II-1-2. Pendant la période libérale
Pendant les années 80, le cadre de définition et
de mise en oeuvre des politiques de développement a été
profondément marqué par la transition entre les stratégies
d'ajustement structurel, caractéristiques des années 1980 et
1990, et les stratégies de réduction de la pauvreté, dont
l'élaboration date du début des années 2000.
Dans le cas de Madagascar, les politiques de
libéralisation ont principalement touché le commerce
extérieur et le secteur des services. D'après les données
des Enquêtes périodiques auprès des ménages
réalisées en 1997, 1999 et 2002, l'épisode de croissance
enregistré par Madagascar sur la période 1997-2001 a
contribué à réduire la pauvreté. En effet
diminution de la part de la population pauvre a été
modérée, cette dernière passant de 73,3 % en 1997 à
69,6 % en 2001.
En outre, la répartition des fruits de la croissance a
surtout profité aux urbains, au détriment des ruraux, si bien que
l'incidence de la pauvreté en milieu rural est restée
inchangée, à 77 %.
La pauvreté a en fait essentiellement diminué
pour les individus travaillant dans le secteur manufacturier (de 54,3 %
à 42 %) ou dans les services (de 44 % à 36,5 %), tandis qu'elle
s'est maintenue pour les agriculteurs.
42
II-1-3. Expérience vécue durant les dix
dernières années
Entre 2002 et 2010, les répercussions
économiques et sociales des crises politiques de 2002 et de 2009 ont
été extrêmement lourdes au niveau national. Une forte
hausse du ratio de pauvreté entre 2001 et 2002, puis une baisse
importante entre 2002 et 2005, une nouvelle forte hausse entre 2005 et 2010,
et, finalement, une légère baisse entre 2010 et 2012. Les
ménages pauvres ont pu bénéficier en partie des fruits de
la croissance soutenue du PIB réel, entre 2002 et 2008.
Tableau n°VII. Évolution récente
des indicateurs macroéconomiques de Madagascar
Agrégats
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Variation du PIB en%
|
4,8
|
6,0
|
-12,7
|
9,8
|
5,3
|
4,6
|
5,0
|
6,2
|
7,1
|
-3,7
|
Variation du PIB en% Afrique subsaharienne)
|
3,6
|
4,9
|
7,2
|
4,9
|
7,1
|
6,2
|
6,4
|
7,2
|
5,6
|
2,8
|
Taux de croissance par secteur
|
Primaire
|
1,0
|
4,0
|
-1,3
|
1,3
|
3,1
|
2,5
|
2,2
|
2,2
|
3,1
|
8,5
|
Secondaire
|
6,1
|
4,8
|
-18,6
|
9,4
|
4,0
|
3,0
|
3,5
|
9,8
|
8,8
|
-7,4
|
Tertiaire
|
5,0
|
6,1
|
-15,0
|
10,6
|
6,0
|
6,1
|
7,4
|
7,8
|
9,0
|
-7,1
|
PIB par tête (en U.S. dollars)
|
261,1
|
307,8
|
280,2
|
339,3
|
266,1
|
295,2
|
309,2
|
398,1
|
471,3
|
478
|
Indice des prix à la consommation (moyenne annuelle) en
%
|
10,6
|
7,4
|
16,5
|
-1,7
|
14,0
|
18,4
|
10,8
|
10,3
|
9,2
|
9,0
|
Source : Institut National de la Statistique (site
web) et FMI, 2010.
Le taux de croissance économique nominal ou en termes
réels se situe en deçà du niveau requis pour
entraîner une réduction de la pauvreté. Cette situation
peut être caractérisée comme une économie en
état de stagnation de longue durée. L'économie malgache
est essentiellement agricole. Le secteur primaire (agriculture, pêche,
etc.) représente 30,2 % du PIB, soit plus de 60 % des revenus
d'exportation en 2008.
Le solde des comptes courants reste structurellement
négatif avec un déficit de 14,5 % du PIB en 2007 (hors dons),
attendu à 23,8 % en 2008. Toutefois, le financement de l'Etat est plus
vertueux que les années précédentes grâce à
un net accroissement de l'investissement direct étranger (IDE) depuis
2005. D'autre part, l'afflux de capitaux liés aux projets miniers plus
de quatre Millions de dollars dans l'investissement cumulés sur la
période 2005-2009 dont un Million de flux entrant en 2007,
entraîne un déséquilibre d'environ 50 millions par mois sur
le marché interbancaire des devises, dont le volume quotidien est
habituellement compris entre 5 et 10 millions d'Euros.
43
Les tensions qui pèsent ainsi sur la monnaie locale ont
conduit à un renforcement tendanciel de l'Ariary face à l'Euro,
l'Etat a donc eu des difficultés pour intervenir dans la stabilisation
du taux de change par l'intermédiaire de la Banque Centrale. Enfin,
l'Etat Malgache n'est pas parvenu à réduire le nombre de
personnes vivant dans la pauvreté et l'extrême pauvreté
entre 2001 et 2011, mais le pays devrait profiter de cet environnement propice
pour relancer sa croissance en 2014, prévue à 3 %. Ce taux reste
cependant trop faible pour avoir un impact sur le plan de la réduction
de la pauvreté.
|
|