficacité administrative,
l'entreprenariat, la modalité de la population, son impact est plus
élevé.
Le taux élevé d'alphabétisation en
Corée a permis l'introduction rapide des nouvelles pratiques dans
l'agriculture à l'aide des manuels, un apprentissage rapide dans les
usines, et une plus grande prise de conscience de la population sur les
évènements et les changements ayants eu lieu dans le pays
(Looney, 1945).
Enfin, le processus d'accumulation du capital humain en
Corée depuis 1945 s'est fait de 15 manières uniformes, avec par
conséquent un impact favorable sur la distribution des revenus qui,
à son tour, a agi positivement sur la croissance.
50
SECTION III. ÉTUDE DE LA CORRÉLATION DES
DÉPENSES PUBLIQUES ET LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ À
MADAGASCAR
Compte tenu de la place importante qu'occupe l'objectif de
réduction de pauvreté dans les justifications de l'intervention
publique, il existe un choix à opérer en fonction des avantages
plus ou moins grands associés à la dépense publique.
Plusieurs sont les modèles peuvent cerner les
différents impacts de nos variables exogènes (dépenses
publique) sur les variables endogènes (PIB ou l'IDH). Ainsi Kemal
Dervis(2013), Administrateur du PNUD, disait : « une analyse
statistique rigoureuse nous permet d'identifier les besoins locaux du
développement et d'y répondre, de prôner des changements et
de suivre les avancées de nos actions qui aident les populations
à construire un monde meilleur ».
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